Article 71 : Critique de l'opening 42, "Hane"

Bonjour à tous et à toutes, Conan-patriotes !
Aujourd'hui est sorti le 42ème opening de la série Détective Conan. Du nom de Hane, celui-ci est chanté par Kôshi Inaba, ancien vocaliste des B'z. Après avoir décortiqué l'opening 41, Nazo, nous nous attaquons donc à son successeur.
 Hane réussit-il à relever le défi de se placer après le chef d'oeuvre qu'est Nazo ?

Il est hautement conseillé de visionner l'opening 42 avant de lire l'article. Vous pouvez accéder à la vidéo de la page Facebook du Kudo Project en cliquant ici, et à sa version Dailymotion ici.

Comme d'habitude, nous critiquerons l'épisode sur plusieurs critères, tels que la réalisation globale, le storyboard, le nombre de personnages présentés, le rapport avec la trame, et caetera, et ne nous concentrerons pas sur la qualité audio, bien plus subjective. Nous allons décrire la vidéo plan par plan, puis passerons à l'analyse à proprement parler.

Clairement une référence à la peinture pré-romantique Voyageur contemplant une mer de nuages de Caspar David Friedrich. 
Mais quelle culture, messieurs les producteurs !

L'opening commence avec un plan en mouvement, concentré sur une sorte de sol et rapidement un paysage. On passe ensuite à quelques images de l'épisode de la semaine, puis l'opening commence réellement.

On commence par un plan de Conan, qui regarde au loin avec un paysage bleuâtre en arrière-plan, les cheveux dans le vent.
Le plan suivant nous montre que Conan se tient sur le toit d'une sorte de tour déconstruite, qui peut un peu faire penser au château que l'on avait vu dans Nazo, sans que rien ne soit plus expliqué.

Après cela, un plan tournant autour de Conan montre que cette tour se tient au milieu de Tôkyô, et l'on voit la ville en arrière-plan autour du personnage. Conan regarde le ciel violet et vert, dans lequel il voit une colombe, et au plan suivant, la caméra s'éloigne de Conan rapidement en fondue obscure.

Comme dans tous les openings récents, des passages « filtres Photoshop » se succèdent : Conan, regard mélancolique, avec Ran le dos tourné en arrière-plan, la caméra qui tourne par à-coups et montre le visage tout aussi triste de Ran. Un autre plan très ressemblant suit, mais où le visage de Conan se transforme en celui de Shinichi le temps de quelques frames.
On retrouve ensuite un plan venant de derrière Conan, toujours perché sur sa tour, la ville et le soleil en arrière-plan. Conan saute de la tour, et atterrit sur son skateboard, qui accélère au sol. Après avoir avancé de plusieurs dizaines de mètres, nouveau plan sur Ran, en train de flotter dans l'air, et s'éloigner de la caméra.

On voit ensuite Conan utiliser successivement sa montre, ses lunettes-radar, son nœud-papillon modulateur de voix, ses chaussures et la ceinture gonfle-ballons. Il tire, et on passe à un nouveau plan, où l'on voit Vodka et Gin de dos. Nouveau plan sur Conan, qui les regarde d'en bas.

Sur le plan suivant, on retrouve un personnage récurrent des openings Détective Conan : l'arbre au milieu de la prairie. Nouveau plan sur Conan qui est de profil, et se retourne vers la caméra. Logo Détective Conan, fin de l'opening.


L'arbre du logo de l'UMP, symbole de réussite et de bonheur dans l'univers de Détective Conan

Comme on peut le remarquer dès le premier visionnage, la palette de couleur de l'opening est similaire en plusieurs points à celle de l'opening 41 : le ciel n'est plus aussi bleu clair qu'avant, mais est devenu bleu ou violet, dans des teintes foncées. C'est un ciel plus oppressant que dans les différents openings, et qui a le mérite d'être un réel plaisir aux yeux : s'il y a bien une chose sur laquelle l'opening est quasiment irréprochable, sur sa palette de couleurs.
 Cependant, la palette de couleurs n'est pas tout ce qui fait un opening. Une des choses sur lesquelles nous nous attardons le plus dans les critiques d'openings de Conan est la réalisation du storyboard, qui décide des mouvements de caméras, de ce que font les personnages à l'écran, des scènes présentées et tout ce qui va avec. Et malheureusement, nous sommes une fois de plus loin de la qualité du storyboard de Butterfly Core, ou de, dans une légèrement moindre mesure, Nazo (LaPomPon) : beaucoup de plans sont très fixes (simplement animer trois mèches des cheveux de Conan ne suffit pas à créer une réelle et belle animation...), et beaucoup d'autres se basent simplement sur des déplacements de caméra pour donner une idée de mouvement. Les personnages sont au final très peu animés, contrairement à bon nombre d'ancien openings, et on a plus l'impression de regarder des diapositives à moitié animées, qu'un vrai dessin animé.

Mais en plus de ses défauts visuels, Hane présente un défaut majeur, scénaristiquement parlant : en plus de ne pas raconter une petite histoire comme, par exemple, Growing of My Heart, Butterfly Core ou Nazo, Hane n'a rien à voir avec la série Détective Conan, et encore moins sa trame.
 Aucune affaire de Conan n'est référencée (où sont passées les références aux premiers épisodes de la série dont les openings sont généralement si friands?), et encore moins la trame. Seuls Gin et Vodka apparaissent, et c'est bien peu, compte tenu de leur utilité récente : pourquoi ne pas avoir fait apparaître Rei, Shûkichi, Kuroda, ou même Vermouth ?
 Qui plus est, même les personnages non-tramesques mais « importants », c'est-à-dire qui ont tendance à apparaître régulièrement dans les affaires tirées du manga et dans les fillers (les Detective Boys, par exemple), ne sont pas présentés. Alors que l'objectif d'un opening est d'informer le spectateur sur ce que l'on va trouver dans la série et présenter quelques personnages, l'opening Hane ne donne aucune idée de ce qu'est la série, ou, étant donné que presque tout le monde connaît Détective Conan au Japon, des avancées de la trame.

Nous avons donc devant nos yeux l'apogée d'une flemmardise, pourtant rattrapable, qui a déjà pourri nombre des openings de la série, et continue d'hanter la qualité générale de l'animé depuis plusieurs années. Aucune inventivité, que ce soit dans le mini-scénario de l'opening, dans des choix de storyboard ou de graphismes, et du vu, vu et revu, qui peut créer un ras-le-bol. Une bien dure chute après Nazo, qui aurait pu nous faire croire à un retour aux sources pour l'animé, et la confirmation d'un constat accablant. 9/20, pour un opening inutile, très commun et banal, sans aucune inventivité et éléments intéressants.




Mais cela étant dit, chers Conan-patriotes, il est temps des Kudo Project Awards !
 Comme à chaque nouvel opening, le Kudo Project décerne une récompense aux deux lecteurs qui avaient réussi à deviner le plus justement combien d'épisodes durerait l'opening en cours !

Nazo étant resté 13 épisodes :

La médaille d'or est décernée à Toto Chimoji, qui avait parié 16 épisodes, un grand bravo à toi !
La médaille d'argent est décernée à KHF524, qui avait parié 17 épisodes ! Félicitations ! 
Et la médaille du cornichon sauteur est décernée à Kell, qui avait parié... 43 épisodes. Toutes nos condoléances ! :p

Les paris sont ouverts ! COMBIEN D'EPISODES (sans compter les épisodes remasterisés) RESTERA "HANE" ?
N'hésitez pas à donner votre avis sur l'opening !