Article 86 : Critique de l'opening 47, "Countdown"

Bonjour à tous et à toutes, Conan-patriotes !
Le 26 mai, est sorti l’épisode 903 de Détective Conan. Celui-ci diffusait l’opening 47 de Détective Conan, « Countdown », par NormCore. Que vaut-il ?

L’opening commence par la célèbre image où Shinichi se réveille, rajeuni, à Tropical Land. L’image est tirée du manga, et derrière lui défilent des pages de la série, allant du tout premier chapitre jusqu’à l’Arc de Rum. Le logo de Conan apparaît, et l'opening commence réellement.


Conan 896 


On voit Conan se tenir devant un ciel apocalyptique, puis Ran être prise en otage dans des flammes. Un nouveau plan, cette fois-ci dans le dos de Conan, nous montre les flammes consumer des voitures. Au sommet des flammes se trouvent l’image de Gin, Vermouth et Vodka.
Conan s’habille : il met sa veste bleue, ses chaussures, son nœud-papillon, et regarde la caméra.
On voit successivement le professeur Agasa dans la maison de Shinichi, les Detective Boys qui courent devant le café Poirot pendant que Kogorô se fait servir par Azusa, Haibara assise dans un bus et regardant l’ailleurs d’un air mélancolique, Heiji protégeant Kazuha dans un parterre boueux, les policiers de Tôkyô dans la rue, Kaitô Kid contemplant la ville, puis Ran assise au sol contre un pilier, prise en otage.


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Conan se met à courir et saute sur son skateboard et bouscule certains kidnappeurs après avoir réalisé des cascades aériennes. Conan est blessé, mais se relève pour voir Ran entourée des malfaiteurs.
Après un rapide plan où l’on voit les trois suspects de l’Arc de Rum, on est de retour à Ran, qui tombe au sol. Conan donne un coup de pied dans un ballon, qui fait tomber à terre un des hommes en noir, et Ran s’occupe de mettre K.O. l’autre.
Conan s’assoit au sol fatigué, et Ran l’enlace.


Conan 896  Conan 896



Que penser de cet opening ?

I – Les graphismes

Tout d’abord, graphiquement.
Ce qu’on remarque dès le début, c’est que l’opening utilise des images du manga. On voit l’iconique illustration de Conan avec ses vêtements trop grands pour lui, et derrière, des planches de différents tomes de la série.
Avec une telle iconographie, on aurait pu croire que cet opening était fait pour fêter un anniversaire de la série, mais il n’en est rien : la production de la série utilise, depuis quelques temps, des images du manga dans ses médias animés. A partir du film 18, des planches de la série apparaissent derrière les personnages lors de l’introduction du film. Que l’on aime ou que l’on n’aime pas, cela permet de renforcer les liens entre la série et le manga, et de faire de l’animé une extension plus légitime du manga.

Le storyboard de l’opening est excellent.
Le responsable du storyboard de cet opening est, selon les crédits de l’épisode, Fuu Chisaka. Seulement, cet homme est inconnu au bataillon : il n’a jamais fait ne serait-ce qu’un seul travail auparavant dans le monde de l'animation. Il est donc hautement probable que ce soit un pseudonyme.
Si le storyboard est aussi bon, c’est pour deux raisons.
La première raison est qu’il réussit à trouver le bon rythme. Alors que l’opening 45 avec ses photographies volantes peinait à nous faire entrer dans une histoire, Chisaka Fuu a storyboardé l’opening 47 de sorte à ce qu’on ne s’ennuie quasiment jamais. Le générique commence d’une façon lente avec un Conan contemplatif, puis il se prépare à la bataille en s’habillant, et à partir de là, l’opening explose : skateboard à turbomoteur, figures en l’air, attaque des Hommes en Noir, désarmement de l’un d’eux grâce à un tir dans le ballon, Ran qui attaque, et fin de l’opening. On a donc une montée en puissance de la tension, puis l’action proprement dite, puis enfin, après l’apogée, une chute en douceur.


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Est-ce un meilleur storyboard que l’opening 46 ? C’est bien possible. Mais ce serait faire un procès injuste au 46 que de le comparer avec le 47, car les deux sont dans une veine bien différente : l’opening 46 montre une histoire d’amour, l’opening 47 raconte une prise d’otage ; les storyboards en sont par conséquent différents.

La deuxième raison est que le storyboard est riche et varié. Les plans sur Conan lorsqu’il se prépare au combat sont bien faits, les plans fixes sur l’entourage de Conan sont, quoiqu’un peu décevants, agréables à regarder, et l’opening prend son envol lorsque le protagoniste attaque le repère des Hommes en Noir en skateboard. Tous les plans réussissent à mettre en valeur les personnages, à très peu d’exceptions près, ce qui rend l’opening agréable à regarder.
Une mention toute spéciale doit être faite de ce plan en traveling de Conan qui attaque les Hommes en Noir en skateboard. C’est une surprise, et une surprise des plus plaisantes, lorsque l’on sait à quel point les openings de Conan ont tendance à être storyboardés d’une façon basique. Une prise de risque intéressante et qui rend extrêmement bien : très peu d’épisodes de Conan sont aussi dynamiques, et il rivalise avec l’excellent Butterfly Core.

Esthétiquement, l’opening est dans la catégorie des meilleurs génériques que Détective Conan a pu nous délivrer. Le design des scènes du début est apocalyptique, et on a vraiment l’impression d’entrapercevoir ce que pourrait être la toute fin de la série, la confrontation finale. Les couleurs sont belles, les effets de flamme sont bien faits, cet opening pourrait convenir au tout dernier arc de Conan.
Les couleurs sont aussi très bien choisies. Contrairement à certains des précédents openings, le 47 ne tombe jamais dans le piège de l’utilisation abusive de fonds Photoshop. Là, chaque scène (ou presque) a un décor, un véritable décor dessiné, et colorisé avec des couleurs des plus magnifiques. Nous avions aussi remarqué dans la critique des épisodes 896 et 897 l’évolution positive de la palette de couleurs utilisée par la série. Serions-nous en phase d’abandon de la précédente palette flashie-fluo ?

Si l’opening est un petit bijou visuel, il n’est pas non plus parfait, et ce à cause de quelques légers défauts graphiques.
Un des rares points noirs est l’utilisation d’images fixes. Heureusement, elles sont magnifiques, car dessinées par le maître Masatomo Sudo. Mais il est tout de même dommage qu’il n’y ait pas un tout petit peu d’animation sur ces images, ne serait-ce que les yeux qui bougent ou les paupières qui se ferment pour Haibara dans le bus, comme ça avait été le cas dans les précédents openings qui utilisaient des images semi-fixes.
Heureusement, l’opening n’abuse pas de cette technique, contrairement à certains openings au storyboard impardonnable. Les génériques d'ouverture de la série avaient recommencé à utiliser des images fixes à partir de l'opening 35 ; heureusement, l’opening 47 réussit à les rendre discrètes, non-seulement grâce à la qualité de ces images en question, mais aussi parce que ce qui suit et ce qui précède est de très bonne facture.

II – Le scénario

La petite histoire racontée par l’opening est aussi très bonne.
Alors que nous comparons généralement le nouvel opening avec l’opening qui l’a précédé, la comparaison est là impossible. L’opening précédent était une petite histoire de la vie de Shinichi avant qu’il ne devienne Conan : l’enjeu dramatique n’était pas le même qu’ici. Cependant, dans la catégorie dans laquelle l’opening 47 joue (à savoir la catégorie des openings de type "action"), ll’opening 47 est probablement ce qui s’est fait de mieux – ou dans tous les cas, il détient une place sur le podium.

L’histoire racontée par cet opening est épique. On commence avec un Conan désemparé qui n’a pas pu empêcher le kidnapping de Ran par les Hommes en Noir. Il s’habille pour être près à les affronter, et fonce dans leur antre, qui semble être un repaire sur des docks, mettant au passage K.O. certains hommes de main. Par une diversion de Conan, Ran donne un coup de pied retourné à un des criminels, et retrouve Conan. On peut clairement imaginer un film Conan ou un filler d’une heure et demie avoir ce scénario. Lorsqu’on le compare à certains openings précédents, comme le terrible opening 45, on voit ce que les openings de Conan peuvent être lorsque le scénariste est inspiré.

Le problème de cet opening est, paradoxalement, sa qualité. Il est si bon, et présente une histoire qui paraît être si épique, que cela attriste presque de savoir que ce n’est pas réellement le dernier ending de Conan, et que ce que l’on voit n’est pas réellement la fin de la série. Pas que l’on veuille voir la série finir dès maintenant, Aoyama a encore beaucoup à nous révéler. Mais le caractère apocalyptique du début de l’opening et son enjeu, à savoir un kidnapping où Conan est seul contre tous, fait rêver. On peut s’attendre à encore mieux pour la véritable fin de la série.

Ce qui est plus étonnant, cependant, c’est le fait que cet opening sorte en ce moment. Du fait de la pause de quatre mois du maître, l’animé produira plus de fillers que d’épisodes tirés du manga ces prochains mois. Il n’y aura aucune confrontation contre les Hommes en Noir non plus. L’opening, s’il est magnifique en soi, fera donc un peu « hors-sujet » lorsque, après avoir vu Conan sauver Ran d’hommes en noir dans l'opening, on regardera de banals fillers. Il est donc dommage que cet opening n’ait pas été gardé pour plus tard, lorsque la confrontation de mi-arc ou la confrontation finale de l’Arc de Rum donnera véritablement lieu à un opening épique.

Sur le plan des détails, on peut aussi mettre en relief le rôle de Ran dans l’opening. Elle est certes encore confinée au stéréotype de la demoiselle en détresse, mais elle joue un rôle en achevant d’un coup de pied le deuxième homme en noir qui l’encerclait. On regrette cependant le rôle de princesse à sauver qu’elle est obligée d'assumer dans beaucoup (trop?) d’openings : l’opening Sekai ha anata no iro ni naru (43) avait réussi à faire d’elle un personnage actif, et là, elle retrouve un rôle presqu'exclusivement passif. Lorsque l'on sait de quoi le personnage est capable, c'est bien dommage.

Mais malgré ces défauts, force est de constater que l’opening 47 de Détective Conan est de ceux que l’on ne sautera pas en regardant les épisodes de la série. Il est beau, la musique colle aux images, il raconte une histoire intéressante et prenante. Pour une des petites merveilles d’openings de la série, c’est un rare 9,5/10 que l’on donne.


Il est maintenant le temps des KP AWARDS, chers Conan-patriotes !
A chaque fin de critique d'opening, nous vous posons la question suivante : selon-vous, COMBIEN D'EPISODES RESTERA CET OPENING (l'opening 47) ?
Publiez le nombre d'épisodes que vous estimez dans les commentaires de l'article pour gagner la prochaine Médaille d'Or ou d'Argent. Celui ou celle qui aura été le plus loin du compte gagne la médaille du Cornichon Sauteur ! Les épisodes remasterisés ne sont pas pris en compte, et seuls les commentaires à la fin de cet article sont pris en compte.

LES GAGNANTS DU CONCOURS POUR L'OPENING 46, qui est resté au final 16 épisodes, sont :

La médaille d'or revient à Grimm, avec 16 épisodes pile poil. Bravo à toi !
La médaille d'argent revient à Adrien, avec 15 épisodes !
La médaille du Cornichon sauteur revient à Roiku, avec 21 épisodes !