Chapitre 3

Les vacances d'été venaient de commencer. Conan et ses amis s'étaient retrouvés à la maison du professeur Agasa. Conan était assis sur le canapé du salon, et regardait à la télévision la nouvelle : Jirokichi venait d'acheter les Tournesols.

« Avant de passer à l'interview avec Jirokichi Suzuki, nous allons demander à un expert en quoi Les Tournesols est une pièce-maîtresse. »

Ayumi se tourna vers Conan et lui dit « Conan-kun, nous allons commencer ! Dépêche-toi, dépêche-toi ! »
Conan se leva de sa place sur le divan. Mitsuhiko, Genta et Haibara entouraient le professeur Agasa et sa dernière invention, qui était placée au centre de la pièce, à côté de la cuisine.

« Pourquoi cette œuvre d'art n'avait-elle jamais été vue jusqu'à très récemment ? »
 Le son de la voix de la présentatrice fit Conan se retourner en direction de la télévision. Le journal télévisé diffusait des photographies des Tournesols que Jirokichi avait réussi à acquérir. Devant le tableau étaient le présentateur et l'expert.

« C'est parce que nous pensions que le tableau avait été brûlé durant la Seconde Guerre Mondiale ».
« Brûlée ?! », la présentatrice dit. « Alors, cela signifie que cette peinture est une fausse... ? »
« Non. Nous pensions qu'il avait été brûlé. »
« Mais alors... »

Conan s'était complètement arrêté de marcher, et fixait la télévision.
« Regardez », dit l'expert, avant de sortir un journal qu'il déplia. « Peut-être certains s'en souviendront-ils, mais ce journal date de l'an dernier. Une peinture, qui a été dite avoir été faite par Vincent Van Gogh, a été retrouvée dans la ville d'Arles. »

« Ah, je m'en souviens », dit la présentatrice. « Il me semble que quelque avait été trouvé dans le grenier d'une vieille maison. »
« Oui, et ce ''quelque chose'' était le Tournesols. »
 Sur l'article était écrit en grosses lettres ''Peinture de Van Gogh censée avoir été brûlée au Japon retrouvée ! Contrefaçon ? Nouvelle pièce-maîtresse ?!''. En dessous de ce texte se trouvait une photographie d'un paysage du sud de la France. Au milieu de l'image se trouvait une petite villa.

« Bon, on commence ! »

Conan se retourna, et vit le professeur Agasa tenir dans ses mains une énorme pastèque. Même s'il était intéressé par les informations télévisées, Conan rejoignit ses amis.

Le professeur mit la pastèque à l'intérieur de la machine. Le couvercle se ferma automatiquement, et le professeur appuya sur un bouton. La machine fit un bruit de tronçonneuse, et les enfants se regardèrent avec excitation.

« Je me demande si de l'anguille grillée va sortir ? », dit Genta.
Mitsuhiko haussa un sourcil et dit à son ami. « C'est impossible. ». Le professeur fit un grand sourire.
« Eh bien, ça sera encore mieux que de l'anguille grillée. »
« Vraiment ? », s'exclama Genta. « J'ai hâte ! », dit Ayumi. « Moi aussi ! », lui répondit Mitsuhiko.

Conan continuait d'écouter les informations d'une oreille en regardant les enthousiastes enfants qui se tenaient devant lui.
« Il est dit que, de toute sa vie, Van Gogh n'a réussi à vendre qu'une seule peinture, et toutes les autres ont été données à des gens ou à des familles qu'il connaissait. C'est pour ça que beaucoup pensent qu'il est étrange qu'une nouvelle œuvre soit retrouvée. »

« Est-il possible que cette peinture soit une contrefaçon ? »

En entendant la question, Conan se retourna vers la télévision.

« Les experts sont très prudents sur cette question. Avant d'être mis aux enchères, la peinture a été examinée avec beaucoup de rigueur. »
Pendant que l'expert finissait sa phrase, une photographie d'estimateurs en train d'examiner de près le deuxième Tournesols apparut à l'image.
La caméra zooma sur le bord de la toile, qui avait été séparée de son cadre. On vit des personnes mettre le cadre d'une autre des œuvres de Van Gogh, ''Le Café de nuit'', peint en septembre 1888, autour de la toile du Tournesols. Les deux correspondaient parfaitement.

« Comme on peut le remarquer, la peinture a été faite sur la même toile que celle que Van Gogh a utilisé pour ses autres œuvres, lorsqu'il habitait à Arles. »

Conan entendit un ''bip'', et se tourna vers la machine. Celle-ci avait cessé de trembler, et le mot ''FINI'' était affiché sur l'écran en forme de triangle.
« Donc si c'est mieux que de l'anguille grillée, ça va être une super-anguille grillée ? », Genta demanda.
« Comment est-ce que tu as pu penser à ça ? », dit Mitsuhiko à Genta, en le regardant d'un air de dégoût. La porte coulissante de la machine s'ouvrit.

« Ah, c'est fini ! »

Les enfants regardèrent le produit fini avec beaucoup d'intérêt. Ils ne virent qu'une pastèque ronde, qui n'avait rien de différent par rapport à la pastèque qu'ils avaient vue plus tôt.
« Hein ? »
« C'est juste une pastèque... », dit Mitsuhiko.
« Roh, ne m'dites pas que c'est encore un raté !? », se plaignit Genta.

Le professeur tâta sa moustache en observant la déception des enfants. « C'est ici que ça commence... »
 Un bruit de craquelures résonna, et la peau de la pastèque commença à se briser. Certains morceaux de la pastèque tombèrent, pour révéler une forme parfaite de Kamen Yaiba, creusée dans la pastèque.
« Woah ! », « Nooon ! », « C'est Kamen Yaiba ! », s'exclamèrent les enfants, joyeux, en voyant la figurine de Kamen Yaiba. Elle était si détaillée que l'on pouvait voir son écharpe et même ses gants.

« Comment... ? », demanda Mitsuhiko.
« Secret de marque ! Ahahah ! », répondit le Professeur en riant fort.
Conan regarda la figurine de Kamen Yaiba, et fit tomber ses épaules avec un regard du type ''Va chercher''. « Qu'est-ce que vous faites, Professeur... Vous n'avez rien d'autre à faire ? », se demanda-t-il.

« Ca a l'air délicieux ! Mangeons ! »
« Nous ne devrions pas », répondit Mitsuhiko à Genta, « ce serait du gâchis ».
Ayumi était d'accord. « Oui, attendons d'avoir pris une photo ! »

Alors que les enfants discutaient de l'invention du professeur, l'attention de Conan se dirigea à nouveau vers la télévision. Il retourna à sa place sur le divan.

« Mais alors, Les Tournesols d'Ashiya était une contrefaçon ?! »
« Eh bien, c'est une possibilité. Mais après, il y a aussi cette théorie qui dit que Van Gogh n'a pas peint sept, mais huit Tournesols. »
« Hm... », dit Conan, intrigué. C'était la première fois qu'il entendait parler de cette théorie.
« Et pourquoi penser cela ? », demanda la présentatrice.

« La théorie dit que le Tournesols acheté par le conglomérat Suzuki, ou le Tournesols brûlé à Ashiya il y a soixante-dix ans, est une copie que Van Gogh a lui-même peint. »
L'animation derrière les présentateurs s'anima, et le Tournesols d'Ashiya se divisa en deux. Les huit Tournesols se rangèrent par ordre chronologique.

« Attendez, les peintres font-ils des copies de leurs propres peintures ? », demanda la présentatrice.
« Oui. Des sept Tournesols connus à ce jour, trois sont des copies. Pourtant, tous ont été peints par Van Gogh. »

Les images du septième, cinquième et sixième Tournesols, qui avaient tous douze, quinze et cinq fleurs respectivement, furent grossies sur le montage vidéo.
« Dans tous les cas, le Tournesols de l'enchère d'aujourd'hui semble être une vraie peinture faite par Van Gogh. Je suis persuadé que nous en saurons plus à son propos dans le futur. »

Haibara, qui avait un bol contenant de la pastèque, s'approcha de Conan. Il était encore en train de fixer la télévision.
« Bien que la peinture de Van Gogh soit belle, pourquoi n'essayes-tu pas de t'intéresser à l'oeuvre du Professeur ? Sa machine est aussi une pièce-maîtresse, tu sais », dit-elle doucemnt.

« Eh bien, pour une fois, son invention a l'air d'être appréciée », dit Conan en regardant les enfants prendre un selfie avec le Kamen Yaiba en pastèque. Le remarquant, Agasa leur fit un signe de la victoire.
Haibara posa le bol de pastèque sur la table basse, et s'assit sur le sofa en face de Conan.

« Ah », dit doucement la présentatrice, alors qu'un membre de l'équipe de télévision venait de lui donner une information à l'oreille. « Il semblerait que l'interview est en train de commencer. Nous passons le relais à nos correspondants, en direct de New York. »

La vidéo passa des studios japonais au centre d'enchère. Venant visiblement à peine d'être allumée, la caméra bougea un peu à gauche et à droite, avant de se concentrer sur Jirokichi et Sonoko. A côté de Jirokichi se tenait le Maître de conférence, tandis qu'à côté de Sonoko se trouvait un homme Américain qui portait des lunettes et un costard.

« Bien, nous allons écouter la déclaration de Monsieur Jirokichi Suzuki, devenu aujourd'hui le propriétaire des Tournesols. »
« Oui ».
Jirokichi s'avança vers le microphone, tandis que les appareils photos prenaient des dizaines de photos de lui.

« Avant de commencer, je suis très heureux de déclarer que j'ai réussi à acheter cette peinture au prix le plus élevé de l'histoire, comme prévu. »

« Que... ? », dit le Maître de conférence, les yeux écarquillés. « Vous voulez dire que vous aviez prévu d'avance de dépenser trois cent millions de dollars à l'enchère d'aujourd'hui ? »
La plupart des journalistes eurent l'air surpris, mais l'un d'eux, pour une raison ou pour une autre, ne fit que sourire. Ce jeune homme avait une casquette enfoncée jusqu'à sur ses yeux.

« Absolument. J'ai fait cela pour exposer tous les Tournesols au Japon. »
« Une exposition... ? »
Sonoko regarda son oncle, hocha de la tête, et s'avança.

« Le groupe Suzuki aimerait utiliser cette opportunité pour annoncer que nous comptons rassembler tous les Tournesols éparpillés à travers le monde. Nous voulons les exposer dans une exposition du nom de ''L'Exposition des Tournesols Adorés par le Japon'', qui prendra place à l'observatoire Lake Rock.

Il y eut un brouhaha parmi les journalistes lorsqu'ils entendirent la déclaration audacieuse de Sonoko.
Même Conan, qui était assis en face de la télévision, ne sut contenir sa surprise. Bien que le conglomérat Suzuki était globalement très puissant, l'idée de rassemblait tous les Tournesols, qui étaient détenus par des musées ou des propriétaires privés, ne semblait pas faisable !

« Mademoiselle Suzuki ! », dit un journaliste à la télévision. « Lorsque vous parlez de 'tous les Tournesols'... de combien de Tournesols parlez-vous ? Voulez-vous dire que le Tournesols d'aujoud'hui n'en est qu'un parmi d'autres ? »

Sonoko hocha de la tête. « Oui ».
« Tout a été préparé pour que nous puissions annoncer cette nouvelle aujourd'hui, dans le hall d'enchère. Le nombre de Tournesols que nous comptons rassembler, si l'on prend en compte celui d'aujourd'hui, est de sept. »

« Tous les sept ?! »
« Est-ce possible, même pour la ploutocratie japonaise ? »
Jirokichi commença à parler pour couper tous les débats.

« Ne vous inquiétez pas, le projet se déroule déjà comme il faut. »
Il regarda Sonoko, qui sourit.

« Nous avons déjà déclaré aux musées du monde entier et aux propriétaires privés que nous souhaitions rassembler les Tournesols pour une exposition. Ayant réussi, aujourd'hui, à acquérir le Tournesols à cette enchère, nous avons la promesse de la coopération de ces musées et propriétaires.  Qui plus est... »

Jirokichi écarta les cinq doigts de sa main gauche, ainsi que l'index et le majeur de sa main droite.

« … grâce à l'aide de sept spécialistes, je garantis des conditions de transport et une sécurité parfaites. »
« Sept spécialistes... ? »

« Absolument », répondit Jirokichi. « Voici les Sept Samuraïs que j'ai rassemblés aujourd'hui-même ! »
Jirokichi se tourna vers le côté, et fit un signe de son bras. Cinq hommes et femmes s'avancèrent sur l'estrade. Ils se mirent en ligne à côté de l'Américain qui se tenait à côté de Sonoko.
Le Maître de conférence mit son micro sous la bouche de Jirokichi.

« Voilà vos Sept Samouraïs ? »

« Oui ! Ce sont des experts qui ont étudié le lieu natal de Vincent Van Gogh, les Pays-Bas, et sa France adorée. Ils sont la crème de la crème dans la matière ! »
Tandis qu'il disait cela, Jirokichi se tourna vers les hommes et les femmes.
« De la gauche à la droite, nous avons une historienne de l'art et une estimatrice, Mademoiselle Natsumo Miyadai. »
« Ravi de vous rencontrer », dit Natsumi en se courbant. Elle avait des lunettes, et avait de longs cheveux raides qui tombaient dans son dos.

« Un autre spécialiste de l'art, et aussi chef de la réparation et préservations des tableaux, ainsi que de l'organisation de l'exposition, Kôji Azuma. ». L'homme qui portait un costume hocha de la tête.

« Ensuite, mademoiselle Keiko Anderson, en charge de l'exposition. ». Keiko, qui avait les cheveux attachés et des vêtements qui complimentaient son corps, fit un sourire de vainqueur.

« Le directeur du transport, Monsieur Daisô Ishimine ».
« Je suis Ishimine », dit l'homme en baissant sa tête chauve. Il avait l'air un peu plus vieux que les autres spécialistes.

« Ensuite, la directrice de l'exposition des Tournesols, Mademoiselle Kumiko Kishi. »
« Je jure que je ferai de cette exposition un succès », dit la femme, qui avait les cheveux cours et des vêtements violets, avec un sourire.

« Et enfin, en coopération avec la police départementale de New York, nous avons l'inspecteur Charlie, en charge de la sécurité. L'homme blanc qui se tenait à côté de Sonoko monta ses lunettes sur son nez.
« Je protégerai les Tournesols », dit-il.

Les journalistes prirent une photo de groupe de tous les journalistes ensemble, et le Maître de conférence tourna sa tête vers Jirokichi. « Vous avez dit ''Sept Samouraïs'', mais il n'y en a que six ici... »
« Le dernier nous rejoindra au Japon. Il est très important pour la sécurité. Il s'agit de... Kogorô Môri ! »

Les yeux de Conan s'écarquillèrent lorsqu'il entendit les mots s'échapper de la bouche de Jirokichi. « Qui l'eût cru, que ce soit Tonton... »
Haibara tint son menton avec sa main, et regarda Conan. « Je me demande s'il ne cherche pas plutôt à être en contact avec le Kid Killer. »

« Hein ? »

« Bonne chance, Kikuchiyo-san. », dit Haibara.
Conan haussa un sourcil à la comparaison d'Haibara entre lui et le septième samouraï du film Le Septième Samouraï. Il entendit la voix d'Ayumi derrière lui.

« Woah, Sonoko-oneechan est à la télé ! »
« T'as raison ! », dit Mitsuhiko.
« Montrez-la, montrez-la ! », ordonna Genta.

Les enfants s'assirent sur le divan, des bols pleins de pastèque dans les mains.

A la télévision, le Maître de conférence semblait ne pas reconnaître le nom de Kogorô. « Et ce monsieur Kogorô est... ? », demanda-t-il, en tendant le micro à Jirokichi.
« Vous devez plutôt le connaître sous le nom de Kogorô l'Endormi. »

« Ah, le célèbre détective ? CE Kogorô ?! »
« Oui. J'ai rassemblé les meilleurs des meilleurs pour cette exposition ! »

Le Maître de conférence reprit le micro pour répondre à l'audacieuse phrase de Jirokichi. « Dans tous les cas, même si vous n'arrivez pas à rassembler les sept tableaux, vous pouvez toujours exposer le Tournesols que vous avez acheté aujourd'hui, n'est-ce pas ? »

« Non, il y aura les sept ! »
« Mais cela va être un peu... »
« Ne vous inquiétez pas ! », dit Jirokichi en coupant la parole au Maître de conférence et en regardant devant lui. « Cette exposition des Tournesols est un rêve personnel depuis longtemps. Et il n'y a aucun rêve que je ne peux réaliser ! »

Jirokichi rit très fort. Et de nulle part fut tirée une carte, qui s'encastra avec beaucoup de force dans le sol, juste devant les yeux de Jirokichi. C'était une carte blanche sur laquelle on pouvait voir un personnage dessiné, qui portait un chapeau blanc et un monocle.
« S... serait-il possible que... ?! »

Les joues de Sonoko tournèrent au rouge en voyant la carte. L'expression faciale de Jirokichi se durcie.
« C'est... c'est une carte de Kid ! »
« Quoi ?! »

Alors que les spécialistes s'exclamaient de surprise, Charlie agit rapidement et analysa la zone devant ces yeux. Un homme qui portait une casquette et un pistolet se détacha du groupe de journaliste et s'avança.

« Qui c'est c'gars ?! », « Il porte un pistolet ! », « Appelez la police ! », dirent des personnes du hall d'enchère.
Jirokichi se positionna devant Sonoko pour la protéger. Charlie se plaça devant eux et visa l'homme de son pistolet.
« On ne bouge plus ! Laissez tomber votre arme ! »
Le jeune homme s'arrêta, et leva une main jusqu'à sa casquette.

« Tu ne m'as pas entendu ? Dépêche de lâcher le flingue ! »
Les journalistes étaient en train de paniquer, et s'éparpillaient à droite et à gauche. Il ne restait bientôt plus que les caméras. Le jeune homme leva ses bras très lentement.

« Hmf... », dit-il, souriant. Sa main droite, qui tenait le pistolet, appuya sur la gâchette. Un grappin fut éjecté du pistolet et s'encastra dans le plafond. Un long manteau blanc s'éleva dans les airs, ne laissant au sol qu'une casquette, une veste, et une carte de journaliste.

Jirokichi et Sonoko regardèrent fixement le drap blanc qui bougeait devant leurs yeux. « Impossible... »
« Kid-sama ! »

La silhouette de Kaitô Kid apparut dans le manteau blanc. Il sourit, et fit bouger son bras pour qu'il se balance sur le câble. Il se balança en arc de cercle au dessus des têtes des journalistes, et, alors qu'il s'échappait de la salle d'enchère, fit exploser des bombes fumigènes.

Charlie poursuivit Kid, et passa à travers le nuage de fumée. Il regarda par dessus les escaliers, et vit en bas Kid mettre en déroute policier après policier.
« Arrête toi ! Arrête-toi ou je tire ! »

De par derrière lui, un policier sortit son pistolet et visa Kaitô Kid. Celui-ci se retourna et tira en premier : le grappin qui sortit de son pistolet s'enroula plusieurs fois autour du policier.
Kid mit son pistolet dans sa main gauche, fonça vers la terrasse suivante, et sauta par dessus. Il se réceptionna sur l'étage inférieure, et courut à travers le hall.
Mais au bout du couloir se trouvait une vitre en verre, qui donnait sur les gratte-ciel de Manhattan. Ceux-ci brillaient comme des joyaux dans la nuit.

« Tu es coincé, ne bouge plus ! »
Des policiers apparurent des deux côtés du couloir, alertes, pistolets dans la main, se rapprochant de plus en plus de Kid.

« Laisse tomber ton arme ! »
« Nous avons coincé Kid dans le couloir Est du 103ème étage ! », dit un des policiers dans sa radio. De puissants projecteurs de lumière, situés au pied de l'immeuble, furent allumés et se concentrèrent sur Kid.

« Kid ! »

Charlie s'approcha de Kid par le même couloir par lequel le voleur était venu. Il pointa Kid de son revolver. « Lâche ton arme, maintenant ! »

Kid, qui était arrêté devant la fenêtre en verre, ne tenta pas de résister, et laissa tomber son pistolet au sol.
« Bien ! Maintenant, mains en l'air, et agenouille-toi ! »
Seulement, Kid resta droit, et ne bougea pas.
« Tu ne m'as pas entendu ?! J'ai dit mains en l'air, on veut voir tes mains ! »

Jirokichi et Sonoko arrivèrent par derrière Charlie.
« Kid-sama ! »
Jirokichi mit sa main devant Sonoko pour éviter que celle-ci ne fonce vers Kid. A ce moment-là, Kid commença à, lentement, élever ses deux bras.

« Voilà. Bien. Lentement... continue... »

 Charlie, les mains fermes autour de son pistolet, regardait les mouvements de Kid avec un visage tendu. Il serra ses mains sur la crosse.
La main droite de Kid était légèrement fermée tandis qu'il levait ses mains en l'air. On pouvait voir qu'il tenait quelque chose dans sa main grâce à la réflexion de son corps sur la vi--

« Ah ! »
Alors que Charlie venait de le remarquer, Kid fit tomber des bombes lumineuses au sol. Une lumière douloureusement vive se propagea, et la vision de l'inspecteur devint blanche.

« Merde ! »

Sa vision temporairement handicapée, Charlie visa de son pistolet là où il imaginait que Kid pourrait être, et tira. On entendit le son de vitre cassée.
« Arrête, Charlie ! », cria Jirokichi.
La lumière disparut progressivement, et Charlie accourut vers la vitre. Il ressentait le vent, très fort, à travers la vitre cassée.

« Kid est... ?! »
« Reculez, c'est dangereux ! »
Charlie bloqua Jirokichi, qui avait lui aussi accourut au bord de la vitre, avec son bras.
« Où est-il ? »
« Là-bas. », dit-il, en pointant le deltaplane de Kid avec son pistolet. Le voleur s'échappait en deltaplane.

« Merde... Kaitô Kid... »
« Il semblerait qu'il se soit enfui... »

Les projecteurs suivirent le deltaplane de Kid, tandis qu'il naviguait à travers les bâtiments. On aurait dit qu'il fondait dans les buildings de New York.

Pendant ce temps, les journalistes, encore dans le hall de la salle d'enchère, avaient dit aux spectateurs que le discours de Jirokichi avait été interrompu. La vidéo s'était éteinte, et les journalistes au Japon avaient pris le relais. Après un moment d'attente, la journaliste eut entre les mains un nouveau carnet de notes sur lequel était écrit les dernières news.

« Kaitô Kid est apparu dans le hall d'enchère où Jirokichi Suzuki a acheté les Tournesols de Van Gogh. Le but de Kaitô Kid est encore inconnu, mais on dirait qu'il a tenté de s'échapper ».

L'image à la télévision changea, et on vit une image du hall d'enchère. La caméra avait été retournée, et on pouvait distinguer une tâche ressemblant à Kaitô Kid, proche du plafond, qui était suspendu dans les airs. La journaliste répétait que les caméras ne pouvaient accéder qu'à cette image pour le moment.

« Hein, c'est déjà fini ? », demanda Ayumi.
« Kid a-t-il volé les Tournesols ? », ajouta Genta.
« C'est étrange. Je croyais que Kid ne ciblait que les bijoux », se demanda Mitsuhiko à voix haute.

Devant les enfants se tenait Conan, choqué, qui regardait l'écran télévisé. Il avait vu un manteau blanc flotter avant que la transmission ne se coupe.
« Je ne l'ai vue qu'un moment, mais... serait-il possible que ce soit Kid... ? ». Le cerveau de Conan était plein de questions.
Et si c'était réellement Kid, pourquoi serait-il apparu à l'enchère, alors qu'il ne ciblait que les joyaux ?

Le vent cognait durement à travers la vitre brisée dans le hall, et Sonoko avec un regard d'admiration sur son visage. Elle entendit des bruits de pas, se rapprochant derrière elle.

« Qu'est-ce que... ? », dit Jirokichi lorsqu'il se retourna et vit une personnage s'approcher calmement, sa main droite dans la poche de son pantalon.
« Il semblerait que vous ayez un problème. »

Se tenait devant Jirokichi Shinichi Kudô, en tenue de lycéen.
« Qu'est-ce que vous faites ici... !? », demanda Jirokichi.
« J'ai entendu dire que Kid a pris pour cible les Tournesols. Si vous êtes d'accord, je vous aiderais avec grand plaisir. »

Ayant dit cela, Shinichi regarda Jirokichi avec un regard de défi, et un sourire sûr de lui.