Critique des films 1 à 9

Tout comme les critiques des « Fillers par Année », c'est aux films que nous allons, maintenant, nous attaquer.
Nous couvrirons tous les films de Conan, du premier au dix-huit, ainsi que Lupin III vs Conan : Le Film. Du fait de sa longueur, nous avons découpé en deux l'article : celui-ci contiendra la critique des 9 premiers films, et sa suite, les films 10 à 18. 

 Nous avons fait des critiques individuelles pour tous les films Conan sortis à partir du film 16 : une première critique à chaud, lors du premier visionnage du film, et une autre, après plusieurs visionnages. Nous écrirons ici un résumé de la critique après plusieurs visionnages, afin d'avoir la critique la plus objective possible.




Le film 1 de Détective Conan s'appelle « Le Gratte-Ciel Infernal » en français, ou « Le Gratte-Ciel aux Bombes à Retardement », en japonais. C'est le premier film de Détective Conan, une franchise encore jeune à l'époque. La sortie du film avait été précédée de la saison 1 de DC en animé, qui avait été utilisée comme publicité géante pour le film.
 Le film, scénarisé par Kôchi, pose les bases des films Conan à venir. Un plantage de décor, puis un élément déclencheur, une enquête, des péripéties (romantiques, investigation), puis apogée de l'histoire avec les retrouvailles avec le coupable.

« Le Gratte-Ciel Infernal » a à peu près tout pour plaire : une affaire qui aurait pu être dans le manga, un casting intéressant (et l'ajout de Shiratori dans l'univers de la série), un très bon rythme, et une affaire qui prouve que même de la romance peut-être intéressante. On a l'impression de regarder un mini-arc entier de Conan, et la séparation « film/manga » n'a jamais été aussi mince.
Ironiquement, le défaut principal du film est, justement, d'être trop proche du manga : on a plus l'impression, au long du visionnage du court-métrage, de regarder un épisode spécial d'une heure et demie de Conan. Il n'y a pas cette impression de grandeur que l'on peut ressentir lorsque l'on regarde les films suivants, cette impression que « il n'y a que dans les films que l'on peut voir ça ».

Mais ce qui fait le malheur des uns fait aussi le bonheur des autres et, bien que le film ne comporte pas de scène d'action dantesque comme on a pu le voir dans les derniers films en date, il préfère jouer la carte de l'émotion et la romance. Rarement un film Conan aura été si réussi sur le plan romantique, et on peut même regretter qu'il ne soit pas canon...

Le syndrome du ''manga adapté en film ou film adapté du manga'' mis à part, un des principaux regrets à propos du film peut aussi provenir du méchant : alors qu'il est calqué sur le professeur Moriarty, il ne lui arrive pas à la cheville. Pas de plan machiavélique, pas un grand charisme et pas de grande utilité : Gôshô lui-même l'a reconnu, pour un Moriarty, il n'était pas bien impressionnant...
 Un très bon film, qui souffre des deux défauts (format et criminel), mais qui n'empiètent en rien sur le plaisir lors du visionnage. 8,75/10, à voir absolument.

Le film 2 est né dans un contexte différent que le film 1.
 Alors que le film 1 n'était censé être que le seul et unique film de la franchise, les excellentes audiences de la série animé ont poussé les éditeurs, accompagné de la production de DC, à faire une suite à la série animée (la saison 2, où les affaires ont été bien moins modifiées et qui suivait beaucoup plus le manga). Et qui dit suite à la série animée dit aussi suite des films, et le film 2 fut mis en préparation.

Avec le même scénariste aux commandes, le film 2 se présente comme une évolution du 1, tout en restant dans la même idée : on introduit pour la toute première fois dans un film Conan l'idée des meurtres en série sous forme de ''compte à rebours'' (→ le coupable laisse quelque chose à chaque meurtre pour indiquer à quelle victime il est et combien il lui reste à charcuter). Même si l'identité du coupable est déductible assez facilement, l'intérêt de l'histoire ne se trouve pas là. Et elle ne se trouve pas non plus dans l'enquête, à vrai dire : la force du film est tout simplement qu'il montre Détective Conan dans ce qu'il y a de meilleur : le casting est plaisant, les Détective Boys ne sont pas énervants, l'histoire est fluide, bien rythmée et s'inscrit bien dans la logique du manga Conan de l'époque, et le climax du film, son apogée, est cultissime.

Tout cela est, bien sûr, accompagné d'une qualité de dessins et animations supérieure à ceux du film 1, ainsi qu'une bande-son avec tout ce que Détective Conan a pu produire de meilleur. Le rendu final est génial, et encore meilleur que ce à quoi on aurait pu s'attendre. 9/10.


Mais alors que la production du film 1 et celle du film 2 avaient été assez opposées, c'est à partir du film 3 que les productions de chaque film Conan va devenir « mécanisée ». Quel que ce soit le box-office du film Conan de l'année suivante, l'équipe de production sait qu'elle aura à faire un film Conan l'année suivante, et toutes les incertitudes quant à la survie de la série avaient été écartées à ce point-là.

 Même si le scénario peut paraître simple à la base (on s'attendrait à une simple affaire de vol avec Kaitô Kid), le film prend des proportions énormes au fur et à mesure que l'intrigue avance. Alors qu'il débute d'une façon très tranquille comme une petite affaire en trois files débuterait, tout prend un tournant très inattendu lorsque Kaitô Kid se fait tirer dessus par une tueuse en série du nom de ''Scorpion''... et qui posera bien des problèmes à Conan jusqu'à la fin du film.
 
Mélangeant enquête et action, le film reste encore, de nos jours, un modèle inégalité pour les films avec Kaitô Kid : celui-ci est plaisant, utile et intéressant tout au long du film, tant on a l'impression de redécouvrir le personnage sous un autre jour.

Le film est aussi le premier à être un film dit ''historique'', c'est-à-dire ceux dont l'intrigue est basée sur un fait historique réel. Le film 3, par exemple, se concentre sur un mystère de l'histoire Russe, Raspoutine et les Romanov. En intégrant, pour la première fois, un élément historique, le film gagne une profondeur que ses deux prédecesseurs n'avaient pas. Qui plus est, Conan, pour la première fois, voyage réellement durant du film, alors que les films précédents étaient principalement localisés sur Beika/Tôkyô.

Malgré tout, le film n'est pas sans défauts. Un peu lent à se mettre en place, on regrette l'inutilité d'Heiji Hattori (alors que c'était pourtant la première apparition du personnage), qui disparaît quasi-totalement après la première partie du suite. Kazuha n'est non plus pas du tout utilisée, et il faudra attendre encore deux films pour la voir ''utile'', et mise en avant. C'est dommage, à la vue de leur potentiel...

Pour le rythme quasiment parfait, l'utilisation subtile de Kaitô Kid et les bouts de trame ici et là, 9/10. A voir, un classique.


Et le film 4, « L'Assassin dans ses Yeux », a réussi à faire mieux.
 Continuant à enchaîner les succès, la production des films décide enfin de faire un film concentré sur le personnages de Ran. Et, si vous détestez Ran, ce film est le film à voir pour faire la paix avec elle... parce que le long-métrage est quasiment parfait.

Alors que l'on aurait pu s'attendre à un film sans aucune enquête et ne divertissant que les fangirls fans de Ran, il en est tout autrement. Le film est intéressant, et encore plus accrocheur que les précédents, tant tout est réglé sur du papier millimétré. Ran amnésique, Satô entre la vie et la mort, des policiers tués les uns après les autres et un Conan qui tente d'enquêter tout en devant protéger Ran, voilà tout ce qui fait du film 4 un film d'exception, et un classique indémodable pour la série, un véritable modèle de réussite pour tous les films à suivre.

L'histoire se complique dès le début, quand un meurtre est commis à une vingtaine de mètres de Conan, qui se promenait dans la rue avec les Détective Boys. A une vitesse effrénée, les meurtres s'enchaînent, et on a droit à un des scènes les plus prenantes du manga lorsque Ran passe à deux doigts de se faire tuer. Le choc a tout de même pour effet de lui faire perdre la mémoire, qui ne lui sera rendue qu'à la fin du film.
 Un des points forts du film, tout comme le film 1, est le côté « émotionnel » de la chose. Du début à la fin, le côté « romance » de DC, souvent très mal utilisé et/ou inintéressant, est mis en avant, et d'une façon assez appréciable. La première déclaration de Shinichi/Conan à Ran provient du film 4. La première grosse blessure mortelle d'un des policiers de DC, provient du film 4. Un des plus grands moments du ''couple'' Conan x Haibara, provient, lui aussi, du film 4.

Il n'y a qu'assez peu de choses à critiquer dans ce film, au final. L'action est bien gérée et pas surdosée, la musique est bonne quoiqu'un peu en deçà des films précédents, l'aspect émotionnel est bien mis en avant, et le film est, au final, un classique. 9,5/10. A voir. Tout de suite. 

Après un film 4 excellent, le challenge de la production de Conan était de faire encore mieux. Et, bien que cela soit discutable selon les goûts et les couleurs... on ne peut pas vraiment dire qu'ils se sont trompés.
 On cite souvent « Compte à Rebours au Paradis » comme LE film Conan à montre à vos proches si vous désirez les rendre accros à Détective Conan. Et pour cause : tout comme le film 4, le film 5 a tout d'excellent.

En plus de scènes romantiques et d'une enquête bien écrite (quoiqu'un peu simple, même défaut que le film 2), nous avons droit pour la toute première fois à quelque chose qui manquait aux films Conan : l'Organisation des Hommes en Noir. Mais que l'on ne s'attende pas à une implication profonde dans la trame, les HEN ne sont là que pour agrémenter les différents meurtre et les phases d'enquête.

Mais malgré tout, on se plonge très volontairement dans le film. Le quizz d'Agasa est relativement bon, et la sub-intrigue centrée sur Haibara est aussi très bonne. On a vraiment l'impression de lire un manga, et dans le bon sens du terme cette fois-ci (contrairement au film 1). On se voit à espérer que le film soit adapté en manga un jour, ou que Gôshô reconnaisse l'histoire comme faisant partie du canon : presque tout y est parfait, et il n'y a pas grand chose à toucher.

Parmi les choses que l'on pourrait critiquer, il y a le temps passé sur l'enquête. Même si l'enquête est légèrement plus complète que celle du film 4, le film 4 avait la chance d'avoir la carte ''scènes émotionnelles'' pour nous faire digérer les scènes où Conan et les Détective Boys enquêtent, et celles où les personnages se retrouvent au commissariat général. Là, oubliez, vous allez devoir écouter toutes les dépositions de tout le monde.
 Mais malgré ce léger défaut, le reste du film vaut son pesant d'or : la scène finale, demandée par Aoyama, est géniale et prenante, l'identité du coupable est révélée, et le mélange entre action et romance est subtil et bien casé. Une fin excellente pour un film excellent : le film 5 est un classique indémodable à voir absolument. 9,5/10.



Et après l'excellent, on va continuer dans le « plus ou moins excellent ». Le film 6, « Le Fantôme de Beiker Street », est un des films les plus controversés de la série. Entre adoration et détestation, il est soit considéré comme un des meilleurs films de la franchies, soit comme un des pires.

Brisant la continuité des cinq premiers films, la production de Détective Conan a fait appel à un scénariste différent pour le film 6, Hisahi Nozawa. Celui-ci a pris ce que l'on aime dans Détective Conan, et a transposé la série dans le Londres du siècle dernier : grâce à un prétexte légèrement stupide (des jeux en réalité augmenté), on suit Conan et ses amis dans un jeu-vidéo virtuel, déambuler dans Londres, et tenter d'arrêter Jack l'Eventreur.

Comme dit plus haut, le film n'est au final qu'un prétexte géante pour faire en sorte que Conan puisse être dans la ville de son idôle, Sherlock Holmes, et le rencontrer. Ne vous attendez pas à une enquête, il n'en est rien : tout n'est que prétexte, et il vaut mieux simplement prendre le pop-corn et apprécier le film, plutôt que de se poser des questions comme « Où est passé le scénario ? », « C'est vraiment ''Détective'' Conan ? », et caetera.

Mais une fois que vous aurez posé votre cerveau à côté de vous ou en lieu sûr, le film devient assez appréciable : Sherlock est en fait Yûsaku Kudo, Watson, Agasa, et Irene Adler, Yukiko Kudo. Conan se bat contre Jack l'Eventreur (faisant du film 6 le deuxième film ''historique'' de la série, après le film 3), les Détective Boys sont assez intéressants, Ran et Haibara ont toutes les deux une ''mort'' tragique... tout dépendra des goûts, mais le film peut être apprécié, si l'on passe outre le fait que l'enquête est inexistante. C'est aussi le dernier film à faire partie de la « continuité d'or », les six premiers films Conan, généralement considérés comme les meilleurs de la série.

8,75/10, à voir, mais pas obligatoirement. Reste tout de même excellent.


Et c'est avec le film 7 que l'opinion générale à propos des films commence à chuter.
 Alors que les six premiers films font généralement figure d'exemples pour la série (chacun étant le meilleur possible dans son propre domaine-- le film 3 dans le domaine des films de Kaitô Kid, le film 4 dans les films romantiques, etc.), le film 7 marque le début d'une certaine chute dans la qualité des films Conan.

L'histoire est compliquée à suivre, du fait qu'elle se base sur l'Histoire et mythes japonais. Sans connaître l'histoire du Japon sur le bout des doigts, il est compliqué de comprendre le scénario comme un Japon le comprendrait, et cela laisse un certain « vide » lors du visionnage du film.
 La plupart du temps, le film est cité par les fans de romance comme un exemple à suivre au niveau du romantique, et c'est tout à fait vrai. On a droit à du ShinRan, du HeiWa, et même du CoHeiji, pour faire plaisir au plus de monde possible. Mais bien que ces petites scènes romantiques réussissent à agrémenter le film le temps d'une scène ou deux, il est assez compliqué d'oublier le vide béant au niveau de l'enquête, qui réussit presque à atteindre le niveau du film 6.

Cependant, plusieurs élements réussissent à sauver le film 7, « Les Croisements de l'Ancienne Capitale », et à nous faire penser que l'on regarde un film Conan relativement bon. Les scènes d'actions sont assez bien faites, et le combat final, très physique pour Heiji, Conan et Kazuha, est bien chorégraphié. On a droit à un bref retour de Shinichi en chair et en os, une première à l'époque, et la seule et unique fois encore à ce jour. C'est bien dommage, car le retour de Shinichi n'est que très peu utilisé, et on a simplement droit à des petites retrouvailles entre Shinichi et Ran... qui ne durent pas bien longtemps.

Un film qui était destiné à ne pas être très attirant pour le public occidental, mais qui réussit à se rattraper en étant assez fort sur certains points (le climax et la romance). C'est bien dommage, car beaucoup du potentiel de divertissements du film est gâché. Tout dépendra des goûts de chacun lors du visionnage du film. 7,5/10.


Mais si vous aviez trouvé le film 7 peu à votre goût, le film 8 n'a peut-être pas toutes ses chances de vous convaincre. « Le Magicien du Ciel Argenté » est, comme son nom l'indique, le retour du magicien au Clair de Lune dans les films Détective Conan.

Sa dernière apparition remontait au film 3, qui avait reçu l'excellente note de 9,5/10. Celui-ci avait réussi à convaincre même les moins fans du gentleman cambrioleur grâce à un scénario bien ficelé, des scènes d'actions intéressantes et un contexte historique intéressant. Le film 8 n'a aucune de ses qualités.

Dans la catégorie des films, épisodes, ou médias où Kaito n'a été utilisé que pour attirer les fans à dépenser leur argent, le film 8 arrive dans le top 5, tant l'apparition du voleur n'a aucun intérêt dans le film. Un vol légèrement inintéressant (et inexpliqué) fait figure de première partie du film, suivie d'une affaire de meurtre à bord d'un avion que l'on aurait pu avoir dans un filler, avec un Kid qui cherche à peine à cacher son identité secrète. Le ressenti final du film sera différent pour chaque personne, mais il est facile de faire partie du groupe qui a l'impression de voir un mélange entre un mauvais film d'action des années 80 et un film surboosté : certes, « Kid-sama » est là et fera frémir les fangirls/fanboys tout au long du film, et, certes, Ran fait une « déclaration » à Shinichi (mais soyez rassuré, Monsieur Statu Quo veille à ce la trame ne bouge pas), mais ça ne suffira pas à donner la même impression que celle que l'on avait en regardant les anciens films.

C'est bien dommage, car le film, contrairement au film 7, n'était pas condamné dès le début.
 Le film 7 traitait de deux sujets : l'histoire du Japon (dont la plupart des occidentaux n'ont rien à faire), et la romance. La plupart des gens sont passés à côté de l'histoire du Japon, et une grande partie, à côté de la romance. Le film était fait pour être un échec pour les personnes n'aimant ni l'un, ni l'autre.
 A contrario, le film 8 aurait pu plaire à beaucoup de personnes, si ça n'avait pas été pour son scénario fade, son manque d'humour et scènes d'actions assez faibles (si vous avez toujours voulu voir Ran conduire un avion...). Dommage, pour la deuxième apparition de Kaitô Kid en film...

7/10. Dommage !


Et après un film en demi-teinte, on a droit à un des films les plus mauvais de la franchise. « Stratégie en Profondeur » marque le début de la malédiction des films Conan qui ont un thème maritime. Tout le casting habituel de Détective Conan est à bord d'un bâteau, et un des passagers à bord se fait soudainement tuer par un coupable que l'on connaît depuis le début.

 Dans Détective Conan, lorsque l'on connaît l'identité du coupable dès le début (l'Affaire de Meurtre du Romancier, par exemple), cela signifie que l'intérêt de l'affaire n'est pas de deviner qui est le coupable, mais comment il l'a fait.
 Dans le cas du film 9, on sait dès le début ces deux éléments, et on assiste simplement, durant les 109 longues minutes du film, à un enchaînement de scènes entre l'inutile et le banal. Aoyama a beau avoir tenté de rendre le film intéressant en faisant un magnifique poster, rien n'y fait, et l'on s'ennuie, s'ennuie et s'ennuie devant un film ennuyeux et tout ce qu'il y a de plus banal. L'affaire aurait pu passer si elle avait été étalée sur trois chapitres du manga. Mais il ne faut pas oublier que, dans le cas présents, les fans ont dû attendre une année entière pour avoir le film, et une autre année pour avoir un film qui relève légèrement le niveau de la franchise.

Parmi les bons points du film, on peut citer le climax du film, où Kogorô retrouve une certaine utilité (avec un clin d'oeil sympathique à Eri), et où Conan et Ran ont droit à une petite scène mignonne. Un Titanic 2.0 inutile, banal, et sur lequel on a, au final, que très peu de choses à dire. Espérons qu'ils ne soit jamais adapté en manga. 4/10.