Critique des films 10 à 18, + Lupin III vs Conan : Le Film

Suite et fin de la critique de chaque film Détective Conan.

Nous nous étions quittés la dernière fois avec le très controversé film 9 de Détective Conan, qui, alliant "mauvaise enquête" et "ambiance enfantine", s'était vu attribuer la pire note pour un film Conan à présent : 4/10.
Et après s'être rendu compte des scores assez exécrables du film 9 au box-office, la production de l'animé s'est attelée à la suite du film 9, le film 10, qui marquerait les 10 ans de la série animée Détective Conan. Pour l'occasion, il fallait absolument un film « anniversaire », éclatant, et qui mette bien en avant les personnages de la franchise du petit détective.
 Et, bien que ce soit étonnant, le pari est réussi. Même si le film 10 n'est certainement pas le meilleur film de la franchise, il réussit à nous faire oublier les deux précédentes daubes, et à être assez optimiste quant au futur des films Détective Conan. Oui, un film Détective Conan avec Kaitô Kid peut être bon. Oui, un film Détective Conan avec Heiji et Suguru Hakuba peut être bon. Et oui, un film Détective Conan après le film 6 peut être appréciable.
 Et oui, comme vous venez de l'entendre, Kaitô Kid fait bien partie du film. Au revoir sa prestation du film 8, et bonjour les apparitions rapides, typées film 3, qui font bien plus plaisir à certains spectateurs. Même si on n'arrive pas au niveau du film 3 en terme d'excellence de scénario, Kaitô Kid reste bien mieux utilisé que dans le film 8 et, nous y viendrons plus tard, le film 14.

Le film étant un film anniversaire, il réunit beaucoup de personnages de la série. Heiji et Kazuha, Hakuba, Kaitô Kid, beaucoup de personnages « guests » sont là. Même si l'on peut regretter que les Hommes en Noir n'apparaissent pas (il faudra attendre le film-anniversaire des 20 ans de l'animé pour cela...), on est déjà assez contents lors du visionnage du fait que le film soit bon, contrairement aux films précédents.

L'enquête est bien faite et intéressante de bout en bout : on retrouve, pour la première fois depuis un certain temps, un duo Conan/Kogorô intéressant. Mieux encore, Hakuba, en réalité Kaitô Kid déguisé, apparaît dès la deuxième partie de l'affaire.
 L'affaire en elle-même est une de ces affaires ''flashback'', où la clé de l'affaire est en réalité dans le passé des personnages. Même si la fin est un peu tirée par les cheveux et prévisible, on prend tout simplement du plaisir à voir les personnages évoluer, et les détectives à tenter de désamorcer les bombes attachées au poignet de leurs belles. Et pour une fois, l'affaire flashback est bien gérée, et est une réussite.
Un film intéressant, s'inscrivant totalement dans la logique des ''films anniversaires'', et qui mérite son pesant en cacahuètes. Malgré ses défauts comme son rythme (parfois mal géré) et son intrigue légèrement tirée par les cheveux, qui n'est qu'un prétexte pour que tous les Gosho Boys se retrouvent, le film a le mérite d'avoir redonné foi en une série de films qui perdait de son souffle... 8/10.

Et après un léger soubresaute en terme de qualité (passer de 4/10 à 8/10, c'est tout de même pas mal), on retombe dans les abimes avec ce qui constitue la deuxième partie de la Triade des Enfers, le Podium de la Merde, l'Abysse du Mauvais Scénario : le film 11, « Jolly Roger le Cercueil Bleu Azur ».
 Constituant le quatrième film historique après le film 3, 6 et 7, le film 11 est arrivé comme nouvel espoir pour la franchise. Après les films 7, 8 et 9 assez peu populaires, et le film 10 ayant donné un soupçon de nouveau souffle, le film 11 était attendu au tournant par les fans comme sauveur. Si le film réussissait (ce qui était très possible, étant donné son thème accrocheur : les pirates), la franchise pouvait être mise sur roulettes à nouveau, et repartir crever le plafond du box-office.

Mais ce que l'on a eu ne fut pas à la hauteur des attentes. Alors qu'une certaine campagne promotionnelle avait été faite autour du fait que le film s'intéressait à un sujet en vogue à l'époque, les pirates, la qualité du scénario et son rythme ont eu raison des spectateurs.
Le film 11 constitue un des pires éléments de Détective Conan que l'on n'ait jamais eus. Entre une mauvaise fanfiction et le film 11, il y a des chances que vous preferiez une mauvaise fanfiction qui, elle, au moins, ne vous aura pas languir pendant un an avec des trailers mensongers pour, au final, ne vous livrer qu'un tas de vomi exécrable.

 Le film 11 raconte l'histoire d'un corsaire détective, Conan, sur une île. Sur l'île, il cherche un trésor. Et il y a un meurtre. Meuuurtre couteau alibiiii. Puis ensuite, chasse au trésooooor, puis ensuite, kidnapping et scène d'action pourrie, puis ensuite, ending, puis ensuite, suicide de spectateuuuurs. Yeaaaah.

Se basant sur du vent total, le film essaye de se construire sur la logique « affaire avec les Détective Boys en camping », sur fond d'affaire exotique des Carraïbes. Toutes les deux minutes, on a droit à des interventions extrêmement utiles des Détective Boys, dont les doubleurs ignoraient visiblement eux-même l'utilité de leurs personnages et leurs répliques. Vous aurez, pendant les longues dizaines de minutes qui constituent ce ''film'', l'impression de regarder un mauvais Mystery Tour réalisé par une agence de voyage japonaise/méditerranéenne.
 2/10. Un point parce qu'Ayumi est la Détective Boys qui a le moins de répliques dans le film (on a compté), et un autre point parce qu'on a été super contents que le film se finisse après l'avoir re-regardé pour faire cet article. Ce film vous donnera le cancer.


Le film 12 est sorti l'année suivante. Et aussi étrange que cela puisse paraître, « La Mélodie de la Peur » n'est, comparé à son prédécesseur cancérifère, pas si mauvais que cela.
 Le mystère, comme vous l'aurez deviné grâce au nom du film, est entièrement basé sur la musique. Même si vous n'êtes pas un grand fan de musique, le film reste tout de même intéressant. Conan est le garde du corps d'une chanteuse d'opéra, on a droit à du ShinRan et du CoAi en même temps, l'action et le rythme du film sont fluides, et les dialogues ne sont ni lourds ni stupides. On peut regretter l'absence de personnages ''guests'', tels qu'Heiji ou le FBI, mais l'intrigue est assez intéressante pour se suffire à elle-même.

Certes, le film 12 n'est pas le meilleur film Conan de tous les temps, il n'arriverait pas dans le top 5 des meilleurs longs métrages de la franchise, mais il donne un certain bol d'air frais par rapport au film 11. Avoir attendu toute une année impatiemment pour le film 11 était un pêché, mais ce n'est pas le cas du film 12. Aussi WTFesque puisse-t-il être à certains moments, le film reste assez plaisant, et on a réellement l'impression de regarder du Détective Conan... impression que l'on pouvait perdre depuis ces quelques dernières années (film 10 mis à part).
 L'apogée du film est bien géré, quoiqu'un peu simplet par rapport au film 10 (mais il ne peut-être que meilleur que celui du film 11, avec son Hollandais Volant qui sort de l'eau après 400 ans passé dans une CAVE), et les dessins faits par Gôshô sont vraiment très beaux. Le coupable a beau être légèrement stupide et très franchement oubliable, contrairement au coupable du film 5 par exemple, la petite morale de fin et le soulagement que le film soit bien meilleur que les autres nous le font oublier.
 7/10 dans le cas où on le prend comme un film en soi, 10/10 quand on le prend comme suite du film 11. Il remonte bien la pente après un film 11 plus que décevant. On regrette tout le potentiel "musical" raté...


Et à partir de là, la production de l'animé a commencé à comprendre que la franchise Détective Conan allait de moins en moins bien. Malgré le fait que le film 10 ait réussi à légèrement remonter la barre (grâce à toutes les actions promotionnelles organisées par les éditeurs, notamment), tous les autres films avaient fait un box-office assez mauvais pour le potentiel de Détective Conan, et l'engouement pour la série était en train de sérieusement s'estomper.
 Pour changer le déroulement des choses, les éditeurs ont pris quelques stéroïdes cérébraux, et se sont mis à l'ouvrage pour le film 13, « Le Chasseur Noir de Jais ».

Comme vous l'aurez deviné, l'Organisation apparaît dans le film. Et contrairement au film 5 où leurs apparitions étaient anecdotiques, le film 13 se concentre plus sur l'aspect « Hommes en Noir » que juste « petites apparitions ça et là ».
 Pour la première fois depuis le film 10 (voir même le film 5!), nous avons droit à une vraie enquête, bien menée, bien organisée et bien rythmée, basée sur des tuiles de mah-jong. Le coupable n'est évidemment pas un membre de l'Organisation, ce qui fait que Conan doit enquêter sur deux fronts à la fois, au lieu de juste faire semblant d'enquêter pendant que Kaitô Kid fait le reste.

Même si le film n'est, bien évidemment, pas canon, l'implication des Hommes en Noir est très appréciable, car très bien gérée. Que le film soit canon ou pas, on peut l'aimer comme il est, pour tout ce qui fait sa force (sa noirceur, son enquête, ses scènes d'action, son climax, les HEN, etc.). Ran a même le droit à un rôle important et intéressant à la fin du film, tout en gardant son côté  « demoiselle en détresse », qui n'est pas énormément mis en avant dans le film. Et il faudra attendre encore quelques années pour retrouver Ran dans un rôle important...

8,75/10. Un classique, à voir absolument.


Et le film 13 a réussi son objectif, qui était de relancer la série. Et après un sommet, il y a très souvent une descente, et là, ça n'a jamais été aussi vrai.
 Le film 14, « L'Arche Perdue dans le Ciel », et une nouvelle tentative d'inclure Kaitô Kid dans les films Détective Conan. La dernière tentative de faire un film centré sur Kaito Kid, le film 8, n'avait pas été fructueuse, et seul le fait qu'il apparaissait de façon assez brève dans le film 10 avait réussi à ne pas le faire détester. Et six films après le film 8, les producteurs n'ont toujours pas compris la leçon.

Comme vous aurez pu le comprendre, à moins d'être un énorme fanboy de Kaitô Kid et de Conan x Kaito, aimer ce film est une tâche ardue. Ou tout du moins, si vous cherchez un film « DETECTIVE » Conan, et si vous cherchez un film avec une vraie enquête, digne (ou meilleur) du manga.
 Le film 14 a le même défaut que tous les films du Trio de la Déféquation, à savoir qu'il vaut mieux juste poser son cerveau à côté de vous et regarder. Mais même avec cela, les scènes types fanservice sont légion, les scènes d'action ne sont pas géniale (et assez WTF), et le « stratagème », si l'on peut appeler ça comme ça, des coupables, est tout simplement aberrant.

La production a bien tenté d'inclure du ShinRan et du KaitoRan pour attirer l'audience, rien n'y fait : les scènes sont drôles et durent une minute, mais ce n'est pas assez pour nous faire oublier l'atrocité des Détective Boys (potentiel gâché, ils auraient pu être bien plus plaisant, comme dans le film 16), les apparitions éclairs d'Heiji et Kazuha ne sont là que pour faire jolis, et le scénariste aurait vraiment pu s'en passer simplement en envoyant Megure et Matsumoto sur le terrain, et la stupidité aberrante des coupables. Chacun aimera ce qu'il aimera dans le film, mais même du point de vue le plus objectif que l'on peut faire, le film est une stupidité scénaristique. Mais pas aussi mauvais que le film 11. 5/10.


A partir du film 13, malgré le film 14, la franchise Détective Conan a été remise sur pied pour, on l'espère, une bonne fois pour toute. Pas un seul film après le film 15, « Les Quinze Minutes de Silence », a fait moins de bénéfices que le film précédent, et aucun film à partir du 15 n'a été réellement désastreux pour la franchise, sur le plan qualitatif et économique.
 
Le film 15 était attendu, une fois de plus, grâce à ses trailers extrêmement hypants réalisés par la production de l'animé. L'histoire semble simple au départ mais devient plus compliqué ensuite, grâce beaucoup d'élements scénaristiques fusionnent pour aboutir à la déduction qu'il y a deux coupables, et non pas un seul comme tout le monde le pensait depuis le départ.
 Même si tout le monde ne sera pas satisfait du film, il a le mérite d'être mieux que le film 14 en, quasiment, tous les points. Les Détective Boys ne sont pas plus utiles que dans le film 14, mais ils ne sont pas plus horribles non plus. L'action est bien gérée, et le climax, le comble de l'epicness (et un modèle pour les films à suivre, en terme de Conan-exploits).

L'histoire a beau être légèrement tirée par les cheveux, on remarquera notamment le mobile extrêmement stupide du coupable (faire EXPLOSER un barrage et tuer tout un village pour récuperer des diamants volés. Trouvez l'erreur.), et le fait que l'on puisse déduire le premier des deux coupables assez rapidement en se concentrant sur l'histoire.

On peut critiquer la scène d'action dantesque (et légèrement cheatée) de la fin du film, qui sera restée en travers de la gorge de pas mal de spectateurs. Mais ce qui fait le malheur des uns fait, une fois de plus, le malheur des autres, car cette scène d'action débouche sur une des scènes Co/Ran (ou ShinRan, dépend du point de vue) les plus prenantes de toute la série. Et c'est dans un film.
 8/10. Scènes d'enquêtes un peu longuettes, mais une bonne ambiance et des scènes d'action à nouveau. Dommage que Ran n'ait pas plus été exploitée.


Et le film 16, « Le Onzième Attaquant », continue sur la lancée du film 15 en proposant un film avec moins d'enquête, un peu plus d'action, et du CoAi.

 Le film 16, d'un point de vue marketing, était excellent. Les joueurs de football présents dans le film sont des joueurs réels, et certains d'entre eux ont prêté leur voix pour jouer dans le film, ce qui a attiré des Japonais qui ne comptaient pas aller voir le film à aller le voir.
Le problème principal du film 16, dont l'intrigue se base sur un stade de football, est qu'en plus de répéter le schéma classique des bombes (qui commençait à devenir légèrement lassant depuis le temps...), le scénario du film est construit d'une façon jamais faite auparavant, et qui, au final, est très étrange.
 Le film possède une colonne vertebrale, qui portent les moments « présents », et tout le reste de l'histoire est basée sur des flashbacks. Flashbacks qui ne sont pas indiqués dans le film. On passe donc entre les moments présents, autrement ceux où se passe l'histoire importante, à des flashbacks aussi importants, mais qui se passent des semaines avant la vraie intrigue. A la fin du film, le spectateurs ne peut qu'être embrouillé, et se demander si la fin du film est en réalité un flashback, ou un morceau de la colonne vertebrale.

Le scénariste des films peut, bien évidemment, tenter d'innover dans son écriture du scénario (le film 10 avait une intrigue qui suivait plusieurs chemins au lieu de juste suivre le héros comme dans les autres films de la série), mais l'innovation n'a pas fonctionné dans le cas du film 16. Trop de flashbacks, trop d'incompréhensions, scénario compliqué à suivre, c'est mal. Et il faut rajouter à ça une enquête assez peu intéressante, Ran et Sonoko en mode touristes, et un léger abus de scènes d'action inutiles... seule l'ambiance, l'utilité des Détective Boys (!) et l'ending sauvent le film. Et aussi sa qualité graphique, étant donné que c'est le premier des films Conan à avoir instauré ce filtre « marron » sur l'image, que l'on retrouvera dans tous les films à partir du 16.
7/10.



Et après un film assez moyen mais qui réussissait à sauver sa peau grâce à quelques atouts, nous avons là un film, « Le Détective Privé en Mer Lointaine », qui est assez moyen, et qui ne réussit pas forcément à sauver sa peau.

Le film 17 était encore plus attendu au tournant que le film 16. Le trailer du film 16 contenait des bombes et Conan en skateboard. Celui du film 17 contenait une bataille navale, Heiji et Kazuha en danger, Heiji qui se fait tirer dessus, et un « espion » à bord d'un navire de guerre japonais. Les espoirs étaient au plus haut, d'autant plus que beaucoup de fans n'avaient pas été convaincus par le film 16.
 Le film 17 est l'exact opposé du film 14. Alors que le film 14 contenait beaucoup d'action et peu d'enquête, le film 17 fait l'inverse et propose 90% d'enquête, et 10% d'action. Et malheureusement, si Conan peut plaire à tout le monde, c'est qu'il y a une raison : ceux qui veulent les Détective Boys en avant, sont délaissés, ceux qui veulent de l'action, sont délaissés, ceux qui espéraient un bon rythme soutenu, sont délaissés, ceux qui voulaient une enquête intéressante... le sont, au final, en partie, aussi.

Le film a deux choses pour lui, outre ses dessins particulièrement excellents (le filtre marron du film 16 est toujours présent, et les traits noirs font leur apparition pour la première fois). Tout d'abord, que l'on aime ça ou pas, il a un aspect « roman policier ». Mais contrairement à ce que prévoyait le trailer, l'intrigue n'est pas basée sur la découverte de l'identité de l'espion X (non-charismatique au possible), c'est même tout l'inverse, étant donné que Conan révèle son identité dans la première partie du film.

Le deuxième « atout » du film, c'est sa romance. Le retour en force du ShinRan (CoAi et tout autre couple eclipsé), un atout indéniable pour certain(e)s fans, et du HeiWa, qui fait son grand retour après trois ans d' « attente ».

Le film 17 était la deuxième tentative à une affaire sur un bateau dans Détective Conan, et, tout comme le film 9, il s'est raté. La gestion des personnages est mal gérée, le mystère est inintéressant, Conan n'est pas vraiment Conan comme on le connait, et une des seules choses plaisantes à propos de Ran dans le film est son combat contre le coupable à la fin. Et sa (quasi) mort.
 6/10. Une année d'attente... pour un potentiel énorme (bataille navale + agents secrets) totalement détruit. A voir, si vous n'avez rien à faire. Les fans de romans policiers pourraient, cependant, être conquis.


Et après le film 17, qui ne contenait comme guests que les personnages d'Ôsaka, est sorti le film Lupin III vs Conan : Le Film.
 Ce film était le dernier espoir des fans qui n'avaient pas aimé le film 17 et avaient attendu très longtemps pour l'avoir. Ce film était une consécration pour la franchise, qui rencontrait à nouveau un de ses ennemis les plus puissants, mais aussi charismatiques.

Malheureusement, contrairement aux cinq premiers films, on ne peut pas vraiment faire de généralité, tant le film a reçu des critiques diverses. Adorés par certains, détestés par d'autres et juste ''bof'' pour certains autres, l'appréciation du film dépendra de la personne.
 L'histoire est simple au premier abord, mais nous met directement dans l'ambiance de Détective Conan ET de Lupin III à la fois. Contrairement au téléfilm « Lupin III vs Conan », sorti en 2009, Conan n'est pas un personage ''guest'' dans un film Lupin. Ici, les deux personnages ont leur place, et le film n'est centré ni sur l'un ni sur l'autre, bien que l'intrigue soit légèrement plus tournée vers Conan, étant donné qu'il joue le rôle du gentil, opposé au ''méchant''.

Mais alors que le téléfilm Lupin III vs Conan se perdait parfois dans la sub-intrigue (ou intrigue principale, selon le point de vue) avec la princesse Mira, là, ce n'est pas du tout le cas. Le scénario a été écrit de sorte à ce que le film soit humoristique, et non pas un film d'action/enquête comme on pouvait s'attendre avec le téléfilm. Rien n'est à prendre au sérieux, et il vaut mieux simplement poser son cerveau à côté de soi et apprécier le film, que de chercher à comprendre quelle substance (probablement illégale) Maekawa avait inhalée avant d'écrire le script.

Ce que l'on peut critiquer, avec Lupin III vs Conan : Le Film, c'est son intrigue avec Emilio et son agent. Pas assez exploité et pas assez charismatique, Emilio fait juste figure de personnage de background qui n'apparaît que pour faire en sorte que Lupin et Conan se retrouvent une nouvelle fois au Japon. De même, Conan qui révèle son identité secrète à un homme en train de mourir sur un avion était aussi inutile que la scène avec Haibara et Fujiko dans le bain. Mais la scène avec Haibara et Fujiko dans le bain (le même bain, si vous vous posiez la question) est là afin de produire un effet humoristique, de même que les scènes avec les Détective Boys, ou le quiz d'Agasa. Il est presque dommage que pas plus de personnages n'aient été rajoutés (Subaru vs Lupin, ce sera pour une autre fois...).
 8/10. Pas le meilleur, pas le meilleur scénario, pas les meilleurs retournements de situation, mais du fun à l'état pur. A voir, pour la culture Conan-esque.



Après ce LIIIvsDC: Le Film réussi, et qui avait un peu sauvé la mise de l'année 2013, sont sortis les premiers trailers du film qui allait créer un engouement dans la communauté Détective Conan : le film 18.
 « Le Sniper Dimensionnel » a immédiatement marqué sa différence avec les autres films Détective Conan grâce à ses trailers pompeux, à peine menteurs, et son casting, à l'époque très étonnant. Dès le début, les personnages de Masumi Sera, Jodie Starling et Subaru Okiya, qui, pourtant, n'avaient jamais été vus dans des films Conan (Jodie mis à part, dans son apparition-éclair à la fin de LIIIvsDC: Le Film).

Mais, bien évidemment, les trailers ne sont pas l'exact miroir de ce qu'est le produit final. Et malgré la différence entre le trailer et le film (par exemple, le coupable qui était censé connaître l'identité de Shinichi Kudô), le film reste appréciable.

Même si ce ne sera pas la tasse de thé de tous, le film réussit à faire plaisir aux fans de ShinRan, tout en faisant aussi plaisir aux fans de la trame principale, qui avaient demandé Subaru, Akai, le FBI et Masumi dans les films Conan depuis des années. Le scénariste a bien réussi à gérer les personnages, en faisant en sorte que le FBI enquête aux côtés de la police Métropolitaine de Tôkyô, et Masumi a des dynamiques intéressantes, malgré le fait qu'elle apparaisse moins dans la deuxième partie du film, à cause de sa blessure.

Mais ce qui est très attirant, dans ce film, outre le fait que l'on a l'impression de lire le manga (Yutaka Abe est d'ailleurs en train d'adapter le film 18 en manga...), c'est que le scénariste a totalement compris comment écrire le personnage de Conan, et le film construit autour du personnage.

Pour une des premières fois, on a vraiment l'impression que Conan est en échec. Il laisse quelqu'un mourir à côté de lui, tente de faire quelque chose, mais se rate une première fois (perd son téléphone et abime son skate), se fait écraser par un camion et se fait sauver in extremis par Masumi, n'arrive pas à arrêter le coupable, le laisse tirer sur Masumi, le laisse tirer sur Camel, etc.. Et ce ne sont là que les vingt premières minutes du film : Conan enchaîne les ratés, se débat et tente de sauver les cibles, mais sans n'y arriver. C'est une des premières fois où l'on a vraiment cette sensation d'échec pour Conan, et qui aurait pu être encore plus travaillé. On regrette que le scénariste du film 17, notre cher Takeharu Sakurai, ait fait pleurer Conan dans le film 17. Il aurait été bien mieux que ce soit Kôchi qui fasse pleurer Conan à l'occasion du film 18...

 Encore mieux, Conan n'arrive pas à arrêter le coupable, ni à déduire son identité, avant la fin du film, pour la simple (et très bonne) raison que le coupable est légèrement psychopathe. Et étant psychopathe, il n'hésite pas à tirer sur un enfant qui fait du skate dans la rue, ou à envoyer des bombes à cinq mètres de lui malgré le fait que ça puisse le tuer. Le coupable étant totalement chtarbé, cela brouille les pistes, et Conan a plus de mal à l'arrêter.

Mais malgré toutes ses qualités, le film n'est pas exempt de défauts. On peut critiquer son rythme, parfois trop lent ou trop rapide, et ses longues phases d'enquête qui peuvent passer de l'intéressant à l'ennuyeux en une scène ou deux. Les Détective Boys ne sont pas très utiles non plus, même si on peut souligner l'utilisation du personnage d'Haibara : bien que pas aussi poussée que dans le téléfilm « La Disparition de Conan Edogawa », le personnage est assez mis en avant pour faire plaisir à tout le monde.
 Un film qui n'est pas parfait, mais qui fait penser aux premiers films de la série. Un exemple à suivre pour les futurs films avec de la trame. Il aurait cependant pu être amélioré sur les passages d'enquête. 8,75/10.