Critique des OAV

Bonjour à tous et à toutes, Conan-patriotes !

En parallèle à la critique des fillers par année, nous allons aujourd'hui nous attaquer aux OAV de Détective Conan, ces petits épisodes fillers, généralement meilleurs que la plupart des fillers de Conan, tous en une seule partie, et qui étaient donnés en cadeau aux abonnés du Shônen Sunday. C'est parti !



Le premier OAV à être sorti était « Conan vs Kid vs Yaiba : La Grande Bataille pour l'Epee Sacrée», en 2001. A une époque où le personnage de Kid cartonnait, c'était là une des tentatives des éditeurs de faire acheter aux fans le manga Magic Kaito, mais aussi Yaiba.
 Effectivement, cet OAV est tiré, initialement, d'un chapitre de Magic Kaito, qu'Aoyama avait écrit ''pour le fun'', afin de pouvoir voir deux de ses protagonistes favoris s'affronter. Lorsqu'il fut question, en 2001, de faire un OAV pour Détective Conan, l'équipe de production décida de rajouter Conan au milieu de l'histoire, afin que le label ''Conan'' puisse être mis sur l'OAV.

L'histoire est relativement simple, mais efficace : Kaitô Kid projette de voler l'épée sacrée gardée dans la grande maison des Mine, la famille qui habite Yaiba, le petit samuraï. Le jour du vol, la mère de la famille Mine va voir Kogorô pour lui demander de protéger le sabre de Kid le soir-même. Conan l'accompagne pour protéger le sabre, mais un élément vient troubler la protection : alors qu'il prend un remède créé par la patriarche de la famille, celui-ci agit comme l'APTX, et lui fait retrouver sa taille adulte.

Ce qui en résule est un des meilleurs OAV de Conan, ainsi que, très certainement, le plus drôle. Étant donné qu'il est tiré d'un chapitre d'Aoyama, et qu'il a été réécrit par Notre-Grand-Maître-à-Tous-#2, Kazunari Kôchi, la qualité est tout simplement au rendez-vous. Drôle, classe et divertissant, on se prend à espérer que tous les autres OAV soient comme celui-ci. 9/10.


Les OAV étant avant tout une œuvre promotionnelle, ils font quasiment tous apparaître des personnages ''guests'' appréciés par les spectateurs. Il n'était donc pas surprenant que ce soient Heiji et Kazuha qui apparaissent dans l'OAV 2, « 16 Suspects », sorti l'année suivante.

L'histoire est simple, et se porte bien à un OAV : Shiratori inaugure sa villa, récemment construite, et invite tous les membres du casting du film 4 pour se remettre des évènements. Heiji et Kazuha sont aussi invités, étant donné qu'ils étaient à Tôkyô à ce moment-là.
Alors que Shiratori était très fier de présenter un vin rare aux invités, celui-ci est retrouvé explosé en morceaux dans la cave à vin. Le coupable est forcément un des seize invités présent dans la salle de réception...
Bien qu'il puisse paraître banal au premier abord, cet OAV a tout ce qu'il faut pour faire un bon OAV, l'humour mis à part. Les Détective Boys ne sont pas embêtants, les interactions Kogorô/Eri intéressantes, on a droit à un peu de Satô/Takagi, bref, niveau personnage, il n'y a rien à redire.
 Même si l'enquête n'est pas exactement l'élément le plus divertissant de l'OAV, celle-ci est assez bien construite et assez bien rythmée pour qu'elle ne nous ennuie pas. Qui plus est, la révélation faite à la fin, bien que légèrement prévisible, est assez amusante. Un peu de ShinRan, une gestion de la bande-sonore admirable, des dessins magnifiques, une enquête intéressante et des personnages qui célèbrent la fin de l'affaire des meurtres en série des policiers du film 4... un classique. 8,5/10.

Seulement, après deux réussites totales arrive le ''syndrôme de l'OAV Conan'', le syndrôme qui collera à la peau de beaucoup d'OAV par la suite, et qui fait baisser drastiquement leur qualité.
 
Alors que les deux premiers OAV étaient intéressants grâce à leur ''storytelling'', leur rythme et leurs personnages, on se retrouve, dans ''Conan, Heiji et le garçon disparu'', avec un des pires scénarios pour un OAV Détective Conan. Alors qu'ils sont en déplacement à Ôsaka, Heiji et Kazuha font visiter leur ville à Kogorô, Conan et Ran. Ceux-ci rencontrent alors un groupe d'enfants, des clones des Détective Boys (Mayumi, Kenta, Mikihiko...), qui ont perdu leur ami, kidnappé. S'ensuit alors une série de déductions toutes plus improbables les unes que les autres, et qui vous donneront simplement envie de retourner dans le temps pour re-regarder l'OAV 1. Les nouveaux Détective Boys sont inintéressants, Heiji et Kazuha font pâle figure, les dessins sont relativement moches, le mystère est réellement ennuyeux... bref, une vraie baisse de qualité comparé aux deux premiers OAV. 6/10. Certains fillers font mieux.


Et heureusement pour nous, l'année suivante, Aoyama, qui n'avait plus rien eu à voir avec les OAV depuis le premier, est de retour.
 Le quatrième OAV de Conan s'inscrit dans la même logique que le premier OAV, à savoir qu'il est en réalité adapté d'un chapitre de Magic Kaitô, scénarisé par Aoyama. Une fois de plus, Kôchi a adapté le scénario pour que Conan soit aussi de la partie. Et même si l'affaire était assez bonne simplement avec Kaito et Aoko à l'intérieur (et son adaptation dans MK1412 l'avait prouvé), l'addition du petit détective ne fait que rajouter de la qualité à un scénario déjà bon à la base.

Tout comme sa version manga dans MK, Kaitô Kid prévoit de voler le joyau de la reine d'Ingram, qu'elle a caché quelque part sur un train en mouvement. Kid doit réussir à voler le joyau avant que le train n'arrive à destination, et avec Conan et le petit prince Philippe dans les pattes.
 Et la qualité de l'OAV, cette fois-ci, nous fait totalement oubliée la grossière erreur qu'était l'OAV 3. Oubliez les stratagèmes foireux et les messages tirés par les cheveux, on se retrouve là face à un bon scénario, typique de Magic Kaito, et avec une touche de DC dedans. A voir. 8,5/10.



"Mais pourquoi tu fais cette tête, Kaitô ?"


Mais, amateurs de bouses, ne vous inquiétez pas, l'OAV 5 va vous satisfaire.
« La Cible est Kogoro : Le Rapport Secret des Détective Boys » nous rappelle à quel point les scénarios qui ont les Détective Boys ont énormément plus de chance d'être mauvais que les scénarios qui ne les contiennent pas.

endant vingt minutes, on suit notre équipe de petits détectives favorites (#sarcasme) espionner Kogorô, dans des situations extrêmement intéressantes (#sarcasme), telles que lire le journal dans le métro, se tromper d'arrêt de métro, jouer sur des balançoires, et draguer des femmes aléatoires dans des centres commerciaux. Bien que l'on puisse saluer l'effort du scénariste de tenter d'insérer quelques petits mystères et petites déductions ici et là, il faut attendre la 13ème minute de l'épisode pour que l'histoire commence réellement. On rentre réellement dans l'histoire à partir de la 14ème minute. Celle-ci se finissant à la 21ème minute, la fenêtre de scènes intéressantes très réduite.

Les seules choses qui réussissent à sauver cet OAV sont la très bonne course-poursuite-filature en voiture, et la classe totale de Kogorô à la fin. 5,75/10.


Et bien heureusement, l'OAV suivant a réussi à relever, un peu, le niveau.
Même s'il n'a pas énormément d'ambition, « A la poursuite du diamant disparu – Conan et Heiji contre Kid » a au moins le mérite de nous montrer une enquête ''basique'', qu'Heiji et Conan mènent ensemble, et d'une façon assez inhabituelle.
 Alors que Conan est à l'agence de Kogorô, quelqu'un dont la voix ressemble étonnamment à celle d'Heiji l'appelle, et lui demande ''où est l'argent''. Conan fait venir Heiji à Tôkyô, et ceux-ci mènent l'enquête sur l'identité de l'appeleur. Une apparition de Kid pour faire plaisir aux fans plus tard, et l'OAV se finit.

Ce que l'on conclu de cet OAV, c'est que même s'il a ses bons moments, il est relativement ''vide''. A cause de son manque d'ambition, il peine à aller très loin dans son délire, et au lieu de faire plus apparaître Ran et de lui donner un rôle, au lieu de faire une course-poursuite en voiture, et au lieu de teaser l'apparition final de Kaitô Kid à la fin, Kôchi préfère faire quelque chose de basique, sans trop se casser la tête. On en ressort avec un ''bon'' OAV, certainement meilleur que l'OAV 6, mais qui peine à sortir la tête de l'eau. 6/10.


L'OAV 7 réussit le tour de force de nous prouver qu'un filler avec les Détective Boys a de grandes chances d'être mauvais... mais ne l'est pas forcément.
Effectivement, « Un Défi d'Agasa ! Agasa contre les Détective Boys » est une preuve que même si un scénario contient massivement des scènes comportant les Détective Boys, si l'ambiance est bonne, l'histoire bien gérée et le rythme parfait, le scénario peut être très bon.
Un samedi matin, Agasa laisse un jeu de piste aux Détective Boys, leur faisant croire qu'il a été kidnappé. Après quelques énigmes, Conan se rend compte qu'Agasa a réellement été kidnappé, et qu'il est en danger. Les DB doivent parcourir certains quartiers de la ville pour retrouver le professeur, avec le peu d'indices que celui-ci a pu leur laisser.
 Même s'il n'arrive pas au niveau de l'OAV 1 ou de l'OAV 2, l'OAV 8 a le mérite d'être divertissant, et de ne comporter aucune scène particulièrement frustrante... comprenez par là, aucune scène où Genta va faire le boulet et ralentir toute l'équipe. Même si on aurait apprécié un casting légèrement plus grand, ou une meilleure utilisation des personnages, l'OAV remplit sa fonction première, de divertir, et il est légèrement meilleur que son prédécesseur, grâce au fait qu'Agasa est réellement en danger. 6,25/10.


L'année suivante, les abonnés au Shônen Sunday ont eu droit à « L'Enquête de la Détective Lycéen Sonoko Suzuki ». Le titre est farfelu, le scénario l'est tout autant.
Sonoko s'est proposée volontaire pour écrire le scénario d'une pièce de théâtre à propos d'un meurtre. Malheureusement, elle bloque totalement sur son scénario à partir du moment où son personnage rentre en scène. Kogorô, les DB et Conan tentent, chacun à leur tour, de réécrire le scénario, pour que celui-ci soit terminé à temps. Chacun tente de mettre son propre personnage en avant, avec une théorie de plus en plus farfelue (pour aboutir à ''Le coupable est en réalité un extra-terrestre !'', grâce à Mitsuhiko).
Et aussi bizarre que l'OAV soit une fois que l'on a fini de le regarder, il laisse un bon souvenir, et une bonne impression. Cela faisait plusieurs années que les scénaristes d'OAV avaient tenté de faire dans l'humour, et ça marche, là, assez bien. Même si personne ne se rend compte que Shinichi téléphone à Ran toujours quelques minutes après que Conan soit allé aux toilettes, le scénario est, au final, assez tangible, et l'on a même le droit à une apparition de Shinichi à la fin.

Un OAV assez recherché, et meilleur que ses quelques prédécesseurs... 7,25/10.


​"Cachons vite cet alien avant que les éditeurs ne se rendent compte du scénario de cet OAV !"


Et heureusement pour nous, l'OAV 9, « Etranger dans 10 Ans », sorti l'année suivante, a réussi à subitement remonter le niveau de tous les mauvais OAV précédents.
 Sorti tout droit d'une fanfiction, l'OAV 9 raconte une des expériences d'Haibara sur le Conan. Alors que celui-ci a une fièvre, Haibara l'appelle pour tester un antidote à l'APTX. Seulement, lorsque Conan se réveille après l'avoir pris, il se retrouve propulsé dix ans après la trame actuelle de la série, dans une réalité où Heiji et Kazuha sont sur le point de se marier, Haibara n'a pas réussi à fabriquer d'antidote permanent, et où Araide a demandé Ran en mariage, qui est sur le point d'accepter. Conan doit donc retrouver Ran le plus rapidement possible, pour lui avouer qu'il est Shinichi.
 Et même si le scénario sent la fanfiction à plein nez, Kôchi réussit à en faire quelque chose d'intéressant, et surtout, extrêmement prenant. Oubliez les extra-terrestres de l'OAV précédent ; nous nous retrouvons là dans un petit-film, qui nous laisse, à la fin, avec plein de questions en tête. Considéré comme l'OAV Détective Conan le plus abouti, il prend le risque de s'aventurer sur un terrain épineux, c'est-à-dire celui de la trame principale, et le fait avec brio. 9/10, à voir absolument.


L'OAV 10 marque le grand retour de Kaitô Kid dans les OAV Conan. « Kid in Trap Island » est donc une tentative de retour aux sources, avec Kaitô Kid à son bord.
 Conan et le casting habituel de Conan se retrouve sur une île où ils croisent l'inspecteur Nakamouri, qui se prépare à un vol. Conan ne réussit pas à arrêter le vol du Kid, mais les Détective Boys, eux, réussissent. Kaitô doit donc les protéger contre une sorte de mafia, en se faisant passer pour Shinichi auprès des enfants.
Et aussi étrange que cela puisse paraître, la sauce prend. Totalement.
 Les Détective Boys ont un bon rôle et sont utiles, et Kaito fait plus office de personnage principal que Conan, même si celui-ci a droit à sa petite minute de gloire à la fin. Les personnages sont, en règle général, assez bien utilisé, et nous pouvons être heureux que d'autres personnages guests ne se soient pas incrustés dans le casting, car cela aurait fait beaucoup trop. Les scènes sont bien rythmées et les dialogues ne nous sortent pas par les yeux comme c'était le cas avec l'OAV 5. Un bon OAV, à voir en temps que fan de Kaitô Kid. 7/10.


L'année suivante est sorti un OAV très attendu des fans, « Un Ordre Secret de Londres ».
Comme son nom l'indique, c'est la deuxième tentative de la production de l'animé de faire en sorte que les OAV touchent un minimum à la trame principale. Et c'est justement le but-même de l'OAV 11, qui est une side-story de l'Arc de Londres, et qui se passe entre le voyage de l'allée de Shinichi et Agasa en avion, jusqu'au jour suivant.
 Alors qu'ils sont dans l'avion, Shinichi téléphone à Mitsuhiko pour lui dire, en précipitation, qu'il faut absolument qu'Haibara ne s'approche pas de la maison du professeur, pour une raison inconnue. Au même moment, Mitsuhiko trouve dans les magazines people de sa sœur une photo d'une fille ressemblant énormément à Haibara, ''Grace Aihara''. Celui-ci contacte Genta, et ils théorisent ensemble sur le fait qu'Haibara est en fait Grace Aihara sous couverture. Ceux-ci filent Haibara, accompagnée d'Ayumi, dans la rue, et tentent de la protéger d'un groupe d'hommes en noir. Au même moment, Subaru Okiya regarde la rue de la maison des Kudô depuis sa fenêtre...
Et, même si le scénario est totalement tiré par les cheveux, on se trouve à regarder l'écran et ne plus le lâcher, parce que les mystères soulevés sont totalement étranges, et que les scènes sont toutes plus stupides les unes que les autres. Mais étrange et stupide ne signifie pas dépourvu d'intérêt ou inintéressant, car cet OAV 11 est plus intéressant que certains des OAV précédents... ce qui est déjà beaucoup.
 Beaucoup de fanservice, très fanfiction-esque, une histoire en parallèle à l'Arc de Londres, Subaru Okiya, un contenu assez étrange mais tout de même plus intéressant que les OAV habituels... 7,5/10.


Et pour finir, le dernier OAV réalisé à ce jour : l'OAV 12, « Le Miracle d'Excalibur ».
A mi-chemin entre un OAV, une adaptation foireuse d'un manga un peu foireux créé par Aoyama, et un mauvais shôjo/shônen, mélangé à un quelques énigmes par ci par là, l'OAV 12 en est un à éviter.
 Alors que l'on pouvait s'attendre à quelque chose de relativement bon, ou tout du moins ''intéressant'', au vu du fait que les quelques derniers OAV avaient été ''bons'', nous sommes là totalement déçus. Une petite scène CoAi et des bons dessins n'arrivent pas à sauver cet OAV, aussi inintéressant qu'ennuyeux, et on aura vite fait de l'oublier. Il y a peu de choses à dire dessus, étant donné le vide total dans le scénario. Un OAV à enterrer. 4/10.