Détective Conan épisode 15 : L'Affaire du meurtre avec le corps qui a disparu

L’épisode 15 de Détective Conan est sorti le 13 mai 1996 et s’appelle « L’Affaire du meurtre avec le corps qui a disparu ».
Il est tiré des files 56 à 58 (vol. 6), et est storyboardé par Kuchiru Kazehara. Le directeur d’animation est Kei Hyôdô.

Un après-midi, les Detective Boys restent dans leur classe après les cours. Ils se lamentent de ne pas avoir d’affaire à se mettre sous le dent depuis un bout de temps. Arrive alors Hiroki, qui est dans l’autre classe de CP. Il leur demande de retrouver Akira, son chat, en échange de quoi il donnera aux petits détectives une carte de Kamen Yaiba.

Acceptant l’offre, les DB passent l’après-midi en ville pour rechercher le chat. Ils le retrouvent après plus d’une heure de recherches. Il sort par la fenêtre d’une maison, mais est recouvert de sang. Comme il n’est pas blessé, Conan déduit que quelqu’un a dû se blesser lourdement ou se tuer dans la maison. Il passe par-dessus la grille d’entrée et regarde par la fenêtre. Il voit, dans la salle de bain, un cadavre sanguinolant, la tête dans une baignoire remplie d’eau.

Les DB appellent l’inspecteur Megure, qui vient vérifier les dires des enfants. Ils ne trouvent aucun cadavre. L’homme qui vit dans la maison dit qu’il va faire sa sieste, et qu’ils verront bientôt son frère, qui possède la maison et qui rentre après le travail. Arrive en effet quelques minutes plus tard le frère. Ils fouillent la maison mais ne trouvent aucun cadavre.

En rentrant dans la chambre de l’autre frère, ils le trouvent endormi sur un fauteuil, la télévision allumée.

Ils concluent qu’il n’y avait pas de cadavre dans la maison, et que les enfants ont menti. Conan ne se laisse pas démonter et continue son enquête une fois le soleil couché. Il se rend compte, avec les DB qui l’ont suivi, que le frère qui faisait sa sieste devant la télévision est en réalité le cadavre.

Conan entre dans la maison seul, et dit aux DB de l’attendre dehors et d’appeler la police lorsqu’il aura trouvé le cadavre. Il fouille la maison du coupable, et confirme en touchant le cadavre le grand frère est bel et bien mort. Arrive alors le coupable, avec un club de golf, qui découvre Conan. Le petit détective a à peine le temps d’aller chercher ses chaussures amplificatrices de force pour mettre le coupable hors d’état de nuire.

I – Graphiquement

L’épisode 15 a vu son animation être dirigée par Kei Hyôdô. Le nom ne vous dit probablement rien, et à raison : si Hyôdô a été présent sur les trois premières saisons de la série, puis sur les films 1 à 3, il a disparu après. A peine le revoit-on à l’animation dans l’opening 23, avant qu’il ne s’évapore de la série. Cela est dommage, car l’épisode 15 n’est ni mal animé, ni mal dessiné. Les traits des personnages sont clean, et les animations sont bonnes.

Le storyboard de Kazehara a les mêmes qualités que son précédent storyboard : Kazehara n’hésite pas à varier les plans et à utiliser un storyboard dynamique lors des scènes d’action pour nous immerger dans l’histoire. Malheureusement, il disparaîtra de la série également peu de temps après.

En termes de décor, on remarque avec plaisir que le design de la cité scolaire Teitan n’a quasiment pas évolué avec le temps. L’épisode s’ouvre sur le portail d’entrée au premier plan, la cour et les bâtiments en arrière-plan – on les retrouvera quasiment à l’identique tout au long de la série.

II – Scénaristiquement

D’un point de vue scénaristique, l’épisode 15 est très bon. On sent immédiatement la patte d’un Aoyama encore jeune, qui essaie de proposer une aventure plus qu’une affaire. C’est, de notre point de vue, une excellente chose : l’astuce du meurtre est toute simple, mais cela ne nous attriste pas le moins du monde, car ce qui compte ici, c’est l’aventure. Peu importe que le subterfuge soit un peu nul, tant que l’histoire racontée est intéressante. Voilà ce que pensait Aoyama dans les premières affaires de la série, et qu’il a eu tendance à oublier ensuite.

Si l’on remet cet épisode dans le cadre de la première saison de l’animé, on se rend bien vite compte de l’erreur commise par l’équipe de production. Comme celle-ci pensait que la série ne durerait qu’une saison, elle avait décidé d’adapter certaines affaires du manga et non d’autres, et de les adapter dans le désordre le plus complet. Ainsi, cette affaire-ci se passe dans l’animé après l’affaire du kidnapping d’Ayumi, alors que dans le manga, c’est l’inverse. Ainsi, dans le manga, c’est au début de cette affaire-ci que les DB reçoivent leur badge de détective. Toute une scène dans la classe de Conan a ainsi été supprimée parce qu’elle ne pouvait se passer de cette scène avec le badge, et parce que l’équipe de production a insisté pour que cette affaire en plusieurs chapitres soit comprimée en un seul épisode.

La conséquence de ça, c’est que Megure, lorsqu’il réprimande les enfants, leur dit qu’il ne leur a fait confiance que parce qu’ils avaient réussi il y a peu à arrêter un gang italien. Cela n’a pas de sens, car, parce que les affaires ont été adaptées dans le désordre, Megure a en fait eu bien plus d’occasions d’admirer les capacités et l’honnêteté de Conan. Cela est encore plus frappant lorsque l’on a regardé le filler qui précède, où Conan aide Megure dans une affaire difficile. On sait bien que les fillers ne sont pas canons, mais dans ce cas, ceux qui se sont occupés d’adapter l’affaire du manga en épisode auraient dû retoucher le dialogue pour que Megure soit plus flou.

Cela mis à part, il faut reconnaître le génie d’Aoyama dans la scène finale de l’épisode. L’épisode 15 a été diffusé à une époque où les criminels de la série pouvaient être, et devaient être bien souvent, flippants. Le coupable de cet épisode devient fou, prend l’apparence de son frère en parlant à Conan comme s’il était son frère – on voit bien qu’il a un problème mental. Ce genre d’éléments n’apparaîtra plus par le futur dans la série.

III – Bilan

Une affaire devenue mythique et que tout fan doit avoir vu au moins une fois. Tous les ingrédients d’une bonne enquête de Détective Conan sont présents, et si l’affaire en elle-même est un peu facile, c’est pour l’histoire, pour l’aventure, que l’épisode mérite d’être vu. 8/10.