Détective Conan épisode 16 : L'Affaire du meurtre du collectionneur d'antiquités

L’épisode 16 de Détective Conan est sorti le 20 mai 1996 et s’appelle « L’Affaire du meurtre du collectionneur d’antiquités ».
Il est tiré des files 52 à 55 (vol. 6), et est storyboardé par Hirohito Ochi. Le directeur d’animation est Haruo Ogawara.


Kogorô est recruté par Denjirô Maru, PDG d’une grande entreprise, qui lui demande d’enquêter sur une potentielle liaison amoureuse entre sa femme et un inconnu. Kogorô emmène quelques semaines plus tard Ran et Conan à la résidence de ce PDG, et lui affirme que sa femme le trompe bien.

Quelqu’un sonne à l’entrée du manoir. Comme Maru a demandé à ses domestiques de partir de la maison le temps qu’il reçoive Kogorô, il va ouvrir la porte à l’homme qui sonne. Il l’emmène dans l’annexe de son jardin. Kogorô attend dans la pièce principale. Le téléphone sonne plusieurs fois, puis s’arrête. Cela recommence deux fois pendant deux heures. Kogorô s’impatiente lorsque Conan entend un son bizarre en provenant de l’annexe.

La femme de Maru arrive au manoir. Kogorô dit qu’il est détective, et la femme comprend qu’il a découvert son adultère. Elle lui propose de le payer deux fois plus que son mari lorsqu’un cri retentit : le cadavre de Maru vient d’être retrouvé dans l’annexe, un katana dans le ventre, la pièce mise sens dessus dessous.

La police arrive. L’inspecteur Megure commence son enquête en regardant dans l’agenda de la victime ses rendez-vous. Outre Kogorô, il devait rencontrer trois personnes. Laquelle de ces trois est celle que Maru est allé chercher à l’entrée ?

La police trouve trois personnes près de la scène du crime : Hatano, le docteur de la victime qui était diabétique, Akutsu, son maître d’art scriptural, et Suwa, son maître d’armes. Chacun semble avoir un alibi, notamment Hatano, qui est l’amant de la femme de la victime.

Conan se rend compte que la pièce contient une armoire, qui a été très abimée par des coups de katakana, mais que les coups de katana ne semblent pas linéaires : quelqu’un a réarrangé les tiroirs de sorte à ce que l’on ne puisse pas lire ce qui a été écrit par les coups de katana. Conan prend une photographie instantanée, et grâce à un cutter, découpe la photo pour reconstituer les coupures des tiroirs. Il découvre alors l’identité du coupable. Il endort Kogorô et résout l’affaire.

I – Graphiquement

L’épisode 16 signe le triste retour d’Haruo Ogawa. Comme nous l’avons déjà expliqué dans une précédente critique, Ogawara a un style très particulier qu’il est facile de ne pas aimer : les visages sont trop ronds, les oreilles trop grosses, les yeux trop circulaires. Cette description semble correspondre à tous les styles graphiques des débuts de la série, qui étaient, il est vrai, très ronds – mais Ogawara l’imite si mal que les personnages ne ressemblent parfois qu’à une copie de leur design normal. La seule chose qui sauve Ogawara est que ses épisodes datent d’il y a très longtemps, à une époque où le style de la série faisait l’objet de réflexions et pouvait encore varier. Sa patte graphique ne passerait plus du tout aujourd’hui, et l’équipe de production de l’animé ne l’embauche plus.

Cela mis à part, les décors de l’épisode sont bons. Ils ne sont pas géniaux, mais l’équipe de création des décors n’avait pas non plus beaucoup de possibilités : une demeure d’un riche PDG, c’est assez banal pour ne pas taper à l’œil, et assez élégant pour que les décors soient bons. On apprécie le fait que les premières saisons de la série se passaient souvent en extérieur, car nous savons que, les années passant, une proportion plus élevée d’épisodes se déroulera dans de simples appartements grisâtres et sans vie.

II – Scénaristiquement

L’épisode 16 est un des classiques de la série, comme beaucoup de ses premiers épisodes. Des générations de fans ont été marquées par ces tiroirs qui, réarrangés, permettent de lire le nom du coupable.

Comme beaucoup des premières affaires de la série, Aoyama n’a pas pour objectif de créer une affaire particulièrement complexe et bien ficelée. Cela viendra dans les prochaines saison. Son principal objectif est de faire passer aux lecteurs, ou spectateurs, un bon moment. L’ambiance de l’épisode et ses personnages comptent bien plus que l’astuce du meurtre en elle-même.

On regrette évidemment la tendance que l’équipe de production de l’animé a eu, au début de la série, à favoriser les épisodes en une seule partie plutôt que ceux en deux parties. L’affaire du manga dure quatre chapitres, ce fait normalement deux épisodes. En étendant un peu les dialogues, cela peut même faire l’objet d’une affaire en trois épisodes, comme l’a montré bien des années plus tard l’affaire du club des lapins.

La conséquence de cette adaptation en un épisode est que beaucoup de scènes sont rushées, et d’autres sont tout simplement supprimées. Cela est bien dommage. Dans une des scènes coupées, Conan disait au suspect qu’il était probablement allé voir le film « Le Père Noël en été », diffusé au cinéma de Ginza. Les fans d’Aoyama pouvaient ainsi voir la référence à cette histoire courte écrite par Aoyama également appelée « Le Père Noel en été ».

Sur le plan de l’anecdote, nous pouvons remarquer deux choses.
Tout d’abord, le coupable porte le nom de Denjirô Maru. Ce nom est celui d’un des assistants d’Aoyama, qui est aujourd’hui l’un des mangakas en charge de la série parallèle de Détective Conan, Tokubetsu Hen. Le style de ce mangaka était très proche de celui d’Aoyama, ce qui faisait de lui un assistant idéal. Le problème est que, contrairement à l’autre assistant Yutaka Abe, son style n’a quasiment pas évolué depuis, faisant des tomes de Tokubetsu Hen qu’il dessine un échec visuel.
Ensuite, on remarque que Wataru Takagi double un policier lambda dans l’épisode. Le personnage de l’agent Takagi ne sera créé qu’à l’épisode 21.

III – Bilan

7/10. Un bon épisode, avec une affaire sympathique sans être exceptionnelle. L’ambiance de l’épisode, couplée à ses bons décors et à sa mise en scène de qualité, lui permettent de survivre à l’épreuve du temps. L’épisode n’est pas un essentiel et peut donc être sauté.