Détective Conan épisode 17 : L'Affaire du centre-commercial pris en otage

L’épisode 17 de Détective Conan est sorti le 27 mai 1996 et s’appelle « L’Affaire du centre commercial pris en otage ».
Il est scénarisé par Junichi Miyashita, et est storyboardé par Kuchiru Kazehara. Les directeurs d’animation sont Masatomo Sudo et Hirotoshi Takaya.


Conan est emmené par Ayumi, Mitsuhiko et Genta à une pièce de théâtre de Kamen Yaiba, qui se déroule dans l’enceinte d’un grand centre commercial de Tôkyô. Sur le chemin du retour, Genta découvre qu’il y a oublié son autographe de Yaiba.

Ils retournent au centre commercial, mais il est en train de fermer pour la nuit. Ils réussissent à rentrer par effraction et à récupérer l’autographe, mais le centre commercial se ferme devant eux. Ils sont bloqués à l’intérieur, toutes les lumières des magasins étant éteintes.

Alors qu’ils cherchent à sortir, ils tombent sur une salle allumée. Les comédiens qui jouaient la pièce de théâtre avec Kamen Yaiba sont en train de mettre en marche leur plan pour cambrioler le magasin. L’hôtesse de l’ascenseur a été kidnappée et bâillonnée. Les enfants sont rapidement remarqués par les malfrats, et Conan doit mettre en place des pièges pour se débarrasser d’eux.

Ran rentre chez elle en début de soirée. Elle s’inquiète parce que Conan n’est toujours pas de retour, alors que le spectacle est fini depuis longtemps. Elle appelle l’inspecteur Megure, qui ne peut rien faire pour eux car il traite une grosse affaire. Dans la salle d’attente du commissariat général, Kogorô lit un journal où il apprend qu’un groupe de cambrioleurs s’attaque depuis peu aux gros centres commerciaux.

Conan et les autres réussissent à mettre hors d’été de nuire les cambrioleurs, et Conan comprend que le cinquième membre du groupe de cambrioleurs est une femme – l’hôtesse de l’ascenseur. Elle poursuit Conan sur le toit et essaie de le tuer avec son revolver, mais Conan réussit à la mettre hors d’état de nuire.

I – Graphiquement

L’épisode 17 est, graphiquement, dans la droite lignée des épisodes de la première saison de Détective Conan. Les visages sont rondouillards, les oreilles sont grandes, et Genta mesure deux mètres. Le style de la série évoluera vers une patte graphique qui se veut plus « réaliste ». Cela n’est pas une mauvaise chose, car la série va en effet se noircir et se complexifier avec le temps, nécessitant des graphismes moins enfantins. Mais ce style enfantin est parfaitement en adéquation avec le premier arc narratif de la série qu’est l’arc de Conan.

Le style de dessin des directeurs d’animation de cet épisode est correct. Ce n’est pas le plus beau que l’on verra, et nous sommes à des lieux des sommets atteints dans les épisodes 200, mais peu de plans de l’épisode n’irritent la rétine. Masatomo Sudo, un des pontes de Détective Conan, est aux commandes de la direction de l’animation avec Takaya. Il est difficile de connaître le style de dessin de Takaya, car il n’a jamais animé d’épisode seul. Le style de dessin de Sudo, cependant, est très bon. Il s’améliorera encore dans le futur pour aboutir à des chefs d’œuvre tels que le Mystery Train ou l’affaire de Kyôto.

Le storyboard de Kazehara est également très bon. Dynamique, il permet un enchaînement nerveux des plans. Les scènes sont bien rythmées, la diversité des prises de vue est bonne. L’épisode 17 est donc une réussite sur le plan graphique.

II – Scénaristiquement

L’épisode 16 est le premier filler écrit par Junichi Miyashita. Ce scénariste est connu aujourd’hui comme l’un des meilleurs qui ait travaillé sur Détective Conan, aux côtés de Kazunari Kôchi. Les deux hommes vont écrire des dizaines de fillers ces prochaines saisons pour notre plus grand bonheur, avec une caractéristique principale dans leurs scénarios : l’ambition.

Junichi Miyashita n’aime pas les fillers banals que l’on oublie trente minutes après le visionnage. L’ambition qu’il a pour la série le mène à faire des mises en scène variées, et à inclure des scènes d’action ici et là pour dynamiser ses épisodes. L’épisode 17, qui est sa première contribution scénaristique à Détective Conan, montre déjà la volonté de Miyashita de faire vivre au spectateur un bon moment.

On pourrait regretter, évidemment, qu’il n’y ait que peu d’éléments d’enquête. Mais, finalement, pourquoi faire une enquête complexe par épisode ? Miyashita comprend bien que, entre deux épisodes où l’investigation prend une place importante, on peut se permettre d’écrire un filler plus orienté « action » pour souffler. Cela ne nous pose aucun problème, d’autant plus que l’on sait grâce à ses prochains fillers que Miyashita a amplement de quoi écrire des bonnes enquêtes policières.

Le soucis principal de l’enquête, outre le fait qu’elle soit très soft, est qu’elle est trop facile. Le « Next Conan Hint » à la fin de l’épisode précédent était « Hôtesse d’ascenseur », nous comprenions donc immédiatement que l’hôtesse d’ascenseur était la véritable coupable. Mais, comme nous l’avons dit, cela importe peu : l’épisode 17 est un épisode du type « Maman j’ai raté l’avion », où le spectateur doit simplement apprécier les stratagèmes mis en place par Conan pour capturer les ravisseurs.

On remarque que dès son premier épisode, Miyashita montre une compréhension aiguë des personnages qu’il utilise. Ran agit comme doit agir Ran, et Kogorô comme doit agir Kogorô. On apprécie le fait qu’il ne dévalorise pas Ran et ne l’utilise pas comme une simple plante de salon – ce que feront beaucoup trop de scénaristes de fillers par la suite.

III – Bilan

8/10. Un filler mythique, ballon d’essai d’un scénariste légendaire de la série Détective Conan. Une enquête certes faible, qui fait perdre un point à l’épisode, mais que l’on pardonne très facilement au vu de la qualité du scénario. A voir pour sa culture de Conan-patriote.