Détective Conan épisode 2 : Le Commencement

L’épisode 2 de Détective Conan est sorti le 15 janvier 1996 et s’appelle « L’Affaire du kidnapping de la fille du président d’entreprise » (Le Commencement, VF).
Il est tiré des files 2 à 5 (vol.1), est scénarisé par Hiroshi Kashiwabara, et est storyboardé par Kenji Kodama. Le directeur d’animation est Masatomo Sudo.

Les gardiens de Tropical Land retrouvent Shinichi là où Gin l’a frappé à la nuque. Il est encore en vie. Le poison n’a pas dû faire effet. Seulement, à la manière dont les gardiens lui adressent la parole, ainsi qu’à la largeur de ses vêtements, Shinichi comprend que quelque chose cloche. Il réussit à s’enfuir rapidement.

Se rendant chez lui, il n’arrive pas à ouvrir la porte. Déboule alors le professeur Agasa. Shinichi essaie de lui expliquer qui il est, mais Agasa ne le croit pas. Cela contraint le détective à lui prouver en déduisant où le professeur a mangé.
Une fois le professeur convaincu, celui-ci emmène Shinichi chez lui, et attend qu’il s’habille avec ses vêtements de lorsqu’il était à l’école primaire. Il lui dit qu’il ne faut surtout pas que quiconque sache qu’il a rajeuni, car alors cette organisation viendrait le retrouver pour finir le boulot, et tuerait les gens autour de lui.

Ran arrive et tombe sur Shinichi. Celui-ci doit trouver un faux nom et un prétexte : il invente l’identité de « Conan Edogawa », et dit faire partie de la famille d’Agasa. Ce dernier demande à Ran de s’occuper de Conan – de cette manière, pense-t-il, Conan pourra aider le père de Ran à enquêter sur les hommes en noir.

Ran accepte de demander à son père, et les deux rentrent ensemble chez Ran. Celle-ci demande à Conan s’il est amoureux de quelqu’un. Conan répond par la négative, et demande à Ran si elle a quelqu’un en tête – elle répond que oui, un garçon de sa classe qui s’appelle Shinichi.

Se trouvant malhonnête de profiter ainsi de la situation, Conan arrête Ran et s’apprête à lui dire qu’il est Shinichi lorsque Kogorô déboule des escaliers : un client l’a contacté, sa fille a été enlevée par un homme vêtu de noir. Ni une ni deux, Conan saute dans la voiture, et accompagne Kogorô sur les lieux du crime.

La victime est la fille du président d’une grosse entreprise. Elle a disparu alors qu’elle jouait dans le jardin de sa demeure après l’école. Le majordome dit avoir vu le coupable, qui s’est enfui par le mur du fond du jardin. Conan comprend le majordome ment, car les chiens de garde du président auraient aboyé. Le majordome avoue qu’il a menti, à la demande de la fille du président, qui voulait lui faire une petite frayeur afin qu’il comprenne qu’il voulait passer plus de temps avec elle. Cependant, Conan comprend qu’un kidnapping a réellement eu lieu, mais par un véritable kidnappeur cette fois-ci. L’indice que la fille a le temps de laisser au téléphone est qu’elle voit une cheminée par la fenêtre.

Conan enfourche Jumbo, un des chiens de la résidence, et part chercher une cheminée. Il comprend que la fille n’a pas vu une cheminée, mais un building étroit vu latéralement. Il retrouve l’endroit du kidnapping mais ne réussit pas à mettre hors d’état de nuire le coupable, qui le frappe violemment. Ran s’interpose alors et met KO le ravisseur.

Une fois l’affaire résolue, Ran demande à Kogorô s’il veut bien prendre en charge Conan quelques temps, et Kogorô, heureux d’avoir résolu sa première affaire en l’espace de six mois, accepte.

Quelques temps plus tard, Conan est inscrit par le professeur Agasa à l’école primaire Teitan, où il a déjà été élève par le passé. Il se présente à la classe de CPB, celle de Mme. Totani.

I – Graphiquement

Le deuxième épisode de Détective Conan est en harmonie avec le premier, tant les équipes qui ont travaillé sur l’un et sur l’autre sont similaires. On retrouve Masatomo Sudo à la direction de l’animation, ce qui était un assez bon choix. Evidemment, le design des personnages du deuxième épisode de la série fait très vieillot, comparé à ce qui est possible aujourd’hui avec la méthode des traits noirs. Mais pour une première saison, le rendu est plus qu’appréciable.

Le storyboard est encore l’œuvre de Kenji Kodama. L’homme a un talent certain pour la scénographie, enchaînant des plans très divers et maîtrisant parfaitement le rythme de l’image. C’en est dommage qu’il n’ait travaillé sur les storyboards que des premières saisons, avant de disparaître quasi-entièrement de l’animé par la suite, pour prendre la direction des sept premiers films.

Au niveau des couleurs, si nous nous plaindrons, dans les critiques des épisodes 600 et quelques, de l’aspect flashie et fluo de la palette utilisée pour coloriser les épisodes, nous ne pouvons ici que nous plaindre de l’obscurité de la palette. Certaines scènes sont, même en version remasterisée, beaucoup trop sombres, et les personnages se fondent dans le décor. C’est bien dommage, même si cela ne retire presque rien du plaisir de visionnage.

II – Scénaristiquement

L’épisode 2 de Détective Conan subit un peu moins de modifications par rapport au scénario original que l’épisode précédent. Certes, Shinichi s’enfuit automatiquement au lieu de ne s’enfuir qu’après avoir été amené au poste des vigiles, mais les différences s’arrêtent là. Le fan véritable devra lire le manga pour comprendre les petits détails visuels et scénaristiques laissés par l’auteur.

Dès cet épisode, nous apprenons que Ran aime Shinichi. L’attente n’aura pas été longue pour les fans : nous avions appris dans l’épisode précédent que Shinichi aimait Ran. Le spectateur candide pourrait croire que, l’un aimant l’autre, il ne faudrait pas attendre bien longtemps pour que les deux se mettent en couple. Ce ne sera pourtant que dans 926 épisodes, soit 23 ans, que cela arrivera.

On remarque avec plaisir que la censure a frappé cet épisode moins fort que le précédent. Comme nous l’avions expliqué, l’épisode précédent avait fait disparaître du bureau de Kogorô les amas de cigarettes et de bières, qui, pourtant, représentaient le désœuvrement dans lequel Kogorô est jusqu’à l’arrivée de Conan. Ici, ces détails ont été réintégrés au bureau de Kogorô. La table basse de l’agence, qui n’apparaissait pas dans l’épisode précédent, est ici représentée.
Aussi, si Conan n'est montré en classe qu'à partir du deuxième tome dans le manga, il est montré se présentant à sa classe dès la fin de l'épisode. 

Même si Aoyama ne savait pas si l’histoire allait continuer ou pas, il se permet de laisser une petite trame potentielle en suspens : Ran dit que c’est à cause de sa façon de vivre que « maman l’a quitté ». C’est là une référence à Eri Kisaki, qui n’apparaîtra que dans trente épisodes. La raison véritable pour laquelle Eri l’a quitté sera explicitée dans le deuxième film de la série.
Aussi, Aoyama fait dire à Ran que Shinichi vit seul depuis trois ans (c’est-à-dire depuis ses 13/14 ans) car ses parents sont partis vivre aux Etats-Unis. Nous sommes là face à deux possibilités : soit c’était une manière rapide pour l’auteur d’expliquer pourquoi les parents du protagoniste ne s’inquiètent pas lorsqu’il disparaît, soit c’était une manière pour Aoyama de laisser la possibilité d’une apparition des parents de Shinichi ouverte au cas où la série avait du succès.

Une fois n’est pas coutume, le titre japonais de l’épisode 2 de Détective Conan n’étant pas satisfaisant pour les audiences françaises, AB Production décida de le renommer « Le Commencement ». Si nous ne sommes en général pas fans de la régionalisation, la modification des titres de la série était nécessaire.

III – Bilan

Un excellent épisode qui pose les solides bases de ce que la série sera pour les centaines d’épisodes qui suivront. Les personnages sont approfondis, l’enquête est facile mais intéressante, et l’on est plongé dans l’univers de Détective Conan. A voir obligatoirement. 9,75/10.