Détective Conan épisode 20 : L'Affaire du meurtre dans le manoir abandonné

L’épisode 20 de Détective Conan est sorti le 17 juin 1996 et s’appelle « L’Affaire du meurtre dans la maison hantée ».
Il est tiré des files 17 à 19 (vol. 2), et est storyboardé par Kuchiru Kazehara. Le directeur d’animation est Masatomo Sudo.

Ayumi passe un soir devant un grand manoir délabré. Elle voit une flamme s’allumer à une fenêtre. Le lendemain, convaincue qu’un fantôme vit dans la maison, elle recrute Conan, Genta et Mitsuhiko pour aller l’explorer et trouver le fantôme qui y vit.

Mitsuhiko va aux toilettes, pousse un cri, et disparaît. Genta va le chercher, et il subit le même sort. Conan et Ayumi restent ensemble. Conan essaie de comprendre pourquoi cette demeure, qui semble abandonnée, conserve l’eau courante.

Ils arrivent à une trappe qui donne aux sous-sols du manoir. Conan utilise ses bretelles élastiques pour soulever la dalle qui bloque l’accès à l’escalier menant aux sous-sols. Ils y trouvent en homme mal rasé et aux cheveux longs en cage, qui pousse des cris. Arrive une femme étrange aux cheveux longs et gris, avec un chandelier. Conan et Ayumi se cachent dans la pièce, mais sont repérés. Conan annonce sa déduction à la femme : celle-ci a encagé son fils après que ce dernier a tué son père.

I – Graphiquement

L’épisode 20 est un très bon épisode d’un point de vue graphique. Une animation dirigée par Masatomo Sudo est toujours une réussite : l’homme fait partie des designers d’origine de la série animée, et il travaille, plus de vingt ans après, encore sur les épisodes. Mais si, à partir des saison prochaines, Sudo sera promu « Superviseur du directeur d’animation » (il ne dessinera plus que deux ou trois plans par épisode), Sudo est ici directeur d’animation – il met donc les mains dans le cambouis pour nous offrir un bel épisode.

Le design des personnages est parfaitement respecté, étant donné que c’est lui-même qui a décidé ce à quoi les personnages ressembleraient dans l’animé. On pourrait critiquer, évidemment, le problème des proportions de Genta, qui semble faire deux mètres et deux cents kilos. Un mauvais choix de design, qui passe visuellement parce que les premières saisons de l’animé ont un style très « cartoon », et qui sera modifié par la suite.

Le storyboard de l’épisode est bon et dynamique comme il se doit. L’épisode 20 étant un épisode d’aventure plus qu’un épisode d’enquête, Kazehara a toute la latitude nécessaire pour dessiner un bon storyboard. 

Notre seul regret d’un point de vue graphique est l’utilisation des décors dans l’épisode. Le manoir n’est pas censé être éclairé, et est donc plongé dans l’obscurité. Certes. Mais sur certains plans, les personnages évoluent sur un fond noir de couleur unie. On comprend que cela a permis à l’équipe de production de faire des économies sur les décors, mais c’est un peu dommage.

II – Scénaristiquement

L’épisode 20 de Détective Conan a été adapté d’une des affaires les plus mythiques de la série. Cette affaire du volume 2 nous faisait découvrir Ayumi, Mitsuhiko et Genta. Dans l’animé, nous les connaissons depuis le tout premier épisode, car, comme nous l’avons déjà expliqué, l’équipe de production de l’animé voulait que dès l’épisode 1 les parents considèrent l’animé Détective Conan comme un animé familial que les enfants peuvent regarder.

Aussi, l’équipe de production de l’animé a décidé d’animer les affaires des deux premières saisons de le désordre, avant de changer d’avis. Conséquence de quoi, cette affaire commence comme dans le manga, alors que les personnages se connaissent déjà – Conan a déjà enquêté avec eux dans les épisodes 1, 3, 4, 5, 8, 12, 14, 15 et 17. Pourtant, Genta agit comme s’il ne connaissait pas Conan : il décourage Ayumi d’emmener le nouveau avec lui, car il ne servirait à rien. Le Genta des épisodes précédent ne dirait jamais cela, car il connaît Conan et sait sa valeur.

L’épisode est culte pour son ambiance. Le scénario a beau ne pas être très poussé (on comprend bien rapidement ce qui en est de la famille qui y vit), c’est bien le sentiment d’aventure qui prédomine et qui plaît. Après des centaines d’affaires, Aoyama a eu tendance à s’enfermer dans l’idée selon laquelle les fans et spectateurs cherchent à regarder une bonne affaire policière, alors que le sentiment d’aventure et d’exploration compte tout autant dans l’appréciation d’un épisode.
L’épisode n’est donc pas parfait. L’idée d’une maison hantée est très bonne, mais on se doute bien qu’Aoyama pourrait aujourd’hui faire encore mieux, en étant plus ambitieux. Mais ses débuts sont plus hésitants, car le maître ne sait pas encore jusqu’où il peut aller.

Quoiqu’il en soit, on sent à plusieurs moments le génie d’Aoyama, ou un génie en formation. La scène de la résolution, par exemple : Conan fait du bruit et est remarqué par la coupable. Plutôt que de se cacher ou de faire le mort, il décide de jouer le tout pour le tout et de se montrer pour résoudre l’affaire, ce qui impressionne Ayumi, et montre au spectateur de quelle trempe Conan est fait. Cette petite scène, qui semble anodine, est en réalité un marqueur important dans la série. Raison de plus pour laquelle cet épisode aurait dû être adapté plus tôt dans la série.

C’est aussi avec cet épisode que nous découvrons les bretelles élastiques de Conan. Elles ont été créées par Aoyama spécifiquement pour que le petit détective puisse soulever la dalle qui l’empêchait d’accéder aux sous-sols du manoir. Cela est dur à s’imaginer, lorsque l’on sait la postérité de ces bretelles, qui font aujourd’hui partie intégrante de l’arsenal de Conan.

On apprend dans cet épisode que la maison des Kudô se situe dans le deuxième pâté de maison de Beika. Cela sera ensuite repris dans le film 1, où l’adresse de Yûsaku est écrite comme étant « Beika, Pâté 2-21 », c’est-à-dire le numéro 21 du deuxième pâté de Beika, qui est censée être l’un des 23 quartiers spéciaux de Tôkyô.

III – Bilan

Un épisode culte parmi les épisodes cultes, où l’aventure prédomine sur l’enquête. Un épisode qui va cimenter l’amitié des Detective Boys. A voir pour sa culture de Conan-patriote. 8/10.