Détective Conan épisode 23 : L'Affaire du meurtre sur le bateau de croisière

L’épisode 23 de Détective Conan est sorti le 8 juillet 1996 et s’appelle « L’Affaire du meurtre sur le bateau de croisière ».
Il est tiré des files 23 à 25 (vol. 3), et est storyboardé par Kuchiru Kazehara. Le directeur d’animation est Masatomo Sudo.


Kogorô fait se rassembler tout le monde dans la salle de réception. Ichirô, le dessinateur, se rend aux toilettes lorsque la lumière se coupe. Il est retrouvé blessé : quelqu’un a essayé de le tuer, mais Kogorô est arrivé à temps. Sa jambe saigne. Un couteau de cuisine de Jôji est retrouvé sur les lieux du crime.

Conan mène son enquête et endort Kogorô. Il appelle tous les suspects pour résoudre l’affaire. Le coupable est Ichirô, qui était amoureux de Natsue.

I – Graphiquement

L’épisode 23 est une déception graphique. Si l’épisode précédent était en grande partie une réussite, sa suite a de quoi décevoir. Alors que son animation fut dirigée par l’homme que l’on connaît aujourd’hui comme l’un des meilleurs dessinateurs de Détective Conan, Masatomo Sudo, beaucoup trop de plans sont mal dessinés ou ont des visages déformés.

Notre hypothèse est que Sudo n’avait pas encore trouvé le bon style, celui qu’il gardera par la suite. C’est normal, car l’épisode 23 est l’un des premiers qu’il dirige. Même les dessinateurs les plus légendaires de la série avaient du mal au début de la série à définir un style clair et beau. L’épisode 24, animé par le désormais légendaire Atsushi Aono, le prouvera. Laissons donc encore quelques saisons à Sudo pour qu’il prouve la qualité de son dessin.

Kazehara est fidèle à lui-même : son storyboard rend bien, les plans sont divers, les prises de vues sont assez différentes pour que l’on ne s’ennuie pas, et aucune scène n’est foncièrement ratée. Un storyboard d’aussi bonne qualité que celui de l’épisode précédent, qui avait été réalisé par le légendaire Kenji Kodama.

II – Scénaristiquement

Comme nous l’avions écrit dans la KudoCritique de l’épisode précédent, l’épisode 23 est la deuxième partie d’une affaire en deux parties – la toute première affaire en deux parties de la série. L’équipe de production de l’animé s’était jusqu’à présent montrée réticente à adapter des grosses affaires, car elle préférait le format « un épisode = une histoire ». Cette fois-ci, l’adaptation en deux épisodes était inévitable. La conséquence de cela fut une grande peur de la part de l’équipe de production : et si les spectateurs ne comprenaient pas que l’affaire était en deux épisodes ? Et s’ils oubliaient tout d’une semaine sur l’autre ?

La technique utilisée par l’équipe fut double : tout d’abord, de modifier l’opening de sorte à ce que les images que les spectateurs voient résument l’épisode précédent. Ensuite, qu’avant que le titre de l’épisode n’apparaisse, que Conan résume à nouveau l’épisode précédent. Les spectateurs ne seront pas perdus. Ouf.
Ces mesures seront bien évidemment abandonnées par la suite. A partir de la deuxième saison de la série, l’équipe de production prendra confiance, et cessera de modifier l’opening.

En ce qui concerne le scénario de l’épisode, il est très bon. Moins lent à se lancer que l’épisode précédent, l’épisode 23 nous montre une enquête et une fin d’affaire satisfaisante. La révélation finale est gérée de manière un peu maladroite (tout menait à penser qu’Ichirô était le coupable), et son mobile est, même pour le public japonais, difficilement compréhensible. Mais il n’en reste pas moins que l’affaire est bonne, et que la révélation finale de l’innocence de Takeshi est satisfaisante.

La faiblesse de l’enquête elle-même n’est pas un mal. C’est une caractéristique des premières affaires de la série : Aoyama ne cherchait pas tant à nous montrer une affaire de qualité avec une astuce de meurtre tirée par les cheveux, mais plutôt, à nous montrer une histoire intéressante qui bénéficie d’une bonne ambiance. C’est préférable à une affaire petite, bien ficelée mais inintéressante, qui se déroule dans un appartement gris et sans personnalité.

L’épisode 23 est le premier épisode à instaurer une règle inébranlable dans Détective Conan : lorsqu’un personnage est blessé lors d’une affaire, c’est qu’il est le coupable. Il utilise à chaque fois sa blessure pour faire croire qu’il est une victime. On retrouvera cette technique dans de nombreux épisodes durant toutes les saisons.

Enfin, remarquons que les personnages de cet épisode réapparaîtront dans la série, ce qui est assez rare pour le souligner.
Dans le manga, Natsue et Takeshi envoient à Ran une carte postale pour leur dire comment leur nouvelle vie de mariés se passe. Cette scène se déroule au milieu de l’affaire qui suit celle-ci dans le manga, qui est l’affaire des cadeaux mensuels. Problème : l’équipe de production de l’animé a stupidement décidé d’adapter les affaires du manga dans le désordre, et l’épisode en question s’est donc retrouvé être adapté plus tôt dans l’année (épisode 7). La scène avec Natsue, qui pourtant créait une continuité entre les affaires, n’a donc jamais été adaptée en animé.
Ils referont une apparition rapide sous forme de caméo dans les épisodes 144 et 145, en 1999. Jôji Hatamoto réapparaîtra dans l’épisode 76, en 1997.

III – Bilan

8/10. Une affaire culte que tout Conan-patriote se doit de regarder au moins une fois.