Détective Conan épisode 3 : L'Affaire du meurtre de l'idole

L’épisode 3 de Détective Conan est sorti le 22 janvier 1996 et s’appelle « L’Affaire du meurtre en huis clos de l’idole ».
Il est tiré des files 2 à 5 (vol.1), est scénarisé par Junichi Miyashita, et est storyboardé par Masato Sato. Le directeur d’animation est Akio Kawamura.

Cela fait trois jours que Shinichi a rajeuni. Il vit chez Kogorô et Ran Môri, qui est son amie d’enfance. Mais Kogorô est un si mauvais détective qu’il n’a jamais d’affaire à traiter.

Se rendant à l’école, Conan s’ennuie toute la journée. Ayumi vient vers lui à la fin des cours pour lui dire qu’ils peuvent rentrer à la maison ensemble, comme il est nouveau, pour apprendre à se connaître. Conan s’échappe lorsque Mitsuhiko et Genta arrivent.

Il se rend chez le professeur Agasa pour lui expliquer qu’il ne réussira jamais à faire de Kogorô un super détective. Il ne retrouvera jamais la trace des Hommes en Noir grâce à lui. Agasa lui dit de tenir le coup, et le prévient que Ran est venue le voir hier car elle s’inquiétait pour la disparition de Shinichi.
Agasa donne à Conan sa dernière invention, un nœud-papillon modulateur de voix.

Dans la soirée, Conan rentre chez les Môri. Ayumi, Genta et Mitsuhiko l’ont suivi jusqu’à chez lui. Ils voient arriver une voiture, avec, à bord, une superstar japonaise : Yôko Okino. Kogorô en est fan. La voilà qui sonne à la porte de l’agence, et demande de l’aide à Kogorô : elle se sent épiée, quelqu’un entre par effraction chez elle et bouge ses affaires, et elle reçoit des coups de fil sans personne au bout du combiné. L’impresario de Yôko, Yamagishi, demande à Kogorô de les accompagner chez Yôko pour mener l’enquête, mais sans se faire remarquer.

Seulement, lorsque Yôko ouvre la porte de son appartement, elle découvre le cadavre d’un homme, qui semble avoir été poignardé au sol. La police arrive, dirigée par l’inspecteur Megure. Celui-ci est un ancien collègue de Kogorô. Il mène l’enquête comme si c’était sa première, se dit Conan. Le petit détective essaie d’orienter les adultes, mais personne ne le prend au sérieux.

Conan a remarqué que l’imprésario de Yôko a récupéré un cheveux par terre. Conan pense qu’il cache quelque chose. La police fait venir la rivale de Yôko, Yuko Ikezawa. Conan comprend qu’elle est venue chez Yôko plusieurs fois, car elle sait se servir du briquet posé sur la table du salon. Elle avoue être venue chez Yôko, et qu’elle a réussi à échapper à la victime.

La police réussit à identifier l’identité de la victime. C’est un ancien élève du lycée Kônan. Kogorô fait remarquer que Yôko aussi est une ancienne élève de ce lycée. Elle avoue alors être sorti avec la victime pendant leurs années lycée, puis avoir cassé avec lui.

Conan fait tomber Kogorô dans les pommes, et prend sa voix : l’auteur du meurtre n’est autre que la victime elle-même. C’était un suicide, préparé méthodiquement grâce à un bloc de glace, qui a depuis fondu, et un couteau planté dans le bloc.

L’affaire résolue, Conan et Ran rentrent chez eux, et Ran se met à pleurer en se rendant compte que contrairement à Yôko qui a réussi à surmonter la douleur de la mort de son ex petit-ami, elle ne peut pas dormir à cause de la disparition de Shinichi.

Quatre jours plus tard, un soir, alors que Kogorô est endormi, Ran se lamente à l’étage de l’agence. Shinichi a disparu depuis une semaine et n’a pas laissé de trace de lui. Son téléphone sonne alors : à l’autre bout du fil, Conan utilise le nœud-papillon modulateur de voix pour utiliser la voix de Shinichi.

I – Graphiquement

L’épisode 3 de Détective Conan est le premier à avoir vu son animation être dirigée par Akio Kawamura. Ce directeur d’animation mérite une palme de cohérence, tant il est resté longtemps sur la série. Il continue, même après les épisodes 900, à diriger l’animation de certains épisodes.
Kawamura fait partie de ces animateurs-en-chef qui maîtrisent le design des personnages, et qui savent diriger une équipe d’animation. Le défaut principal de Kawamura, à partir des épisodes 600 et quelques, est son incapacité à dessiner Kogorô correctement. Mais force est de constater que, au début de la série animée, Kawamura savait bien dessiner le personnage. C’est une force pour Détective Conan de n’avoir quasiment eu, lors de sa première saison, que des directeurs d’animation talentueux.

L’avantage de cette adaptation animée est que l’équipe de production savait comment Aoyama finirait pas faire évoluer ses décors et ses designs. Si, dans la file 2, l’agence de Kogorô a un design extrêmement différent du design actuel, l’équipe de production de l’animé a bien compris qu’il fallait se baser sur le design « définitif », apparu quelques tomes plus tard, pour établir le design l’agence de l’épisode.

On est d’autant plus impressionné par la qualité et la constance du travail des équipes s’occupant des décors que le design de la maison d’Agasa a très peu évolué avec le temps. Lorsque l’on voit, dans cet épisode, Conan s’affaler sur le divan violet du salon d’Agasa, qui donne sur le palier cylindrique de la maison du doc, on remarque que le design n’a quasiment pas évolué – une scène identique, dans le film 22, nous le prouve.

II – Scénaristiquement

Comme nous l’avons expliqué dans une précédente critique, si l’épisode 3 est tiré du manga, un « scénariste » est crédité lors de l’opening et de l’ending. Il s’agit de Junichi Miyashita. L’individu est connu aujourd’hui pour être un des meilleurs scénaristes de fillers de la série. Sa présence dès l’épisode 3 n’est pas anodine : lorsque le projet d’un dessin animé Détective Conan a été lancé, l’équipe de production a réuni un certain nombre de scénaristes (Kashiwabara, Kôchi, Miyashita), qui auraient comme travail d’écrire les scripts et scénarios fillers.
Miyashita fait ici un très bon travail. On l’a certes obligé à intégrer les personnages d’Ayumi, de Genta et de Mitsuhiko dans l’épisode, alors qu’ils n’apparaissent pas dans le manga, mais il le fait de manière fine. Les modifications qu’il apporte au scénario ne sont pas mauvaises.

Tout d’abord, Miyashita rajoute deux scènes à Teitan : on voit Conan s’ennuyer ferme durant le cours de maths, puis on voit que, Conan rentrant chez lui, Ayumi lui propose d’être amis avec elle afin qu’ils rentrent chez eux ensemble. Conan s’échappe de la conversation, mais les trois enfants le suivent durant tout l’épisode.

Teitan fait d’ailleurs l’objet d’une modification de design depuis l’épisode 1. Si ce que l’on voyait de la cité scolaire dans l’épisode 1 était tiré de son design dans le manga, l’épisode 3 nous montre un design extrêmement similaire au design « stabilisé », que l’on a connu à partir des épisodes 200 et quelques.

On remarque d’ailleurs qu’Aoyama continue de laisser des petits indices du passé de ses personnages ici et là. Lorsque Conan se plaint de la nullité de Kogorô, Agasa dit qu’il était pourtant un excellent policier, ce qui se vérifiera dans le film 2 (qui n’était, à l’époque, pas encore prévu). Pourtant, plus tard dans l’affaire, l’inspecteur Megure dit que Kogorô était un piètre policier. Il y a là soit une incohérence, soit un fort réalisme : Megure ne se serait souvenu que de ses mauvais souvenirs avec Kogorô, taisant par là toutes les fois où celui-ci avait été utile dans une affaire.

Si le scénario est maîtrisé de bout en bout par Aoyama, une interrogation subsiste : il est dit que Yôko est ne fume pas, et pourtant, elle a sur sa table un cendrier et un briquet. Nous avions, à partir de là, théorisé qu’Aoyama avait prévu que Yôko, dans un grand retournement de situation, soit révélée comme étant Vermouth, ou alors, que Yôko ait été un prototype de Vermouth. Peut-être cette hypothèse sera-t-elle confirmée ou infirmée un jour.

Enfin, l’affaire introduit quelques personnages que l’on retrouvera dans la série. Yôko Okino, par exemple, représentante du monde du show biz dans Conan, et les médecins-légistes de la police, dont Tome. Même Eichi Yamagishi, le manager de Yôko, fera une réapparition dans un filler de Hirohito Ôchi, l’épisode 21.
Notons pour l’anecdote qu’Eichi Yamagishi est le nom d’un assistant d’Aoyama. Le maître donnait le nom de ses assistants à certains de ses personnages dans les premiers tomes de la série.

III – Bilan

8/10. Un excellent épisode qui, une fois de plus, nous immerge complètement dans l’univers de Conan. Evidemment, Ayumi, Mitsuhiko et Genta n’ont rien à faire là, et l’affaire en elle-même n’est pas révolutionnaire. Mais on apprécie la simplicité narrative, ainsi que les interactions entre les personnages, qui nous transportent dans cet univers encore en construction qu’est celui de Détective Conan. Un épisode à voir, assurément.