Détective Conan épisode 33 : L'Affaire de la survie des Detective Boys

L’épisode 33 de Détective Conan est sorti le 14 octobre 1996 et s’appelle « L’Affaire de la survie des Detective Boys ».
Il est scénarisé par Ryôko Nabewari, et est storyboardé par Kô Matsuzono. Le directeur d’animation est Izumi Shimura.


Un soir d’orage, le professeur Agasa fait du rangement chez lui. Il trouve ce qu’il cherchait : un parchemin qui, selon lui, permet d’accéder à un trésor. Le week-end suivant, il emmène Ayumi, Genta, Mitsuhiko et Conan à la recherche de ce trésor.

Agasa laisse les enfants se débrouiller seuls pendant qu’il se met à pêcher au bord d’un cours d’eau. Les enfants rencontrent deux individus étranges avec une pelle. Conan remarque qu’ils ont une carte semblable à la leur. Après avoir réussi à résoudre plusieurs énigmes, Conan remarque qu’un signe de direction a été coupé en deux par une pelle – les deux hommes louches qu’ils ont vu plus tôt doivent être eux aussi à la recherche du trésor.

Les DB découvrent l’emplacement d’une cave sous un champ. Ils sont attaqués par les deux ravisseurs, et Conan les met hors d’état de nuire grâce à ses chaussures amplificatrices de force. Ils étaient à la recherche du pactole d’un braquage de joaillerie. Le véritable trésor se trouve quelques mètres plus loin. Conan ouvre le coffre au trésor et découvre un parchemin sur lequel est écrit une morale : le véritable trésor sont les moments passés pour arriver jusqu’ici. La lettre est signée par un certain « Yusaku K », en 1978.

De retour à Tôkyô, le professeur Agasa explique à Conan qu’un an après sa naissance, Yûsaku avait fini d’écrire un roman qui devait être publié. Le brouillon avait été volé, et le voleur avait été retrouvé mort. Agasa tend à Conan le manuscrit de ce roman, qui est dédié à Shinichi.

I – Graphiquement

L’épisode 33 est une réussite graphique. L’épisode précédent souffrait du défaut principal de la patte graphique de Masatomo Sudo, à savoir des visages trop ronds et des oreilles trop grandes. Izumi Shimura corrige le tir en améliorant les proportions des personnages. Ils sont certes toujours aussi ronds, et le resteront pour bien quatre saisons, mais le design est ici plus réussi.

Les individus derrière la réalisation de cet épisode ont, depuis, presque tous disparu de la série. Le storyboardeur, Kô Matsuzono, a travaillé durant les deux premières saisons puis n’a plus jamais été embauché. Sa dernière contribution à la série, et non des moindres, a été son apport au deuxième film de la série, dont il a été l’un des trois storyboardeurs. Izumi Shimura, le directeur d’animation de l’épisode, est un de ceux que l’on retrouvait le plus lors des trois premières saisons – il disparaît quasi-complètement à partir de 1999. Ses principaux apports à Détective Conan sont l’épisode 176, qui est la première partie de Réunion avec l’Organisation, et l’épisode 259, qui introduit le personnage de James Black.

On doit saluer la réalisation des décors de l’épisode. Ils étaient d’une importance majeure, car l’épisode se déroule quasi-intégralement en extérieur. Les jeux de luminosité sont réussis, et les arrière-plans naturels sont, pour la plupart, convaincants. Les saisons suivantes offriront des décors naturels plus jolis, mais ne crachons pas dans la soupe – l’épisode 33 ne fait jamais défaut sur les décors.

II – Scénaristiquement

L’épisode 33 est un épisode clef des débuts de la série, alors qu’il est, finalement, très peu connu. Rarement est-il mentionné dans la liste des épisodes qui ont marqué les fans de la série, quand bien même, par bien des aspects, il est exceptionnel.

Tout d’abord, l’épisode a été écrit par Ryôko Nabewari. Son nom ne nous dit strictement rien pour la simple raison qu’elle n’a jamais contribué à Détective Conan en-dehors de cet épisode. C’est une perte pour la série, car Nabewari a des bonnes idées. Elle a le courage d’insérer cet épisode dans la continuité de la série via la référence à Yûsaku Kudô, et elle écrit un script qui se démarque des autres fillers de la série. Certes, l’affaire policière est mince, mais l’intérêt de l’épisode ne réside pas tant dans son enquête que dans son atmosphère, dans l’histoire qui est racontée.

Pourtant, avec un seul épisode, Nabewari a posé une des pierres les plus importantes de Détective Conan. Nous connaissons tous ce cliché des Detective Boys qui vont faire du camping – bien des fanfictions Détective Conan font du camping avec le professeur Agasa un passage obligé. Or, cette tendance des DB à aller faire du camping a été inaugurée par Nabewari, en 1996. Il faut attendre 1998 pour que les DB aillent en camping dans le manga, à savoir 1999 dans l’animé (épisodes 136 et 137). Le camping deviendra ensuite un thème récurrent, apparaissant dans les épisodes 188, 212, … 909 et 910, et bien d’autres.

Evidemment, nous ne devons pas nous voiler la face : l’épisode 33 n’est pas parfait. Ses scènes d’action sont un peu faciles, et on aurait aimé que Nabewari soit un peu plus inventive dans la manière dont Conan se débarrasse des coupables. On aurait également aimé qu’il y ait une énigme au moins qui soit un peu plus difficile. Mais cela ne gâche en rien le plaisir de visionnage de l’épisode.

Dans le domaine de l’anecdote, remarquons deux choses.
Tout d’abord, que cet épisode fut une libération pour les fans de la série, qui durent attendre un mois après la diffusion de l’épisode 32 (sept. 1996) pour regarder le 33 (oct. 1996). L’hypothèse la plus probable est qu’une autre émission a pris du temps d’antenne sur cette période.
Ensuite, que l’épisode nous donne une date de naissance approximative pour Shinichi. Si l’on en croit le message laissé par Shinichi à la fin, l’histoire se situe en 1996 ; le message Yûsaku, qui a été écrit l’année de naissance de Shinichi, nous donne la date de 1978. Shinichi est censé avoir 17 ans dans l’animé en 1996, il était donc logique de le faire naître en 1978/1979. Seulement, l’animé Détective Conan durant plus longtemps que prévu (une seule saison avait été commandée à l’origine), l’animé et le manga ont été placés dans une bulle temporelle, où le temps ne s’écoule quasiment pas.

III – Bilan

Un épisode à voir pour sa culture de Conan-patriote. Il n’éblouit pas tant par son affaire que par l’histoire qui y est racontée et par le caractère visionnaire du scénario écrit par Nabewari. 8/10.