Détective Conan épisode 37 : L'Affaire du meurtre à la fleur de cactus

L’épisode 37 de Détective Conan est sorti le 11 novembre 1996 et s’appelle « L’Affaire du meurtre à la fleur du cactus ».
Il est scénarisé par Kazunari Kôchi, et est storyboardé par Kuchiru Kazehara. Le directeur d’animation est Hiroshi Takaya.


Une jeune femme appelée Noriko Ôyaka se rend à l’agence de Kogorô. Elle demande au détective de trouver l’adresse de Tsuyoshi Kitagawa. Elle dit l’avoir rencontré pendant les vacances à Shinshû, et vouloir le retrouver.

Conan trouve que le dessin qu’elle a donné à Kogorô de ce Kitagawa est bizarre. L’homme a plus un air de tueur à gages que d’un petit-ami potentiel rencontré en vacances – et Ôyaka a l’air suspecte. Conan la suit jusqu’à un cimetière, où elle dépose des fleurs sur une tombe. Un individu avec lequel elle est liée est mort il y a six mois. Conan rencontre son médecin, qui l’a suivie durant sa période de rééducation – elle a en effet été victime d’un accident de la route.

Conan met deux et deux ensemble et résout l’affaire. Grâce au médecin, il réussit à arrêter Ôyaka avant que celle-ci ne tue les deux personnes qui ont causé la mort de son fiancé sur une route de montagne.

I – Graphiquement

L’épisode 37 est un downgrade de l’épisode précédent. Quitter le style d’Atsushi Aono pour celui d’un autre animateur est toujours déplaisant – ici plus que d’habitude. Hiroshi Takaya n’est pas un mauvais directeur d’animation, ses personnages sont bien animés, et peu de plans sont moches. Seulement, il lui arrive de ne pas réussir à dessiner correctement le visage des personnages principaux, surtout lorsqu’ils ne sont pas pile au premier plan.

Cela n’empêche pas l’épisode d’être globalement agréable d’un point de vue visuel. Ce n’est certes pas de l’Aono, mais le storyboard, assez bon malgré quelques transitions brutales, et les décors, toujours de très bonne qualité, permettent de compenser. On doit notamment saluer la scène, vers la fin de l’épisode, où Noriko Ôyaka est dans sa voiture et où elle se remémore la mort de son fiancé. La scène est poignante, bien réalisée et dynamique, comme on pouvait l’espérer.

II – Scénaristiquement

A la toute fin de l’épisode précédent, après la scène post-crédits, Conan disait aux spectateurs : « L’épisode suivant sera triste ». La série ayant son lot de décès brutaux, on aurait pu croire que ce serait exagéré. Pas du tout : l’épisode 37 est véritablement construit sur une révélation tragique poignante qui permet aux spectateurs de sympathiser avec la victime. Détective Conan connaîtra bien pire, mais il n’en reste pas moins que le scénariste, Kazunari Kôchi, réussit son coup. Créer de l’empathie envers un personnage de fillers en moins de vingt minutes n’est pas chose aisée, mais Kôchi réussit.

L’épisode 37 fait partie de ces épisodes où Kogorô reçoit un client ou une cliente dont Kogorô et Conan finissent par soupçonner l’honnêteté. La série en connaîtra beaucoup, donc certains mieux réalisés que celui-ci. Le problème majeur de l’épisode réside dans son manque d’intérêt. Un épisode est plus prenant lorsque Conan doit empêcher un meurtre inévitable, que lorsque Conan doit d’abord passer une moitié d’épisode pour apprendre le passé d’une personne que l’on ne connaît pas, pour ensuite se demander si elle va réellement tuer quelqu’un, pour enfin sauver ses potentielles victimes de la mort.

Le rythme de l’épisode laisse également à désirer, à cause de mauvais choix scénaristiques et d’un trop long temps d’allumage de l’intrigue. L’épisode aurait gagné à ce que le flashback situé vers la fin de l’épisode, où l’on voit la coupable et son fiancé dans un accident de voiture, soit placé au début de l’épisode. C’est une technique que Junichi Miyashita utilisera presque vingt ans plus tard, au début de l’épisode 905, et qui fonctionnera à merveille.

Le problème final de l’épisode est son climax. La victime va devenir coupable, car elle est sur le point de tuer ceux qui ont causé la mort de son fiancé. Alors que personne n’arrive à l’arrêter, Conan arrive des cactus qui lui rappellent son fiancé – elle s’arrête et lâche ses armes. C’est un peu léger, surtout lorsque l’on sait le talent de Kôchi.

III – Bilan


Kazunari Kôchi signe son dernier épisode de la saison 1, et il n’est pas des meilleurs. Bien qu’il soit satisfaisant sur un plan esthétique, son scénario laisse à désirer. Lent, mal rythmé, l’histoire racontée aurait pu être intéressante si Kôchi avait su mieux la présenter. Un filler à passer. 4/10.