Détective Conan épisode 39 : L'Affaire du meurtre de la riche héritière

Kogorô, Conan et Ran sont invités à l’anniversaire de Reika Yotsui, la seule fille du PDG du grand groupe industriel Yotsui. Kogorô a réussi à retrouver le précieux chien de Reika, Bubble-chan, récemment. Ils rencontrent Ichieda Takashi, cadre à la City Bank, Yûji Nikaido, qui travaille pour une grande agence de marketing, Osamu Gojô, qui travaille dans la finance, Masashi Rokuda, un directeur de l’entreprise Yotsui, et Takuya Mifune, PDG de l’entreprise d’électronique Mifune.

Un garde du corps de la famille entre dans le salon où se déroule la fête d’anniversaire pour prévenir le père de Reika Yotsui que les pneus de certaines voitures du parking, les voitures chic des courtisans de Reika, sont crevées. Reika décide de rester dans la villa la nuit, et ses courtisans la suivent. Conan et Ran sont bloqués dans la villa parce que Kogorô a trop bu.

Alors qu’ils jouent aux cartes, Conan apprend que tous les courtisans, et Reika, faisaient partie du même club à l’université. Ils s’entendaient bien jusqu’à ce qu’un accident, il y a deux ans, rompe l’harmonie du groupe.

La conversations s’arrête lorsque l’on remarque que Reika n’a donné aucun signe de vie depuis quelques temps. Tout le monde se sépare pour la chercher dans la forêt, lorsqu’il commence à pleuvoir. Retournant à la villa, Kogorô, Conan et Ran découvrent le corps de Nikaido, sans vie, noyé dans une fontaine. L’électricité coupe, et chacun part à la recherche du coupable dans la forêt. Conan se rend compte que Ran est seule dans la villa. Il accourt et retrouve Ran, qui était en train d’être noyée par le coupable.

I – Graphiquement

L’épisode 39 est réussi sur le plan graphique. Evidemment, Atsushi Aono, qui s’est révélé comme étant le meilleur animateur de Conan il y a de cela quelques épisodes, n’est pas égalé. Mais nous y arrivons presque. Les personnages sont dessinés comme ils devraient l’être, et leurs animations sont fluides. La directrice d’animation, Izumi Shimura, continuera heureusement de travailler sur la série durant les six prochaines saisons.

Les décors de l’épisode sont bons, quoique peu inventifs. Cela n’est pas dû à une paresse de la part de l’équipe des décoristes : c’est l’affaire d’Aoyama qui veut cela. Il n’en reste pas moins que les décors naturels sont bien faits, et que la villa dans laquelle se déroule l’affaire est assez différente de celle de la famille de Sonoko, que l’on a eu l’occasion de voir dans les épisodes 34 et 35, pour que l’on ne s’en plaigne pas trop.

Au niveau des couleurs, il n’y a rien à critiquer. On se doit d’apprécier la palette de couleurs utilisée dans ces premières saisons de la série, car à partir des épisodes 400, la palette choisie par l’équipe de production commencera à devenir très flashie, très fluorescente, ce qui nuira à l’atmosphère de la série. Ici, les couleurs sont sombres, le ciel est obscur, et la villa-même semble tamisée. Cela permet de créer une ambiance optimale pour une affaire de meurtre.

II – Scénaristiquement

L’épisode 39 est à la fois très bon et décevant.

Il est très bon, tout d’abord, car Aoyama fait un magnifique travail de mise en scène. On s’attache aux personnages quand bien même on ne les reverra probablement plus jamais. Aoyama met en danger Ran, ce qui permet de donner un certain poids dramatique à l’épisode. On sent que l’auteur regorge de bonnes idées, et que l’épisode prochain sera l’occasion pour lui de nous en mettre encore plus les yeux.

Seulement, le défaut majeur de l’épisode est qu’il est fait d’une recette que l’on vient à peine de nous servir. L’épisode reprend un schéma scénaristique qu’Aoyama a inauguré à l’occasion de l’épisode 34, à savoir celui d’un groupe d’amis qui faisaient partie du même club à l’université et qui se retrouvent dans une villa recluse lorsque des vieilles tensions, dues à la mort d’un camarade du club, renaissent. Cette formule a été inaugurée, comme on l’avait fait remarquer, par les épisodes 34 et 35. Aoyama savait qu’il ne fallait pas réutiliser les mêmes ficelles de manière trop rapprochée, conséquence de quoi l’affaire de l’épisode 39 a été publiée un an après l’affaire des épisodes 34 et 35. Malheureusement, l’équipe de production de l’animé ne s’en est pas rendu compte, et a décidé d’adapter cette affaire à l’écran alors qu’il aurait fallu attendre encore quelques mois pour ce faire.

La conséquence de cela est que même si l’affaire est en soi très bonne et que l’atmosphère est excellente, l’impression de déjà-vu domine. La villa perdue dans la montagne, Ran attaquée par le coupable parce qu’elle détient la clef de l’affaire, Conan qui arrive pile à temps pour la sauver, le club déchiré par la mort d’un ancien, etc., tout cela est bon, mais on en sort à peine. Aoyama devra forcément réutiliser des structures scénaristiques au cours de la série, mais au moins, il les espace.

Ceci ayant été dit, remarquons que l’auteur complexifie l’affaire. Il introduit une dynamique intéressante entre les personnages : Reika est une riche héritière et est courtisée par les suspects, qui ont toutes les raisons de se tirer dans les pattes. Il fait en sorte que la première partie de l’affaire voit la mort de deux suspects, ainsi que la tentative de meurtre de Ran. Enfin, il rajoute deux mystères : comment l’électricité a-t-elle pu être coupée à distance, et qui a inséré des somnifères dans le café de Ran ? Tout cela donne envie de voir rapidement la suite.

Sur le plan de l’anecdote, bien que cela ne soit pas scénaristique, remarquons qu’Hitoshi Ôya, qui double Mifune dans cet épisode-ci, reprendra son rôle à l’occasion de la seconde apparition du personnage au cours de l’épisode 76.
Aussi, Ryûzaburô Ôtomo, qui double Masashi Rokuda, deviendra plus tard le doubleur de Suguru Itakura.

III – Bilan

8,5/10. Un très bon épisode, bien dessiné et bien animé, dont le rythme et le suspense permettent de maintenir l’attention du spectateur à son niveau maximal. Une très bonne affaire de Détective Conan qui, malheureusement, arrive trop tôt dans la série.