Détective Conan épisode 4 : L'Affaire de la carte codée de la ville

L’épisode 4 de Détective Conan est sorti le 29 janvier 1996 et s’appelle « L’Affaire de la Carte codée de la ville » (Le Poisson lumineux, VF).
Il est tiré des files 36 à 39 (vol. 4), est scénarisé par Kazunari Kôchi, et est storyboardé par Hirohito Ôchi. Le directeur d’animation est Haruo Ogawara.


Après avoir visité un musée, Genta, Mitsuhiko et Ayumi tombent sur une feuille en papier. Ils pensent que c’est une carte au trésor. Genta fonde les « Detective Boys ». Conan comprend que le premier dessin sur la feuille de papier représente la Tôto Tower.

Après être allé du premier dessin du papier jusqu’au dernier, l’aquarium Nanbu, Conan comprend que les signes sur le papier sont en fait des références aux néons. Ils refont tous les néons dans l’ordre du papier et, après avoir compris ce à quoi fait référence le néon du poisson, trouvent le lieu où un groupe mafieux italien avait déposé des kilos de pièces d’or.

Les Detective Boys sont capturés par la mafia italienne. Grâce à Conan, ils réussissent à assommer les ravisseurs en leur faisant tomber le trésor sur la tête. L’inspecteur Megure est prévenu de l’affaire et arrête les mafieux.

I – Graphiquement

L’épisode 4 de Détective Conan est décevant. Il est, à vrai dire, le premier épisode de la série à faire tâche. Non pas que l’animation soit en soi mauvaise, non – c’est le design des personnages qui n’est tout simplement pas respecté. Le directeur d’animation de cet épisode était Haruo Ogawara. L’homme est une légende noire parmi les fans de Conan japonais, tant il est connu pour ne pas savoir dessiner le visage des personnages principaux. La nostalgie le fera peut-être oublier aux fans français, mais les visages de Mitsuhiko et de Conan tout particulièrement, ainsi que de Ran et d’Ayumi, ont rarement été aussi mal dessinés. Ogawara veut imposer son style ; cela n’est légitime que s’il a un beau coup de crayon, comme Atsushi Aono. Ce n’est pas le cas.

On apprécie, comme souvent dans Détective Conan, les décors. Ils sont bien dessinés, et représentent Tôkyô de manière plus que satisfaisante. C’est une bonne chose, car l’épisode entier est une grande chasse au trésor urbaine.

On remarque que, et ce sera une tradition dans Conan, l’épisode utilise des lieux fictifs mélangés à lieux réels. L’aquarium Nanbu n’existe pas, au même titre que la rue Tsukumi, mais la tour de Tôkyô existe bel et bien (elle servira de lieu principal pour le film 13). Elle est ici appelée « Tôto Tower », car Aoyama appelle dans DC tout ce qui porte le nom de Tôkyô « Tôto ».

II – Scénaristiquement

L’épisode 4 est le fruit d’une réécriture d’une affaire du quatrième volume par Kazunari Kôchi. L’homme, qui a été plus tard connu comme le meilleur scénariste de fillers Détective Conan, ne fait ici que réécrire une affaire de plusieurs chapitres pour la faire entrer en un épisode. C’était une volonté de l’équipe de production de l’animé de ne faire (quasiment) que des affaires d’un épisode pour sa première saison. Cela est bien dommage, car beaucoup de détails ont été mis de côté.

Le fait que Kôchi n’ait pas réellement écrit le scénario mais l’ait adapté l’a empêché de déployer tout son génie. On doit cependant noter que c’est lui qui introduit dans la série le terme de « Detective Boys » : si Aoyama l’avait déjà utilisé dans le manga, c’est ici, dans cet épisode, qu’il apparaît pour la première fois, quand bien même il n’est jamais utilisé dans le manga.

Parce qu’il a fallu tout faire tenir en un épisode, une scène en particulier a été écartée : un flashback de Ran, qui se rappelle comment Shinichi, lorsqu’ils avaient été à Tropical Land, avait collé une canette de Coca Cola sur sa joue. Cette scène ne tombera pas dans l’oubli car elle sera réutilisée par le même Kazunari Kôchi dans l’introduction du quatrième film de la série.

Comme l’équipe de production de l’animé pensait que Détective Conan ne durerait qu’une seule saison (et se finirait sur l’unique film de la série, Le Gratte-ciel infernal), les affaires du manga ont été adoptées dans le désordre. Si l’épisode 3 était tiré du tome 2, les épisodes 4 et 5 sont inspirés du tome 4, et le tome 3 ne sera adapté que plus tard dans la saison.

L’épisode 4 est aussi l’épisode où Ayumi tombe amoureuse de Conan. Cette petite histoire réapparaîtra de temps en temps dans les premières saisons de la série, et deviendra populaire auprès des fans lors de l’arrivée d’Haibara pendant la saison 4.

Comme pour beaucoup d’affaires des premiers tomes, l’affaire n’est pas impressionnante en soi. Aoyama considère sa série comme un manga d’aventures avant d’être un manga policier : évidemment, des crimes ont lieu, mais ce qui importe le plus, c’est le sentiment d’aventure, les relations entre les personnages. Cela sera peu à peu oublié avec le temps, Conan devenant de plus en plus, puis quasi-exclusivement pendant l’Arc de Bourbon, un manga policier. Ainsi, le fait que l’affaire ne soit pas particulièrement intéressante n’est pas important : ce qui compte pour le spectateur, c’est de voir une histoire prenante avec des personnages intéressants, baignant dans une ambiance plaisante. Voilà la clef du succès de l’épisode 4.

III – Bilan

7/10. Un épisode de qualité, dont l’affaire témoigne de l’inventivité d’Aoyama. L’auteur a abandonné avec le temps les histoires « chasse au trésor », et cela est bien dommage – ces affaires sont assez simplistes pour donner le temps au scénariste de développer les relations entre les personnages, ce dont une série longue comme Détective Conan a plus que besoin. Un épisode à voir pour sa culture de Conan-patriote.