Détective Conan épisode 40 : L'Affaire du meurtre de la riche héritière

L’épisode 40 de Détective Conan est sorti le 2 décembre 1996 et s’appelle « L’Affaire du meurtre de la riche héritière ».
Il est tiré des files 89 à 92 (vol. 10), et est storyboardé par Yasuichirô Yamamoto. La directrice d’animation est Keiko Sasaki.


Reika Yotsui est retrouvée morte par Conan et Kogorô. La cause de la mort est la noyade, comme pour le dernier meurtre. Ran a également failli être tuée par noyade. Pourquoi cette répétition de la mort par noyade ?

En enquêtant sur la scène du dernier crime, Conan comprend comment le meurtre a été perpétré. Il endort Kogorô, ne sachant toujours pas qui est le coupable, et demande à tous les suspects de lui donner leur veste. En regardant les traces d’humidité sur leur chemise, Conan réussit à déduire l’identité du coupable : il s’agit d’Ichieda. Il a essayé de venger une jeune fille, fille de la domestique de Reika, que cette dernière a fait mourir lors d’une situation désespérée il y a deux ans.

De retour à Tôkyô, Ran explique à Sonoko que lorsqu’elle s’est réveillée de sa torpeur après avoir été presque noyée dans l’eau, elle a eu l’impression que Shinichi s’était penchée sur elle, alors qu’il s’agissait en fait de Conan.

I – Graphiquement

L’épisode 40 est une petite déception. Il n’est certainement pas moche, mais l’épisode précédent était plus réussi. Les visages de personnages sont ici trop ronds, et leurs yeux sont trop grands. Le style de la série continuera à s’améliorer lors de la saison 2 pour atteindre une forme de perfection à partir de la saison 4. Quoiqu’il en soit, Keiko Sasaki n’a pas réussi à faire évoluer son style de dessin durant la saison 1, ce qui est bien dommage. Heureusement, Sasaki travaillera tout au long de la série sur sa patte graphique, et sera à partir des épisodes 700 une des meilleures directrices d’animation de Détective Conan.

Les décors de l’épisode ne sont pas particulièrement intéressants, car la majeure partie de l’épisode se déroule à l’intérieur, et notamment dans une salle de bain. Ce que l’on apprécie, cependant, ce sont les jeux de lumière. S’ils sont monnaie courante dans les épisodes « modernes » de la série, ils étaient plus difficiles à réaliser lorsque Détective Conan était animé à la main, et donc plus rares.

La contrepartie des jeux de lumière est que l’épisode est beaucoup trop sombre. Cela est justifié scénaristiquement par une coupure de courant généralisée dans la villa. Ceci étant, cette coupure de courant a comme conséquence une difficulté à voir les décors et les personnages. Une fois de plus, les épisodes « modernes » de la série, grâce aux moyens informatiques récents, corrigeront ce genre de défauts.

II – Scénaristiquement

L’épisode 40 est, tout comme son prédécesseur, très bon. D’un point de vue scénaristique, l’histoire est prenante, et la révélation de la motivation du meurtrier, tragique. On regrette qu’il n’y ait pas un peu plus d’action, et que la phase de déduction soit trop rapide et trop statique. Mais c’est la série en elle-même qui veut ça, et il faudra s’y habituer : au fur et à mesure des tomes, Aoyama essaiera de moins en moins d’intégrer de l’action dans la série. Peut-être est-ce, justement, la raison pour laquelle les films Détective Conan sont si orientés « action ».

Le défaut majeur de l’épisode précédent, nous l’avions dit, était le fait que la structure scénaristique de l’affaire était pompée sur celle des épisodes 34 et 35 (l’affaire de l’homme aux bandelettes). Ce défaut s’évapore dans l’épisode actuel, car Aoyama prend une toute autre direction. Cela est positif, mais l’auteur aurait dû essayer de camoufler un peu plus sa source d’inspiration dans l’épisode 39 afin d’éviter le sentiment de déjà-vu.

L’ingéniosité d’Aoyama se manifeste dans l’épisode à plusieurs reprises. La révélation la plus fracassante de l’affaire est que la raison pour laquelle le coupable a essayé de noyer Ran : il n’y avait aucune autre raison que de mener Kogorô et la police à penser que Reika avait été noyée à la main, alors que le stratagème utilisé (la montée progressive de l’eau dans le bain) a permis au coupable d’être présent avec tout le monde dans le salon de la villa pendant que Reika décédait.

Dernière remarque : lorsque Ran reprend ses esprits après avoir été droguée et avoir failli être noyée, et que Conan se penche au-dessus d’elle, Ran croit voir Shinichi. C’est peut-être là la seule scène « mal écrite » de l’épisode, car elle est beaucoup trop clichée. Elle sera malheureusement réutilisée un nombre incalculable de fois dans la série, avec plus ou moins de succès. Une des rares bonnes utilisations de cette technique scénaristique fut dans le film 17, pourtant peu connu pour ses idées ingénieuses.  

III – Bilan

L’épisode 40 est une très bonne seconde partie d’une excellente affaire. On peut évidemment regretter sa ressemblance avec l’affaire des épisodes 34 et 35, mais l’équipe de production de l’animé fera par la suite attention à ce que deux affaires similaires ne soient pas diffusées avec quelques semaines d’écart. L’animation de l’épisode est bonne sans être géniale, mais elle fait le travail. La ressemblance avec l’affaire de l’homme aux bandelettes empêchera celle-ci d’atteindre le statut d’affaire-culte, mais cela ne change rien à la qualité de ces épisodes. 8/10.