Détective Conan épisode 41 : L'Affaire du drapeau en lambeaux

L’épisode 41 de Détective Conan est sorti le 9 décembre 1996 et s’appelle « L’Affaire du drapeau en lambeaux ».
Il est scénarisé par Junichi Miyashita, et est storyboardé par Jôhei Matsûra. Le directeur d’animation est Atsushi Aono.

Conan, Kogorô et Ran se rendent à un championnat de base-ball estudiantin qui se déroule sur le terrain du lycée Shûkô. Il oppose l’équipe du lycée à celle du lycée Beika. Shûkô bénéficie d’un excellent batteur, Kaji, qui ne rate jamais aucun tir. Mais alors que la partie se passe bien, Kaji semble perturbé par quelque chose, et il commence à ne plus tirer que des balles faciles.

Kaji décide de se mettre en repos et se dirige vers l’infirmerie. Son équipe commence à perdre en son absence. Mais la partie est suspendue : le drapeau qui devait être donné à l’équipe victorieuse a été réduit en lambeaux. Il se trouvait dans le bureau du proviseur.

Kogorô est appelé sur place pour enquêter. Le proviseur est en congés du fait de sa santé chancelante ; c’est donc le directeur qui assume son rôle. Il tient à ce que l’enquête reste en interne. Deux suspects émergent : Etô, qui en veut au lycée de l’avoir suspendu de l’équipe de base-ball et qui est jaloux de Kaji, et Kaji lui-même. Ce dernier arrive dans le bureau du directeur et admet sa culpabilité. Sa mère arrive et admet à son tour sa culpabilité. Conan trouve que leur comportement est louche.

Il mène son enquête et endort Kogorô. Le drapeau a été coupé sur la gauche, et non sur la droite, ce qui signifie que c’est un gaucher qui l’a découpé en tenant bien droit le drapeau de sa main droite. Or, Kaji et sa mère sont droitiers. Aussi, le drapeau est découpé non pas à partir du haut, mais vers le milieu. Etô est certes gaucher, mais sa grande taille fait qu’il aurait découpé le drapeau depuis le haut. Le seul gaucher de petite taille est le directeur de l’école. A ce moment-là, un employé du lycée arrive et dit que le proviseur vient de décéder.

I – Graphiquement

L’épisode 41 est le dernier filler de la première saison de Détective Conan. Une saison historique car elle aura vu se succéder des directeurs d’animation qui, encore aujourd’hui, travaillent sur la série – et d’autres qui, après avoir beaucoup travaillé pour elles, se sont faits plus rares. Atsushi Aono, qui a dirigé l’animation de l’épisode 41, est un de ceux-là : présent lors de cette saison 1, il le sera encore plus dans les saisons suivantes, avant de disparaître progressivement. Nous devons donc apprécier les épisodes qu’il signe.

La force principale d’Aono est qu’il a su, au cours de cette saison 1, affiner son style. Assez banal lors de son premier épisode, il a commencé à développer sa propre patte graphique au fur et à mesure des épisodes qu'il dirigeait. Ses deux derniers épisodes sur la saison montrent une volonté de se démarquer par un style propre, un style encore relativement peu reconnaissable pour les spectateurs occasionnels, mais que tous les fans reconnaîtront dans les saisons qui suivront.

Sur le plan des décors, l’épisode 41 n’est pas ce que la saison 1 a pu faire de mieux. Il faut dire que le scénario ne se prête pas à des environnements magnifiques. Le lycée Shûkô n’a pas énormément de personnalité, mais c’est, pour un lycée japonais moderne, normal.

II – Scénaristiquement

Le dernier filler de la première saison de Détective Conan méritait un bon scénariste, et un scénario de qualité. Le fait que Junichi Miyashita, qui est le deuxième meilleur scénariste de la série après Kazunari Kôchi, soit embauché sur cet épisode, est une très bonne chose. Miyashita a le don de rendre une affaire intéressante, quel que soit son thème.

Le trailer du prochain épisode, inséré à la fin de tout épisode de Détective Conan, est fait pour donner envie aux spectateurs de regarder l’épisode suivant. Nous ne pouvons pas dire que le trailer de l’épisode 40, diffusé à la fin de l’épisode 40, fut une bonne mise en bouche. Le sujet choisi par l’auteur, qui est celui d’un drapeau laminé au cutter, n’avait pas de quoi intéresser. Et pourtant, Miyashita réussit, comme bien souvent, à scotcher le spectateur.

L’épisode dégage une force incompréhensible qui donne envie de le regarder. Il commence doucement comme un filler de peu d’intérêt, et finit sur la résolution d’une affaire bien ficelée. Lorsque l’on finit l’épisode, on ne peut pas se dire que l’on a perdu son temps – on a regardé un bon filler, avec un bon « trick », qui comporte des personnages bien écrits que l’on aurait aimé revoir dans la série.

On aurait apprécié que l’épisode se concentre sur le lycée Teitan, car on le connaît mieux, et il n’est pas encore, à ce stade de la série, bien défini. Mais le lycée Shûkô ne pouvait pas être le lycée Teitan, car le scénario prévu par Miyashita nécessitait qu’il s’agisse d’un lycée privé fondé par un riche homme d’affaires. Il n’en reste pas moins que Miyashita aurait pu faire en sorte que ce soit l’équipe de base-ball de Teitan qui joue. Tant pis. Au moins, nous apprenons des choses au sujet du lycée Beika (qui semble être le grand lycée public local de Beika), dont nous avions rencontré certains étudiants dans le tout premier filler de la série.

Bien que ce ne soit pas scénaristique à proprement parler, remarquons que Minoru Inaba, qui joue le directeur de l’école, sera embauché pour quelques petits rôles secondaires tout au long de la série, avant d’obtenir le rôle de Chikara Matsumoto, l’adversaire de Shûkichi Haneda, à l’occasion de l’épisode 785.  

III – Bilan

Un dernier filler de l’année réussi pour Junichi Miyashita, qui continuera à travailler sur la série durant la prochaine saison. Atsushi Aono améliore encore une fois son style d’animation, pour notre plus grand bonheur. Un bon filler de la première saison. 8/10.