Détective Conan épisode 42 : L'Affaire du meurtre au karaoké

L’épisode 42 de Détective Conan est sorti le 16 décembre 1996 et s’appelle « L’Affaire du meurtre au karaoké ».
Il est tiré des files 45 à 48 (vol. 5), et est storyboardé par Masato Sato. Le directeur d’animation est Akio Kawamura.


Alors que Noël approche, Conan, Ran et Sonoko sortent en ville dans la soirée. Ils apprennent que Sonoko, grâce au réseau de son père, a réussi à être invitée à une soirée organisée par le groupe de musique Lex. Elle espère pouvoir rencontrer Kimura Tatsuya, le chanteur principal du groupe.

La semaine suivante, les trois arrivent à un karaoké, où ils retrouvent le groupe de musique. Ils y rencontrent Tatsuya, ainsi que le bassiste Katsumi Yamada, la guitariste Mieko Shibasaki, la manager Mari Tehara, et enfin le propriétaire du karaoké, Gô Sumii. Ils apprennent de Tatsuya, qui se montre très désagréable après avoir bu, qu’il compte quitter le groupe.

Tatsuya se lève et décide de chanter sa chanson phare, « Bloody Venus ». Il mange un onigiri, se rassoit, et, alors qu’il s’apprête à révéler le titre de sa première chanson en tant que chanteur solo, il s’écroule par terre : il a été empoisonné.

L’inspecteur Megure et la police arrivent sur place. Conan se met à enquêter de son côté. Il découvre une photographie du groupe de musique il y a quelques années. En rassemblant les indices, il comprend la vérité. Il téléphone à l’inspecteur Megure avec sa voix de Shinichi Kudô pour lui demander de venir. Depuis le toit du karaoké, il résout l’affaire.

La coupable est la manager, Mari Terahara. Elle a tué Tatsuya parce que ce dernier, dont elle était amoureuse, se moquait régulièrement d’elle et ne l’aimait pas en retour. Elle avait fait de la chirurgie esthétique pour se faire plus belle pour lui. Le bassiste du groupe lui apprend que Tatsuya l’aimait et qu’il n’avait pas apprécié qu’elle change son visage pour lui.

L’affaire est classée. Dans les jours qui suivent, Ran passe des heures devant le portail de la maison des Kudô, pensant que Shinichi est de retour. Par peine pour elle, Conan décide de mettre en place un stratagème pour la rencontrer sans qu’ils se voient vraiment. Il lui laisse un cadeau de Noël.

I – Graphiquement

Akio Kawamura fait partie des directeurs d’animation qui a le plus travaillé sur Détective Conan. Vingt cinq ans plus tard, il était encore fidèle au poste sur certains épisodes de la série, et notamment des fillers. La première saison de Détective Conan a été pour lui l’occasion de s’entraîner à imiter le style de Détective Conan imposé par Aoyama et Masatomo Sudo, qui ont tous deux travaillé à l’établissement du design des personnages pour le manga.

Kawamura fait un bon travail. Il n’est pas génial, mais il ne fait clairement pas non plus partie des pires. Les premiers épisodes de la série bénéficient d’une grande uniformité de styles – à l’exception d’Ôgawara, qui a des personnages difformes, et d’Aono, qui a une patte graphique distinctive et de qualité, tous les directeurs d’animation de la saison 1 dessinent plus ou moins de la même manière. Kawamura respecte donc le style imposé, qui est celui des visages ronds et des grands yeux, sans chercher à l’améliorer. Heureusement, son style s’affinera au fur et à mesure des saisons.

Le storyboard de l’épisode est globalement bon, jusqu’à la scène finale. Le séquençage et les plans de la scène où Ran découvre le cadeau que lui a laissé Shinichi est tout bonnement raté. Les transitions sont mauvaises, ou inexistantes, le dezoom sur Ran est mal réalisé, rien n’est bon. On ne peut que regretter qu’une scène comme celle-ci ait été ratée.

II – Scénaristiquement

Aoyama signe avec l’affaire du meurtre au karaoké une de ses affaires les plus connues. Non pas tant du fait du modus operandi du meurtre, assez basique, non – ce qui compte, dans l’épisode 42, c’est l’histoire qui est racontée, c’est la teneur tragique de la révélation finale, ainsi que la petite histoire avec Shinichi en arrière-plan.

Mais l’épisode 42 est avant tout un épisode de Noël. Comme nous l’avons expliqué à plusieurs reprises dans les critiques des épisodes de cette saison 1, si pour les fans Détective Conan est une série qui raconte la confrontation entre Conan et l’Organisation, pour les spectateurs lambdas japonais, c’est une série d’animation banale qui accompagne la vie quotidienne des Japonais. Et c’est dans cette optique que l’animé, et encore plus la saison 1, a été réalisée. Si c’est l’époque de la Saint Valentin, il faut faire un épisode centré sur la Saint Valentin ; et si c’est Noël, faire un épisode de Noël. Heureusement pour l’équipe de production, elle avait une affaire se déroulant à Noël à se mettre sous la dent. Lorsque ce ne sera pas le cas les futures années, un filler avec de la neige, ou alors une légère altération d’une affaire qui ne se déroule pas à Noël, fera l’affaire.

Aoyama gère très bien cette affaire de Noël grâce à la scène finale, où Conan profite des fêtes de fin d’année pour faire un cadeau à Ran. Un petit moment de ShinRan qui sera apprécié par les fans, mais qui n’est encore qu’un avant-goût de ce que l’auteur sera capable de faire dans de futures affaires, et notamment, dans la saison 2, lors de l’épisode 49.

La présence d’une fête chronologiquement fixée comme Noël dans les premiers volumes de de la série n’a rien d’étonnant. De nos jours, Aoyama évite de placer de manière trop précise son histoire, car il sait que les personnages évoluent dans une bulle temporelle où le temps ne s’écoule pas comme dans le monde réel. Seulement, lorsque l’affaire est publiée en décembre 1994, Aoyama pense que sa série va durer encore quelques chapitres et s’arrêter. Il n’a donc aucun problème à écrire une affaire qui fait, momentanément, éclater la bulle temporelle qui fait du flou chronologique une condition de son existence.

Au fond, le véritable défaut de l’épisode est que, du fait de l’insistance de l’équipe de production, les chapitres qui constituent cette affaire ont été squeeés en un épisode, alors qu’ils auraient pu en remplir deux. Pour accélérer le déroulement de l’enquête, toutes les scènes où Megure questionne les suspects a été accélérée, et une narration de Conan en voix off nous tient informés de ce qu’il s’est passé durant les interrogatoires.

III – Bilan

8/10. Une bonne affaire pour un très bon épisode. Kawamura fait sont travail, et Aoyama fait un cadeau aux fans de ShinRan avec la scène finale. Un épisode à voir pour sa culture de Conan-patriote, qui conclut une excellente saison de Détective Conan.