Détective Conan épisode 6 : L'Affaire du meurtre de la Saint Valentin

L’épisode 6 de Détective Conan est sorti le 12 février 1996 et s’appelle « L’Affaire du meurtre de la Saint Valentin ».
Il est scénarisé par Toshiki Inôe, et est storyboardé par Shigeru Morikawa. Le directeur d’animation est Kei Hyôdô.

Ran et sa meilleure amie, Sonoko, sont en train de rentrer chez elles, lorsque Sonoko branche Ran sur la Saint Valentin. Elles ont rencontré deux amis récemment, étudiants en médecine à l’université Beika, avec lesquels elles pourraient fêter la Saint Valentin. Arrive alors Wakamatsu, un des deux étudiants en question, qui demande à Ran d’aller avec lui à un repas de la Saint Valentin.

Conan, qui était dans le quartier pour aider les Detective Boys à distribuer des tracts, voit Ran et Sonoko accepter la proposition. Jaloux, il s’enquière le soir-même au sujet de ce que Ran prépare. Il voit bien qu’elle prépare du chocolat, or, on ne donne du chocolat qu’à la personne que l’on aime, lors de la Saint Valentin. Ran compte-t-elle le donner à quelqu’un le 14 février ?

Le jour-même, Ran et Sonoko partent chez Katsuhiko pour la fête, où elles retrouvent Wakamatsu. Conan réussit à s’infiltrer dans le coffre du taxi : il veut voir à qui Ran compte donner sa tablette de chocolat. Mais à peine arrivées, il se fait remarquer. La maîtresse de maison lui propose de venir s’asseoir avec les autres.

Après avoir fini de manger, la mère de Katsuhiko sert le café et les gâteaux. Alors qu’elle a interdit à son plus jeune fils de manger de la nourriture sucrée, lorsque celui-ci boit le café de Ran, elle lui fait manger du gateau.

Suite à une montée des tensions à table, Katsuhiko Minagawa va fumer dehors, avec une cigarette d’une des personnes à table avec laquelle il s’entend le moins bien. Il est retrouvé mort quelques minutes plus tard, juste après avoir mangé le chocolat que lui a préparé une des filles à table.

L’inspecteur Megure arrive. Kogorô Môri, appelé par Ran, débarque également sur la scène du crime. Conan enquête et se rend compte que ce n’est pas la cigarette, ni le chocolat, qui a tué Katsuhiko, mais le repas. Conan utilise une nouvelle invention du doc, une montre à projectiles hypodermiques, pour endormir Kogorô, et résoudre l’affaire. La coupable était la mère de Katsuhiko, qui était en réalité sa mère adoptive, et qui avait mis le poison dans le café, et l’antidote dans le gâteau, que la victime a été la seule à ne pas manger. Elle devait le tuer pour récupérer son assurance vie.

Dans la soirée, Ran et Conan regardent le coucher du soleil, assis sur un banc public. Ran explique à Conan que sa tablette de chocolat était pour Shinichi, et propose de la partager avec lui.

I – Graphiquement

L’épisode 6 a vu son animation être dirigée par Kei Hyôdô. L’homme est assez inconnu dans l’univers de la production de DC, car il a participé à très peu d’épisodes. Cela est assez dommage, car Hyôdô maîtrise assez bien le design des personnages.

Ses plus grandes contributions à la série sont donc probablement cet épisode-ci, ainsi que les deux premiers films, pour lesquels il a été assistant-directeur d’animation.

L’épisode 6 introduit le personnage de Sonoko, que nous reverrons d’innombrables fois par la suite. Si l’équipe de production a fidèlement reproduit le design du personnage, ses cheveux sont ici bruns, alors que Sonoko est blonde. Cela ne sera jamais véritablement corrigé, et il faudra attendre le 10ème OAV de la série pour voir Sonoko avec sa véritable couleur de cheveux.

Sur un plan puis audio que visuel, on remarque que le personnage de Katsuhiko est doublé par Ryo Horikawa, qui doublera Heiji Hattori plus tard dans la série. Le doubleur pouvait être utilisé pour doubler des personnages secondaires jusqu’à ce qu’il prenne le rôle d’Heiji, moment à partir duquel il sera exclusivement lié à son personnage.

II – Scénaristiquement

Toshiki Inôe eut la difficile tâche, et le grand privilège, d’écrire le premier filler de Détective Conan. Sa tâche fut dure car il dut innover, mais ce fut un privilège, car il allait être le premier d’une longue série.

Inôe a eu très peu d’épisodes sur Détective Conan : en plus du 6, il a scénarisé le 10, le 15 et le 42. L’épisode 6 est donc son seul et unique filler. Mais force est de constater qu’Inôe ne s’en sort pas mal : l’histoire est intéressante, le murder trick l’est tout autant, et Inôe semble avoir une compréhension intuitive de l’univers de Détective Conan. La tâche était pourtant ardue, car il n’avait aucun précédent sur lequel se baser.

La méthode d’Inôe pour écrire ce premier filler est donc simple : se baser sur les précédents épisodes de Détective Conan, et les hyperboler. On retrouve donc une scène de l’épisode 3, où Megure se plaint que Kogorô soit présent sur la scène du crime. Comme nous n’en sommes qu’à l’épisode 6, le souvenir de Shinichi est encore présent dans l’esprit des scénaristes de fillers, et celui-ci est mentionné à plusieurs reprises dans l’épisode. Inôe peut se targuer d’être un des rares scénaristes de fillers à avoir eu le courage d’impliquer le personnage de Shinichi dans un de ses épisodes.

Ce qui fait le caractère culte de l’épisode, cependant, c’est sa simplicité. Le premier filler de la série ne cherche pas à être inutilement compliqué, ou à nous en mettre plein la vue avec un murder trick impressionnant. L’épisode 6 est le triomphe de l’ambiance sur l’affaire : ce qui fait qu’un épisode de Détective Conan est bon, ce n’est pas tant son meurtre, bien que cela puisse jouer un rôle important, mais ce que le spectateur ressent comme plaisir d’être plongé dans une affaire qui met en scène ses personnages favoris.

Sonoko, d’ailleurs, est la grande surprise de cet épisode. Les lecteurs du manga savent qu’elle n’apparaît que bien plus tard dans le manga – sa première apparition dans la série animée aurait dû être dans l’épisode 34 (L’Homme aux bandelettes). On peut imaginer que l’équipe de production ait voulu la faire apparaître plus tôt car, tout d’abord, elle correspondait parfaitement au personnage féminin nécessaire pour un filler de la Saint Valentin, mais en plus, cela permettait d’intéresser les jeunes femmes à la série. Aoyama expliquera plus tard dans une interview que Sonoko n’était pas censée devenir un personnage récurrent, mais que sa popularité le convainquit d’en faire un. L’épisode 6 est le début de la longue carrière de Sonoko.

L’épisode 6 est aussi le premier épisode de la série à mettre en évidence la fonction sociale de l’animé Détective Conan : si les fans de la série le prennent pour un support agréable du manga, les épisodes de la série servent à accompagner la vie des Japonais, une fois par semaine, toujours au même horaire. L’épisode 6, sorti le 12 février, est ainsi un épisode qui colle à la date du 14 février, et traite de la Saint Valentin au Japon.

Cette Saint Valentin pose par ailleurs un problème, car Aoyama décidera plus tard d’écrire sa propre affaire de la Saint Valentin, faisant croire à des milliers de fans dans le monde que plus d’un an avait passé dans l’univers de Conan, car deux Saint Valentins avaient eu lieu.

L’épisode 6 marque également la première mention de l’Université Beika, que l’on retrouvera de nombreuses fois dans la série, ainsi que la première apparition de la montre à projectiles hypodermiques, qui n’aurait dû normalement apparaître que durant l’épisode 23. La modification ne change cependant rien à la trame.

III – Bilan

7,5/10. Un filler agréable, avec une astuce de meurtre intéressante, que la bonne ambiance qui se dégage de l’épisode magnifie. Un épisode à voir absolument pour sa culture de Conan-patriote.