Détective Conan épisode 7 : L'Affaire des cadeaux mensuels

L’épisode 7 de Détective Conan est sorti le 19 février 1996 et s’appelle « L’Affaire des cadeaux mensuels » (Le Mystérieux expéditeur, VF).
Il est tiré des files 26 à 29 (vol. 3), est scénarisé par Junichi Miyashita, et est storyboardé par Hirohito Ôchi. Le directeur d’animation est Haruo Ogawara.

Ran fait les courses au supermarché avec Conan et les Detective Boys. Ayumi demande à Ran si elle est en couple avec Shinichi, ce que Ran nie.

Alors qu’ils viennent à peine de rentrer à l’agence, un homme sonne et entre. Il transporte tout un tas de jouets. Il demande à Kogorô de se saisir de son affaire : chaque mois, il reçoit un jouet et de l’argent, à la même date. Conan dit que c’est peut-être un de ses patients ; il a déduit que le monsieur était chirurgien car il a une petite marque sur le bout de l’index, qu’ont tous les chirurgiens.

Ran est frappée par les déductions que Conan enchaîne. Elle remarque les ressemblances entre Conan et Shinichi. Mêmes mimiques, même intelligence, Ran cogite. Allant à l’hôpital du chirurgien avec Kogorô et Conan, elle observe de près le petit garçon, qui décidément n’agit pas comme un enfant de son âge.

Décidant de biaiser, Ran attend que Conan soit seul dans une pièce, s’approche de lui et le félicite pour la déduction qu’il vient de faire. « Typique de toi, Shinichi ! ». « Héhé, ce n’était rien ! », répond-il, avant de se rendre compte de son erreur. Il essaie ensuite de cacher sa véritable identité comme il peut en niant tout en bloc. Ce faisant, il tombe sur un dernier indice qui lui permet de comprendre la vérité derrière l’affaire : le coupable est le père d’un patient que le chirurgien Ogawa avait eu à son service de réanimation et qu’il avait échoué à sauver.

Le chirurgien apprend que quelqu’un est passé récupérer l’enfant à l’école – le père de Tomoya Ogino, l’enfant que le chirurgien n’a pas pu sauver. Conan, Kogorô, Ran et le chirurgien accourent vers le parc public le plus proche, où ils trouvent le coupable avec un couteau, près à tuer Tomoya. Conan donne un coup de pied dans un ballon, et désarme à temps le coupable.

Une fois l’homme arrêté, Conan rentre seul de son côté. Il demande au professeur Agasa de prendre le nœud-papillon pour téléphoner à Ran et se faire passer pour Shinichi. Agasa fait cela dans la soirée, alors que Ran est en train d’accuser Conan d’être Shinichi. Conan est innocenté.

I – Graphiquement

L’épisode 7 ayant eu son animation dirigée par Haruo Ogawara, on ne devait pas s’attendre à un chef d’œuvre. Nos craintes ont été confirmées : l’épisode 7 est, depuis le début de la série, le moins bien animé, et un des moins bien dessinés – il n’est en compétition qu’avec le dernier épisode dirigé par Ogawara. Les entrées de champs de certains personnages sont ridicules, et certains animations, quoique courtes, sont hilarantes.

Les personnages sont mal dessinés, et cela n’est pas étonnant, étant donné la qualité de la patte graphique d’Ogawara. Heureusement, il disparaîtra assez rapidement de la série. Mais pour le moment, une des affaires les plus iconiques des débuts du manga a été, visuellement, assez raté.

II – Scénaristiquement

D’un point de vue scénaristique, l’épisode 7 est une réussite. Aoyama avait très bien compris, au début de la série, que ce n’était pas tant l’affaire en elle-même qui devait être difficile, mais l’ambiance qui devait être géniale. Et c’est le cas dans cet épisode, dont l’atmosphère nous fait nous rendre compte comment Aoyama a magistralement commencé sa série. Certes, l’affaire est « simple », mais elle n’est pas basique. Certes, les indices que Conan récolte étaient un peu « faciles », mais est-ce bien cela qui importe ?

On peut déplorer que l’épisode 7 ne soit pas une adaptation parfaite de sa version manga. Dans le manga,  l’histoire commence lorsque Ran reçoit une carte postale de Natsue, une jeune femme qu’elle rencontre lors d’une précédente affaire. Mais cette affaire n’étant adaptée que plus tard dans la saison (épisodes 22 et 23), le scénariste, Miyashita, dut ajouter une scène qui évoque Shinichi pour remplacer cette scène supprimée. Cela n’est pas plus mal, car les Detective Boys sont, dans cette scène, bien utilisés : comme ils sont ébahis que Ran connaisse « le célèbre détective lycéen Shinichi Kudô », cela permet d’étoffer un peu l’univers de la série en rappelant à quel point Shinichi était célèbre avant son rajeunissement.

Si l’épisode 7 est un épisode pilier, c’est aussi parce qu’il est le premier épisode au cours duquel Ran a des soupçons à l’égard de Conan. On se rend bien compte qu’Aoyama ne pensait pas que la série allait durer, tant ces premiers soupçons arrivent tôt. Au fur et à mesure que la série progressera, les soupçons seront de plus en plus espacés. Etant donné qu’Aoyama pensait que sa série ne durerait que quelques dizaines de mois, il n’était pas étonnant que des soupçons aient lieu si précocement.

Il est à noter que Ran se montre très surprise de la puissance du tir de Conan, car elle ne sait pas de quoi les chaussures amplificatrices de force sont capables. Elle sera de la même manière choquée lorsqu’elle reverra Conan tirer avec la même puissance à la fin de l’épisode 691.

Comme nous l’avions remarqué dans une précédente KudoCritique, l’épisode 7 nous montre une fois de plus subtilement que les épisodes de Détective Conan essaient d’épouser l’époque à laquelle ils sortent, afin d’être une sorte de miroir de la vie quotidienne des Japonais. Si dans le manga, la plante que reçoit Ogawa arrive tous les ans le 3 août, le chirurgien la reçoit tous les 19 février dans l’animé, car l’épisode est sorti le 19 février.

III – Bilan

8/10. Un épisode à voir, pour son ambiance et pour son histoire. L’épisode est le précurseur de tous les soupçons que Ran a pu avoir depuis lors. Il montre, de manière efficace, comment Conan est faillible, et peut dévoiler, sans le faire exprès, son identité.