Détective Conan épisode 785 : La Partie de l'amour de Taikô-meijin

L’épisode 785 de Détective Conan est sorti le 18 juillet 20015 et s’appelle « La Partie de l’amour de Taikô-meijin ».
Il est tiré des files 899 et 900 (vol. 85), et est storyboardé par Umesaburô Sagawa. Les superviseurs de l’animation sont Masatomo Sudo et Seiji Muta. Les directeurs de l’animation sont Michitaka Yamamoto, Ryûta Imaizumi, Juri Saitô et Miori Nonomura.

Shûkichi Haneda, le grand joueur de shôgi connu sous le nom de Taikô, joue aujourd’hui la dernière partie qu’il lui faut remporter pour gagner le titre honorifique de meijin. La partie a lieu à la station thermale Tokiwa, dans les montagnes de la préfecture de Yamanashi.

Shûkichi est déprimé : lorsqu’il a déjeuné avec Yumi il y a deux jours, elle lui a dit qu’elle avait jeté l’enveloppe qu’il lui avait demandée de garder jusqu’à ce qu’il obtienne sept quelque chose – sans lui préciser que ces « quelque chose » étaient les sept titres du shôgi.  Yumi était alors partie du restaurant, déçue que Shûkichi veuille ne lui parler que de cette vieille enveloppe. A l’extérieur du restaurant, une figure sombre prépare une attaque contre le joueur de shôgi.

Dans la voiture du professeur Agasa, Conan suit les informations en direct sur son téléphone portable. Il espère que Shûkichi gagnera le septième titre, le dernier qui lui manque avant d’être un véritable « meijin » et de rentrer dans l’histoire de ce sport. Ayumi se rappelle que quand Shûkichi remportera la partie, Yumi poura ouvrir l’enveloppe et découvrir son contenu. Haibara émet l’hypothèse qu’elle contient un papier de demande en mariage.

Masumi Sera appelle Conan sur son téléphone. Elle vient d’emménager dans un nouvel hôtel, le Hyde Pride, et invite Conan à passer chez elle. Le petit détective décline l’invitation, car il se rend aujourd’hui à des sanctuaires de Tôkyô avec le doc et les Detective Boys.

Juste avant que la partie décisive ne commence, une assistante de Shûkichi lui apporte une lettre. Il croit qu’elle provient de Yumi, mais, lorsqu’il l’ouvre, découvre une lettre de menace : Yumi a été kidnappée par l’auteur, qui signe « Le joueur de shôgi sans tête ». Shûkichi met en pause la partie de shôgi – il a le droit à six heures en-dehors de la salle de jeu. Il monte dans un taxi et part vers Tôkyô.

Cherchant le premier indice de la chasse à l’homme initiée par le ravisseur, Shûkichi arrive sur le lieu du sanctuaire où se trouvent Conan et les autres. Ils décident de l’aider discrètement – car Shûkichi n’a pas le droit d’alerter qui que ce soit sur l’affaire. Il lui reste 3h58 avant la mort de Yumi.

Conan déduit la première énigme posée par le Joueur sans tête, et se rend au puits de Kiyomasa. Dans la queue, Shûkichi explique qu’il a rencontré Yumi alors qu’il s’était endormie sur son épaule dans la ligne de métro circulaire. Il y trouve une pièce de shôgi coincée entre deux pierres, sous l’eau. Il s’agit du lancier.

I – Graphiquement


L’épisode 785 est difficile à juger, car il est très divisé. D’un côté, la plupart de ses scènes sont basiques, avec quelques scènes moches. Les visages des personnages ne sont pas très bien dessinés, et l’animation n’est pas de très bonne qualité. Mais d’un autre côté, les deux superviseurs de l’animation, Muta et Sudo, insèrent entre des scènes décevantes des plans magnifiques en traits noirs et une colorisation superbe. Cette dualité esthétique ne sert pas l’épisode, car elle montre à quel point le talent des uns est vastement inférieur à celui des autres. Les directeurs d’animation qui ont été choisis pour l’épisode ne font clairement pas partie des meilleurs, et on sent bien que chacun a essayé de corriger les erreurs des autres, de sorte à fournir le meilleur rendu final possible. Ceci étant dit, après la claque graphique qu’avait été Scarlet Showdown, et le downgrade respectable de l’épisode 784, nous ne pouvions nous attendre à ce que l’équipe de production continue de mobiliser des bons directeurs d’animation.

En termes de storyboard, il n’y a rien à dire sur l’épisode. A part quelques petites erreurs de goût ici et là, Sagawa fournit un bon travail. Bien sûr, on regrette que Masaharu Ôkuwaki ou Atsuko Kase n’aient pas été mis sur l’épisode, car ils auraient probablement créé un meilleur storyboard. Malheureusement, ces deux artistes sont relativement nouveaux sur la série Détective Conan, conséquence de quoi c’est Umesaburô Sagawa, qui a l’avantage de l’ancienneté, qui est mis sur les épisodes « importants ».

Les décors de l’épisode sont bons, sans être exceptionnels. Les backgrounds naturels sont beaux, comme toujours dans la série animée, mais ils manquent cruellement de vie : alors que les personnages sont censés être dans un temple très fréquenté, il y a très peu de personnages d’arrière-plan, et, lorsqu’ils apparaissent, ils sont statiques et mal dessinés. Dommage.

II – Scénaristiquement

L’épisode 785 marque le début canon de l’arc de Rum. Le fait que la première affaire de ce nouvel arc soit centrée sur Shûkichi Haneda en dit beaucoup sur les plans d’Aoyama pour la suite du manga : la famille Sera-Akai-Haneda s’y trouvera au centre. En tant que fils de Tsutomu Akai et frère de Shûichi, Shûkichi aura un rôle non-négligeable à jouer. Pour bien enfoncer le clou, Aoyama fait apparaître Masumi Sera et la gamine, qui n’étaient plus apparus depuis la saison 19 (épisode 760). On remarque qu’Aoyama donne aux spectateurs un nouvel indice concernant l’origine de la famille Sera, car Masumi et sa mère emménagent à l’hôtel Hyde Pride, en référence au parc de Londres. Nous avions à l’époque écrit une théorie selon laquelle la famille Sera était britannique, ce qui a été confirmé par la suite.

Le 785 permet aussi de continuer la narration autour de Shûkichi et de sa relation avec Yumi. Dans l’épisode 731, nous avions appris qu’il avait donné une enveloppe à la policière, qu’elle ne devait ouvrir que lorsqu’il aurait « rassemblé les sept ». Ici, le joueur de shôgi demande à Yumi si elle a encore l’enveloppe, ce qu’elle nie. Cette affaire préfigure donc l’épisode 849, qui verra Yumi découvrir le contenu de l’enveloppe.

L’intrigue de l’épisode est bonne et bien rôdée. Aoyama ne se contente pas d’une petite affaire basique – il met Yumi en danger, ce qui créée un enjeu, et il a l’excellente idée d’instaurer un compte à rebours basé sur le temps qui reste à Shûkichi avant d’être éliminé de la partie. Certes, on aurait aimé qu’il ne tombe pas sur Conan et les autres complètement par hasard – cette coïncidence est bien trop grosse pour une ville gigantesque comme Tôkyô. On sent que le code laissé par le coupable va être tiré par les cheveux, mais après tout, que serait Détective Conan sans ses codes improbables ?

Enfin, remarquons une chose : l’affaire durait, dans le manga, quatre chapitres. Les histoires en quatre chapitres sont généralement adaptées en deux épisodes, ce qui est le cas ici. C’est une très bonne décision de la part de l’équipe de production, car les affaires basées sur quatre chapitres qui sont adaptées en trois épisodes ont tendance à être inutilement étendues et allongées, et nécessitent des flashbacks à rallonge ainsi que des plans de transition trop longs pour combler les 24 minutes réglementaires de chacun des trois épisodes. Adapter quatre chapitres en deux épisodes, c’est s’assurer un rythme soutenu et une fluidité optimale.

III – Bilan

7,75/10. Aoyama pose rapidement les bases et les enjeux de son affaire, en créant un setup intéressant et bien pensé. On est certes un peu lassé par le code, mais les dynamiques entre les personnages permettent de rester absorbé par l’épisode.