Détective Conan épisode 787 : Le Mystère au fond de la piscine

La gamine et Masumi Sera discutent dans leur chambre d’hôtel. La gamine se demande si elle peut faire confiance à Conan. Bien qu’elle reconnaisse qu’il est intelligent, elle ne sait pas si elle peut lui faire confiance. Masumi lui assure que si. Dans le cas où on ne pourrait pas lui faire confiance, dit la gamine, elles devront partir de là et trouver une nouvelle base d’opérations.

Masumi a invité Conan aujourd’hui, et lui a demandé de venir sans les enfants. Mais lorsqu’il sonne à la porte, il se trouve avec Ran et Sonoko, qui ont voulu venir. Chacun se prépare et ils se rendent à la grande piscine de l’hôtel. Sonoko tombe sur Raito Samaki, le secrétaire du PDG d’une grande entreprise partenaire du conglomérat Suzuki. Il accompagne Nagami Ôiso, la fille du PDG, et Hamaka Ôiso, sa demi-sœur issue d’une relation adultérine du père, qu’elle traite mal. Ensaku Toyoshima, qui est le manager de l’hôtel, se tient à leur disposition près de la piscine. L’hôtel est la propriété du PDG.

Nagami demande à Raito Samaki de lui passer de la crème dans le dos, car sa demi-sœur et le propriétaire ne le faisaient pas assez bien à son goût. Elle accuse Hamaka et Raito de sortir ensemble et de vouloir lui prendre cinquante pourcent de la fortune de son père. Raito est pourtant son fiancé.

Hamaka se rend compte que sa demi-sœur a perdu son précieux collier. Il doit être tombé au fond de la piscine. Plutôt que de faire vider le bassin, elle ordonne le manager de fermer la piscine et de l’aider à retrouver le collier. Avec un tuba, elle plonge au fond de la piscine, mais rien n’y fait. Elle ordonne à Raito de lui apporter des bombonnes d’oxygène pour chercher dans l’eau, toute seule. Tout le monde quitte la piscine.

Une heure plus tard, Masumi, Sonoko, Ran et Conan ont fini de manger au restaurant de l’hôtel. Ils entendent alors les employés de l’hôtel demander s’ils n’ont pas vu la riche héritière. Après un peu de recherches, l’un d’eux voit un cadavre flotter à la surface de la piscine. Nagami est morte.

Conan et Masumi commencent à enquêter. Ils apprennent que le corps n’était pas dans l’eau dix minutes avant sa découverte, lorsque les employés sont passés dans la piscine vérifier si tout allait bien. Le manager de l’hôtel trouve des morceaux de verre brisé dans l’eau. Conan partage sa déduction selon laquelle les morceaux de verre étaient à l’origine un aquarium. La police scientifique trouve également du fil de pêche.

I – Graphiquement

L’épisode 787 ne peut réellement être considéré comme une réussite graphique. Il n’est pas moche, et n’abîme à aucun moment la rétine. Cependant, il arrive qu’il soit esthétiquement déplaisant. La cause principale est l’incapacité du directeur d’animation à maîtriser le design de la gamine et de Masumi. Akio Kawamura n’est pas un mauvais directeur d’animation, mais il travaille trop peu souvent sur ces deux personnages pour savoir les dessiner. C’est ce problème d’adaptation des directeurs d’animation qui a causé le terrible design de Masumi Sera lors de ses premières apparitions – et ce jusqu’à, environ, le prologue du Mystery Train.

En termes de storyboard, l’épisode est plus que satisfaisant. Il faut dire qu’il a été créé par Kageyama, qui n’est embauché par l’équipe de production que pour les épisodes tirés de la trame. Il s’est donc chargé de celui-ci ainsi que du prochain, pour notre plus grand bonheur. Son storyboard manque peut-être parfois de dynamisme, mais les plans fixes sont assez peu nombreux pour que l’on ne s’en plaigne pas.

Les décors, enfin, ne sont pas très mémorables. La piscine est bien dessinée, mais l’hôtel reste très quelconque. On comprend bien que l’équipe qui s’occupe des décors n’ait pas envie de passer trop de temps à faire le design d’un hôtel qui risque bien de n’apparaître qu’une fois ou deux dans la série – mais en même temps, l’univers de Conan est si riche que l’on aimerait que ses épisodes le soient tout autant.

II – Scénaristiquement

Avant de s’attarder sur l’épisode en lui-même, remarquons quelque chose : cette affaire aurait pu être adaptée bien plus tôt dans l’année. Cependant, sa production avait été mise en chantier en juillet pour que les épisodes soient diffusés en août. La raison à cela est le thème de l’affaire : la piscine et les maillots de bain étaient en concordance avec le climat du mois d’août. Pourquoi pas, après tout.

Pour en venir à l’épisode lui-même, la première chose que l’on peut souligner est qu’il se passe dans un hôtel. Détective Conan est une série très longue, et il est normal que des chapitres se répètent. Les affaires dans les hôtels, cela fait depuis la première saison que l’on connaît ça. Cependant, Aoyama réussit à donner à l’affaire une apparence de nouveauté, car il met en place une narration unique et qui se démarque de ce qui s’était déjà fait par le passé. De tous les épisodes dans un hôtel, celui-là n’est pas le plus mémorable – mais il ne peut très clairement pas être critiqué pour redondance.

Les soucis de l’épisode sont donc au nombre de deux. Premièrement, l’astuce du meurtre est trop évidente. Lorsque le chapitre avait été publié, bien des fans avaient réussi à comprendre quel stratagème le coupable avait utilisé. C’est dommage. Ensuite, l’épisode souffre d’un problème de rythme certain, du fait de sa lenteur. L’épisode 787 adapte un chapitre et demi, soit vingt-deux pages du manga environ. Or, pour remplir un épisode de Conan de manière optimale, c’est-à-dire sans répéter des passages par exemple, il faut s’approcher de vingt-neuf pages. Comment, dès lors, combler les sept pages manquantes ? L’équipe de production a trouvé depuis longtemps la solution : utiliser des flashbacks, faire se répéter après la coupure publicitaire le passage d’avant la coupure, et adapter ce passage en début de chaque chapitre d’une enquête où Aoyama fait récapituler à ses personnages, souvent Takagi ou Megure, le contenu du chapitre précédent. La conséquence de tout cela est que l’épisode se trouve être lent et mal rythmé, avec des passages que l’on a envie de sauter. C’est bien dommage.

Sur le plan de la trame principale, nous pouvons remarquer plusieurs choses. Tout d’abord, Aoyama a laissé plusieurs indices depuis la première apparition de Masumi Sera pour la lier à l’Angleterre. Nous avons déjà relevé ces détails dans des critiques précédentes : elle dit « football » au lieu de « soccer », par exemple ; lors des chapitres où elle apparaît (ou même des films où elle apparaît, voir le film 18), Conan porte le logo du Royaume-Uni ou de l’Angleterre sur ses vêtements. Ici, la jeune fille et la gamine se sont installées dans un nouvel hôtel, comme annoncé précédemment, qui s’appelle Hyde Pride. Or, « Hyde » n’est pas anodin, car c’est le nom d’un parc public de la ville de Londres.

Autre chose à remarquer : dans l’épisode 787, Masumi avait invité Conan à « jouer chez elle », dans sa nouvelle chambre d’hôtel. On comprend qu’elle aurait aimé lui parler sérieusement en tête à tête, car Mary, au début de cet épisode-ci, discute avec Masumi pour savoir si Conan est quelqu’un de confiance et s’il peut les aider. La détective lycéenne réinvite donc Conan, qui n’avait pas pu venir la dernière fois car il allait visiter un sanctuaire, mais leur discussion est bloquée par la venue de Ran et de Sonoko. Les deux devront donc trouver un autre moment pour parler en privé.

Soulignons enfin qu’il arrive à Masumi de rougir en présence de Conan, ce qui nous avait dès 2012 mis la puce à l’oreille. L’hypothèse selon laquelle Masumi a le béguin pour le petit détective n’est pas à écarter, notamment après que cela a été fortement insinué à la fin du film 18.

III – Bilan

7,75/10. Un bon épisode, mais qui souffre à la fois visuellement et scénaristiquement d’une qualité très inégale. La trame n’est pas assez présente pour nous absorber entièrement, et on espère plus de révélations à l’occasion de l’épisode suivant. Cette deuxième affaire de l’arc de Rum s’annonce sympathique.