Détective Conan épisode 790 : Le Service sanguin de Bekapon

L’épisode 790 de Détective Conan est sorti le 5 septembre 2015 et s’appelle « Le Service sanguin de Bekapon ».
Il est scénarisé par Nobuo Ôgizawa, et est storyboardé par Seiki Taichû. Les superviseurs de l’animation sont Masatomo Sudo et Seiji Muta. Les directeurs de l’animation sont Michitaka Yamamoto, Ryûta Imaizumi, Juri Saitô et Miori Nonomura.

Un employé du supermarché Beikadô, Yukio Kanzaki, a fait appel à Kogorô pour qu’il retrouve l’individu qui lui a envoyé une lettre de menace de mort. A la fin de son enquête, le détective invite l’employé et son patron, Katsumi Udagawa, à l’agence. Il leur explique qu’il n’a détecté personne de suspect dans son entourage, et que c’est probablement une mauvaise farce.

Quelques jours plus tard, un homme cagoulé, dans un couloir de l’arrière-boutique du supermarché Beikadô, muni d’un couteau, s’élance vers un employé déguisé en la mascotte du magasin en criant « Meurs, Kanzaki ! », et le poignarde. La police arrive sur les lieux, avec Kogorô et Conan. La victime est Gôsuke Shimomura, un salarié de l’entreprise, qui est entre la vie et la mort à l’hôpital.

La police discute avec tous les suspects. Hiroshi Fuji, qui est le supérieur d’Udagawa, explique pourquoi la victime était déguisée en Bekapon : chaque dimanche, la mascotte distribue des produits publicitaires. Kanzaki est généralement sous le masque, mais aujourd’hui, parce qu’il avait mal au ventre, c’est Shimomura qui l’a remplacé.

Conan mène une enquête de son côté. Il remarque qu’Udagawa refuse de retirer sa veste alors qu’il transpire beaucoup. Tenko Izumi, une employée du magasin, révèle à Conan qui Kanzaki et Shimomura ne s’entendaient pas très bien.

Une fois Kogorô endormi, Conan révèle la vérité derrière cette affaire. Shimomura n’a pas été poignardé par erreur : le coupable savait parfaitement que ce n’était pas Kanzaki qui se trouvait ce jour-là sous le costume. Il s’agit d’Udagawa : la victime avait remarqué qu’il mentait sur les chiffres de ventes de sa section du supermarché, et il voulait le faire taire.

I – Graphiquement

Comme nous l’avons déjà expliqué maintes fois, plus un épisode dispose de directeurs d’animation, moins le résultat final a tendance à être bon. Cela est dû au fait que l’équipe de production engage plusieurs directeurs d’animation lorsque le directeur d’animation principal n’est pas capable de gérer l’épisode seul, faute de temps ou, souvent, de talent. Nous ne pouvions donc que craindre cet épisode lorsque nous avions appris quatre directeurs d’animation travailleraient dessus. Le scepticisme était d’autant plus fort que c’était cette équipe qui avait travaillé sur le terrible épisode 785.

Et pourtant, nos craintes ne se sont pas réalisées. L’épisode 790 n’est en aucun cas beau, mais il n’est pas non plus mauvais. Il réussit toujours à être légèrement meilleur que la moyenne des épisodes, et à aucun moment il ne choque les yeux ni ne brûle la rétine. Conan est toujours bien dessiné et Megure aussi. On voit bien que les diranim ont plus de mal sur Kogorô et Takagi, mais peu importe – ils ne sont pas aussi importants.

En termes de décors, on aimerait dire quelque chose de positif, mais c’est assez difficile : quasiment tout l’épisode se déroule dans l’arrière-boutique d’un supermarché. Il n’y a donc rien de plus fade et de plus inintéressant visuellement à regarder. C’est dommage, car l’équipe des décoristes de la série fait toujours un très bon travail lorsqu’on leur donne des tâches intéressantes à réaliser.

Pour conclure, le storyboard de cet épisode 790 n’est pas très mémorable. Il n’y a aucun moment de génie, ni aucun moment particulièrement mauvais. Les plans ne sont pas trop fixes et sont assez variés, mais la nullité du scénario, comme nous y reviendrons, empêche Taichû, qui n’est déjà pas un très bon storyboardeur, d’en faire plus.

II – Scénaristiquement

Lorsqu’un épisode est scénarisé par Nobuo Ôgizawa, il ne faut pas s’attendre à grand-chose. Comme nous l’avons déjà écrit à de multiples reprises, ce scénariste ne réussit qu’un script sur dix environ. Nous sommes ici dans une phase « creuse » où il ne réussit à peu près rien de ce qu’il écrit ; l’épisode 790 en est un symptôme.

Ôgizawa essaie de mettre en place une affaire de meurtre, or, il n’a jamais véritablement su comment les scénariser. Il essaie de créer un stratagème de meurtre, mais cela l’a toujours dépassé. Enfin, parce qu’il est un individu étrange, il écrit une scène particulièrement bizarre où l’on apprend que le coupable a utilisé le masque de ski comme sous-vêtement. Ce n’est ni drôle, ni n’apporte quoi que ce soit à l’intrigue.

En plus de cela, l’auteur échoue à créer des personnages intéressants. On pourrait opposer un argument de taille : il est difficile de mettre en scène des personnages jetables dans un épisode de vingt minutes, et de nous faire nous attacher à cette personne alors qu’on ne la reverra plus jamais. Et pourtant, dans l’épisode suivant, le grand scénariste Junichi Miyashita nous montrera exactement comment, en cinq minutes, rendre un personnage intéressant et attachant.

On pourrait dire pour conclure que la seule chose intéressante scénaristiquement parlant est que cet épisode décide de faire en sorte que Kogorô soit impliqué dans l’affaire non pas par le plus grand des hasards, mais parce qu’un client l’a contacté. La petite réunion dans l’agence de Kogorô fat donc plaisir à voir.

III – Bilan

3/10. Une enquête nulle, avec des personnages nuls, et des décors nuls. Paradoxalement, sa nullité et son côté grotesque font que l’épisode fait partie des rares fillers de la saison à avoir marqué la communauté. Le design de Bekapon doit y être pour quelque chose.