Détective Conan épisode 792 : La Gentille dame

L’épisode 792 de Détective Conan est sorti le 19 septembre 2015 et s’appelle « Les Trois premiers à l’avoir découverte ».
Il est tiré des files 906 et 907 (vol. 86), et est storyboardé par Umesaburô Sagawa. Les superviseurs de l’animation sont Masatomo Sudo et Seiji Muta. Les directeurs de l’animation sont Nariyuki Takahashi et Tomoko Fukunaga.


Subaru invite Jodie et Camel à la maison des Kudô. Il leur apprend qu’il a reçu un message de Kir. Ce mail ne contenait que trois lettres : « RUM ». Akai se souvient avoir déjà entendu ce nom de code lorsqu’il était dans l’Organisation – il s’agit d’un conseiller très proche du boss de l’Organisation.

Conan discute avec Haibara dans la rue. Par « Rum », elle croit que Conan lui parle du personnage de manga, Lamu. « Non, l’alcool que boivent les pirates, tu sais ? », répond-il. Elle sait que Rum est le nom de code du numéro 2 de l’Organisation. Il est décrit comme étant soit un grand homme baraqué, soit un homme efféminé, soit un vieillard. Certains disent que tous ces gens n’étaient que des doubles qui se faisaient passer pour lui. Conan rassure Haibara en lui disant que normalement, non, Rum n’est pas à sa recherche.

Les Detective Boys entendent les adultes rajeunis parler de ce « Rum », mais Conan réussit à esquiver la question en leur faisant croire qu’il était en train de parler de « ramune », une boisson alcoolisée. Ayumi remarque un garçon au bout de la rue qui, depuis le début de leur conversation, fixe de manière insistante le balcon d’un appartement.

Conan va lui parler, et, explosant en sanglots, il dit que la dame qui habite dans l’appartement est morte. Elle lui a dit que trois personnes allaient rentrer chez elle, et que si elle n’en sortait pas, c’est qu’elle avait été tuée. Conan lui demande à quoi ressemblaient les trois personnes qui sont entrées, et l’enfant lui répond qu’il s’agissait d’un homme baraqué, d’un homme efféminé et d’un vieillard. Serait-ce Rum ?

Le petit détective ouvre la porte, et il trouve le cadavre de la femme, pendu au plafond. La police appelée, ils commencent l’enquête. La victime est Yasue Komai, une scénariste pour des séries télévisées. Trois noms sont écrits sur son ordinateur, qui sont les noms des individus qui l’ont vue avant qu’elle ne meure. Le petit garçon reconnaît les trois suspects dans la foule. La police les interroge. Les trois savent que la victime est morte pendue, avant même que la police ne leur en parle.

Le premier à être interrogé est Denji Shibakaru, 63 ans. Il a connu la victime dans un bar, où ils sont devenus des « drinking buddies ». Lorsqu’il est arrivé, elle était déjà morte. Il dit ne pas connaître les deux autres suspects.

Ronbei Sakaba, 31 ans, avait prêté de l’argent à la victime, 500 000 yens, et venait le récupérer aujourd’hui. Conan a trouvé un portefeuille vide, ainsi qu’une enveloppe de la banque où celle-ci glisse les billets lorsque l’on retire au Japon une grosse somme. La police comprend que Sakaba est entré dans l’appartement pour reprendre son argent.

Le troisième suspect, qui est baraqué, s’appelle Kuramichi Habanaka. Il est réalisateur pour TV Tôto. Il venait récupérer un script que la victime avait achevé pour un épisode spécial.

Le vieillard commence à fumer, et l’homme baraqué reçoit de la fumée dans le visage ; il ne se plaint pas. Lorsque l’homme éfféminé fume à son tour une cigarette et que la fumée arrive au visage de l’homme baraqué, il s’excuse immédiatement et l’éteint.

En regardant ces comportements des suspects, Conan comprend la vérité.

I – Graphiquement

Les directeurs de l’animation étant Nariyuki Takahashi et Tomoko Fukunaga, nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre. D’un côté, Fukunaga a un style difficile à cerner, car elle travaille quasi-exclusivement en binôme. De ce que l’on a compris, elle n’a pas une patte graphique très bonne. Mais de l’autre, Nariyuki Takahashi travaille avec elle. L’individu travaille très peu sur la série car il coûte cher à l’équipe de production : en tant que très bon direction d’animation, il n’est assigné qu’aux openings et endings, qui ont un budget important, et aux grosses affaires qui elles aussi bénéficient de fonds supérieurs à la moyenne : le Scarlet Showdown qui conclut l’arc de Bourbon, et l’affaire de Kyôto. Il travaille aussi sur les longs métrages, tels que le téléfilm « Episode ONE » et le film 22. Bref : on ne sonne pas Nariyuki Takahashi n’importe quand.

Pour son premier travail sur un épisode « normal » de la série, Takahashi produit un très bon rendu. Les personnages ressemblent à leur modèle, et les animations sont fluides. Certes, quelques plans ne sont pas très jolis et le visage des enfants est parfois raté, mais on peut imaginer que cela est l’œuvre de Tomoko Fukunaga. Takahashi remplit le contrat, mais, malheureusement, il n’en signera plus avec l’équipe de production pendant encore quelques temps.

Les plans en traits noirs qui agrémentent l’épisode lui permettent d’augmenter significativement sa qualité. On aimerait qu’il y en ait plus, évidemment, mais Muta et Sudo, bien qu’ils soient superviseurs de l’animation, semblent ne pas beaucoup s’impliquer dans la série. La nomination de l’excellent Nobuyuki Iwai au poste de superviseur de l’animation quatre ans plus tard permettra d’augmenter le nombre de plans en traits noirs.

Ceci étant dit, une critique majeure peut être adressée à l’épisode : la scène de la découverte du cadavre de la victime a été censurée. Pour ne pas montrer son visage, l’équipe visuelle a décidé de projeter une sorte d’ombre sur le haut du corps. Au moins, le trucage est bien fait, contrairement à d’autres types de censure (comme le sang coloré en noir). Mais c’est tout de même bien dommage.

II – Scénaristiquement

L’épisode 792 est construit d’une manière étrange. La scène qui ouvre l’épisode, où Shûichi fait venir Jodie et André Camel dans la maison des Kudô pour leur parler de Rum, provient de l’épisode 783. Mais, pour nous rappeler cette fin d’épisode, il a été décidé de coller cette scène en début d’épisode 792, diffusé plus d’un mois plus tard. On peut comprendre que cela a été fait pour rafraîchir la mémoire des spectateurs. Cependant, n’aurait-il pas été plus logique d’ouvrir cet épisode-ci avec une narration de Conan, qui rappelle les précédents évènements ?

Venons-en à l’intrigue. La trame principale n’est pas absente de cet épisode, sans être non plus très présente. On comprend bien, avec le recul, la stratégie des éditeurs et d’Aoyama : intégrer des petits bouts de trame principale ou secondaire dans chaque affaire. Cela permet de garder les fans en haleine, et, surtout, de ne pas répéter les erreurs de l’arc de Bourbon, où l’on pouvait regarder des dizaines d’épisodes sans rien avoir de nouveau à se mettre sous la dent. Ainsi, chaque affaire tirée du manga depuis la fin de Scarlet Showdown contient des petits éléments de trame, et les affaires prochaines ne feront que le confirmer.

Conan demande à Haibara si elle connaît le « Rum » dont Shûichi parlait. La petite chimiste dit qu’elle a entendu son nom, et qu’il est connu comme le second du patron. Il a été décrit de trois manières différentes : comme un vieillard, comme un homme efféminé, et comme un homme baraqué. Dans les trois cas, on remarque qu’il s’agit d’un homme. Le nom de code de Rum fait aussi référence à un alcool « masculin » (Aoyama donne aux femmes de l’Organisation des noms de vins et dérivés). Le second du patron de l’Organisation est donc probablement un homme.

Remarquons aussi que Conan fait référence aux pirates dans l’épisode, lorsqu’il parle à Haibara du rhum. Ce n’est pas la première fois que les pirates sont mentionnés ; ils l’ont déjà été, comme nous l’avions précédemment noté, et le seront à nouveau bientôt. La piraterie semble être le thème sous-jacent de cet arc de Rum. Nous devons également garder cela en tête.

L’épisode 792 met en scène une ficelle scénaristique qu’Aoyama a souvent exploitée. Lorsqu’il met en place un mystère, il va immédiatement ensuite concevoir une affaire qui fait office de fausse piste. On apprend que Rum est décrit de trois manières différentes – on retrouve immédiatement après trois suspects qui ont les mêmes caractéristiques physiques. On sait très bien qu’ils ne sont pas Rum, mais cela permet de créer un lien avec l’information que Conan vient d’obtenir. Aoyama avait fait pareil avec l’affaire du détective de l’âme : juste après que l’on a appris quelque chose au sujet de Kôji Haneda, un médium sorti de nulle part propose de le faire parler.

Maintenant, concernant l’affaire en elle-même, elle est bonne sans être extraordinaire. L’idée qu’un enfant ait été contacté par la victime pour être indirectement témoin du meurtre est très bonne et proprement aoyama-esque. Quelques indices sont lâchés dans l’épisode, sans qu’ils soient suffisants pour résoudre avec certitude l’affaire. C’est un bon travail de la part de l’auteur, qui réussit à créer une affaire qui ne soit pas ennuyeuse et qui accompagne bien les éléments de trame.

Enfin, même si cela n’est pas scénaristique à proprement parler, on peut noter que Ryuzaburô Ôtomo, qui joue Kuramichi Habanaka, détient normalement le rôle de Suguru Itakura. Cependant, comme ce personnage n’est pas apparu depuis longtemps, il a quelques rôles mineurs dans la série de temps à autres.

III – Bilan

7/10. Un bon épisode, qu’il faut voir pour en apprendre plus sur Rum.