Détective Conan épisode 8 : L'Affaire du meurtre du directeur de musée

L’épisode 8 de Détective Conan est sorti le 26 février 1996 et s’appelle « L’Affaire du meurtre du directeur de musée » (Meurtre au musée, VF).
Il est tiré des files 30 à 32 (vol. 4), est scénarisé par Kazunari Kôchi, et est storyboardé par Ryô Yasumura. Le directeur d’animation est Satoshi Ishino.

Une nuit, des gardiens du musée de Beika entendent des bruits métalliques alors qu’ils effectuent leur ronde. Entrant dans la pièce dédiée au Moyen-Âge, ils tombent nez à nez avec une armure de chevalier qui bouge.

Le lendemain matin, tout Beika a entendu parler de l’histoire. Ran souhaite se rendre au musée, mais Kogorô et Conan n’en ont pas envie. Ran réussit à les y contraindre.

Arrivés au musée, Ran, Kogorô et Conan rencontrent Ochiai, le vieux conservateur du musée. Il n’est pas très apprécié car il lui arrive de parler durement à ses employés. Kubota, par exemple, touche le cadre d’un tableau sans ses gants de protection.

Arrive un homme d’affaires, Manaka, qui est le nouveau propriétaire du musée. Il compte le détruire pour le transformer en un casino.

Ran, Kogorô et Conan passent encore une heure à visiter tout le musée, lorsqu’ils arrivent à la dernière place, la « salle de l’enfer ». Ils y trouvent le cadavre de Manaka, une épée médiévale plantée dans son cœur, dans le mur.

La police arrive et l’enquête commence. En visionnant l’enregistrement des caméras de surveillance, ils voient le meurtre en direct : quelqu’un dans une armure du Moyen-Âge a tué Manaka et l’a empalé. Manaka a essayé pendant un moment de répit d’écrire quelque chose – et sur le papier est écrit le nom de Kubota, un des salariés du musée. Mais Conan pense que cela est un piège contre Kubota, qui n’a rien à voir là-dedans.

Il réussit à démontrer, sans endormir Kogorô, que le conservateur du musée était le meurtrier.

I – Graphiquement

L’épisode 8 est, sur le plan graphique, assez spécial. Le style de dessin que l’on y trouve est assez étrange par moment, et on ne le reverra plus jamais. Cela est normal : le directeur d’animation, qui donne sa patte graphique à l’épisode qu’il dirige, est Satoshi Ishino, qui n’a que cet épisode à son actif. Ses autres contributions à l’univers d’Aoyama sont le deuxième film, La Quatorzième cible, ainsi que quelques openings et short stories.

L’animation en elle-même n’est pas mauvaise. Détective Conan n’est pas une série particulièrement difficile à animer, car la majorité de ses plans est statique, contrairement à un animé « action » tel que Dragon Ball Super. Mais comme on l’a vu avec l’épisode précédent, il en faut peu pour un directeur d’animation peu talentueux pour ruiner l’animation d’un épisode.

Nous devons souligner la beauté de la mise en scène. L’affaire du manga s’y prêtait bien : le meurtre d’Ochiai est en réalité un parallèle avec le tableau Le Jour du Jugement. Il y avait donc toute une scénographie à ne pas rater. Le meurtre est très bien rendu, quoiqu’il fut censuré par rapport au manga, et le sang n’a pas été supprimé sur le mur et au sol. C’est une très bonne chose, bien que les fans de la série sachent que la censure frappera Conan plus d’une fois à partir des saisons les plus avancées.

II – Scénaristiquement

L’épisode 8 est, comme l’épisode précédent, un exemple parfait de ce qui faisait le génie d’Aoyama au début de la série : une histoire dont le nœud ne tourne pas autour du murder trick, l’astuce du meurtre, mais bien autour de l’ambiance générale qui se dégage de l’affaire racontée. Peu importe que l’histoire du stylo qui n’a pas sa mine rentré soit simpliste avec les standards actuels, car ce qui importe, c’est l’atmosphère de l’épisode. Et elle est très bonne : du début jusqu’à la fin, on sent que l’on se rapproche de l’essence de Détective Conan, de ce qui fait que DC peut être un animé passionnant.

On remarque que l’épisode lance une des grandes « tropes » de la série : le méchant propriétaire immobilier qui arrive pour détruire un vénérable endroit, voilà quelque chose que l’on aura l’occasion de revoir au fil des épisodes, et pendant bien longtemps : c’était le scénario de l‘épisode 855.

L’épisode est une adaptation assez fidèle du manga. Kôchi n’a pas fait énormément de modifications, si ce n’est à la fin : alors que le manga se finit sur Kogorô qui découvre avec jubilation avoir fait l’objet d’un article dans le journal local de Beika, l’animé se finit sur les Detective Boys qui se plaignent de ne pas avoir enquêté avec Conan.
On comprend pourquoi cette modification a été faite : l’équipe de production de l’animé insistait pour que les Detective Boys apparaissent dans (quasiment) tous les épisodes de la première saison de sorte à ce que les enfants aiment la série. Mais cela supprime cette petite scène qui, pourtant, permet de se rendre compte que Kogorô est en train de devenir célèbre grâce à Conan.

Aussi, à la fin de la petite scène finale, les Detective Boys disent qu’ils ont entendu parler d’un squelette qui se déplace tout seul à Teitan. C’est quelque chose d’assez surprenant, car cette idée de scénario sera exploitée par Aoyama, une année plus tard, dans le manga (vol. 16), et l’affaire fera l’objet d’une adaptation dans l’épisode 112.

III – Bilan

7,25/10. L’excellente iconographie et la très bonne ambiance qui se dégagent de l’épisode en font des épisodes à voir, même si le spectateur n’y attache aucune nostalgie. Ce n’est certes pas l’épisode du siècle, mais c’est un des excellents épisodes qui permettent de poser les bases de Détective Conan.