Détective Conan épisode 802 : L'Affaire du Mystery Tour des dunes de sable

L’épisode 802 de Détective Conan est sorti le 5 décembre 2015 et s’appelle « Le Mystery Tour des dunes de sable de Tottori ».
Il est scénarisé par Nobuo Ôgizawa, et est storyboardé par Seiki Taichû. Le superviseur de l’animation est Seiji Muta, et la directrice de l’animation est Akane Imada, assistée de Yui Ushinohama, Tomoe Morishita et Nozomi Sakamoto.

Conan et Kogorô enquêtent chacun de leur côté et arrivent à une conclusion similaire au sujet du comportement suspect de Naomi Senda et de Shûko. Les deux ont travaillé ensemble pour faire croire que la dernière avait été attaquée – c’est Senda qui l’a ligotée.

Les trois tokyoïtes retournent à la demeure familiale et apprennent que Shûko a quitté la maison il y a moins d’une heure pour aller voir Senda. Conan comprend que la véritable affaire va bientôt avoir lieu. Il se précipite vers le bord de mer avec Kogorô. Avant que Shûko ne puisse tuer Senda en la poussant du haut d’une grande falaise, il endort le vieux détective et révèle la vérité : Shûko avait été victime du chantage de Senda, qui avait pris des photos d’elle avec un autre homme, qui venait lui demander de se marier avec elle, alors qu’elle était enceinte.

I – Graphiquement

L’épisode 802 est une déception. Non pas que le 801 était un bijou visuel, mais il avait au moins le mérite d’avoir une majorité de plans regardables. Ici, Akane Imada, qui s’occupe de la direction de l’animation, semble ne pas faire son travail une scène sur deux. Elle est certes entourée de quatre assistantes, mais elles ne réussissent pas à compenser – ou alors, elles empirent la situation. Imada avait bien travaillé sur l’épisode 855, mais l’épisode 886 nous avait également montré de quelles horreurs graphiques elle est capable.

En plus de cela, le défaut majeur de l’épisode est, comme le précédent, l’utilisation abondante de photographies numérisées pour les décors. Oui, cela permet d’être plus « réaliste », mais est-ce vraiment ce que l’on veut dans un épisode d’un dessin animé comme Détective Conan ? Coller à la réalité, oui – utiliser des photographies pour apparaître modernes (ou faire des économies, au choix), et ainsi produire un rendu nul, non.

Enfin, nous ne nous attarderons pas sur le storyboard, qui est soit absent, soit mauvais. Les derniers plans de l’épisode sont particulièrement parlants tant ils correspondent à ce que l’on apprend aux jeunes storyboardeurs à ne pas faire lorsqu’ils obtiennent leur premier travail.

II – Scénaristiquement

Si l’épisode est une déception visuelle (certes relative lorsque l’on voit certains autres épisodes, mais tout de même), le scénario n’est pas en reste. Comme on pouvait s’y attendre avec Nobuo Ôgizawa, le tout est mal rythmé et mal écrit. L’épisode 802 pourrait être vu comme tel sans passer par le 801, tant la suite fait table rase de son prédécesseur.

On aimerait s’intéresser au sort de Shûko, bien sûr, mais comment faire lorsqu’elle est si peu mise en avant et que rien n’est fait pour créer un lien émotionnel avec elle ? On aimerait ressentir de la peur lorsqu’elle emmène sa prochaine victime près d’une falaise pour la tuer, mais comment ressentir une quelconque émotion lorsque le scénariste ne fait rien pour que l’on soit absorbés par l’affaire ?

Alors que Junichi Miyashita réussit à créer des scènes iconiques que l’on n’oublie pas une fois l’épisode fini, Ôgizawa écrit du prêt à porter scénaristique. Il oublie également au début de l’épisode qu’il écrit un Mystery Tour, et nous fait une sorte de pseudo-huis clos avec la famille de la prétendue victime – huis clos qui ne sert strictement à rien, car il ne fait pas avancer l’enquête. Ne mentionnons pas non plus le potentiel gâché de l’agent de police qui est un ancien collègue de Kogorô du temps où il était policier. Rien n’est fait avec ce personnage, alors que tant pouvait être créé.

III – Conclusion

4/10. Un épisode mauvais qui conclut une affaire nulle. Non, nous ne touchons pas le fond, et Détective Conan a connu pire. Non, ce n’est pas le moins bon scénario qu’Ôgizawa nous ait pondus. Mais le manque de soin apporté aux visuels et la nullité du script ne peuvent pas sauver l’affaire des épisodes 801 et 802.  Le prochain épisode, scénarisé par Junichi Miyashita, fera aisément mieux.