Détective Conan épisode 803 : L'Affaire des précautions incendiaires

L’épisode 803 de Détective Conan est sorti le 12 décembre 2015 et s’appelle « L’Affaire des précautions incendiaires ».
Il est scénarisé par Junichi Miyashita, et est storyboardé par Shigenori Kageyama. Le superviseur de l’animation est Seiji Muta. Les directeurs de l’animation sont Michitaka Yamamoto, Ryûta Imaizumi et Juri Saitô.

Conan, Haibara et les Detective Boys font une ronde de prévention contre les incendies dans la rue. Cela fait partie d’une sorte de service civique qu’ils effectuent dans leur quartier avec des pompiers volontaires. Ils voient un homme louche courir très rapidement devant eux, comme s’il essayait de s’échapper de quelque chose. Quelques minutes plus tard, ils découvrent, non-loin de là, qu’un parc pour enfants est en feu. Ils appellent les pompiers.

Cela fait quelques semaines que, tous les deux jours, un mystérieux pyromane met feu à des installations de rue à Beika. Genta voit régulièrement l’homme suspect, car il est un client régulier du petit magasin où il va acheter ses bentô. Le pistant le lendemain, ils apprennent qu’il s’appelle Suguru Kaimashi. Il blague avec la vandeuse, Harue Yatabe, en faisant des allusions au feu et aux incendies.

Conan et les autres le suivent jusqu’à sa maison. Le soir, après avoir éteint les lumières, il sort de chez lui. Les enfants le perdent de vue, mais Conan décide de passer par le parc qui a été incendié il y a un an, lors d’une affaire similaire. Une sorte de toile, posée sur le toboggan public, prend subitement feu et manque de tuer les enfants. Kaimashi sort de nulle part et les sauve. Il explique qu’il a encore laissé s’échapper le coupable.

Le lendemain, les enfants restent avec lui pour mener l’enquête, mais Kaimashi leur fausse compagnie. Conan revisite tous les lieux sur lesquels il y a eu un incendie, et se rend compte qu’à chaque fois, sur un panneau environnant, un hiragana ou un kanji a été entouré en rouge. Il comprend qu’il s’agit d’un compte à rebours. Les symboles entourés font « to », « he », « ho » et « ni », ce qui, mis ensemble, fait le nom de l’entreprise qui fabrique les jeux pour enfants dans ces parcs.

Se rendant au siège de l’entreprise, qui est situé non loin de là, les enfants voient un gaucher, comme Kaimashi, de dos, avec une torche. Il s’apprête à faire flamber tout l’endroit. Après avoir répandu de l’essence partout sur le sol, il jette une torche au sol… lorsque Conan tire dans un ballon et fait voler la torche en-dehors de la zone recouverte par l’essence. La coupable est la dame du magasin, ancienne directrice de production de l’usine de fabrication des jeux pour enfants, qui a été licenciée abusivement après la mort d’un enfant dans un des parcs.

I – Graphiquement

L’épisode 803 est difficile à décrire. Il n’est pas beau, et il n’est pas moche. Certains plans semblent avoir été dessinés à la va-vite – certains autres, qui sont l’œuvre du superviseur Seiji Muta, sont magnifiques. Certaines scènes sont visuellement réussies, d’autres sont un échec glaçant de mocheté. Michitaka Yamamoto n’a jamais été un bon dessinateur, or, en tant que directeur d’animation, c’est lui qui se charge des plans principaux de l’épisode, avec deux de ses camarades. Saitô et Imaizumi n’aident pas, tant leur niveau semble également faible.

Le storyboard n’essaie pas non plus de sauver les meubles. Il est clairement supérieur à la plupart des storyboard des autres épisodes Détective Conan, car Kageyama fait attention à ce qu’il y ait peu de plans trop longs ou trop fixes. Il les rend variés et, parfois, même intéressants esthétiquement. Mais il y a peu à se mettre sous la dent. Kageyama est généralement en charge des épisodes importants tirés du manga, et il a déjà par le passé fait un très bon travail (sur le Mystery Train, notamment). Pourquoi n’a-t-il pas mis tout son talent au service de son storyboard comme il le fait généralement ?

Les décors de l’épisode ne sont pas mauvais, sans être exceptionnels non plus. Ils sont assez variés pour qu’on les apprécie. Le problème principal est la géographie de Beika. Cela fait bien longtemps que l’équipe de production de l’animé aurait dû se mettre d’accord sur la topologie de la ville. A chaque nouvel épisode, on voit des nouveaux parcs, alors que l’équipe visuelle aurait pu se mettre d’accord sur les cinq ou six parcs principaux de la ville pour qu’on les revoie régulièrement. Cela permettrait de donner plus de consistance et de cohérence à cette grande série qu’est Détective Conan.

II – Scénaristiquement

Après un filler en deux parties décevant scénarisé par le terrible Ôgizawa, l’épisode 803 marque le retour de Junichi Miyashita. Comme toujours, quand bien même un filler nous a récemment terrassé d’ennui, l’excellent scénariste réussit à nous sortir de notre torpeur avec un filler qui pique l’intérêt.

Certes, l’épisode 803 n’est pas le meilleur que Miyashita ait écrit, ni le meilleur de la saison. Il n’est peut-être pas le plus hypant que l’on ait pu regarder. Mais il a plusieurs mérites. Tout d’abord, de créer un personnage assez attachant, ce qui est rare dans un filler, et, ensuite, d’être innovant. Pourquoi des incendies en série ? Quelle est la signification des symboles entourés de rouge ? Toutes ces questions intriguent et permettent de conférer à l’histoire du filler un certain intérêt dont beaucoup d’épisodes rêveraient.

Evidemment, l’épisode 803 n’est pas parfait. Il a des défauts, parmi lesquels, notamment, son manque de personnages. Il y a deux suspects, Takagi et les Detective Boys. C’est peu. Aussi, les DB sont inutiles, comme trop souvent. Pourquoi ne pas gagner du temps en les supprimant pour créer une affaire avec uniquement Conan et Haibara ? Enfin, la présence de Takagi est illogique, étant donné qu’il est attaché à la section de la police métropolitaine qui gère les meurtres, et non celle qui s’occupe des incendies.

Toutes ces critiques ayant été soulevées, l’épisode 803 est bien supérieur à ses prédécesseurs, et est plus agréable à regarder qu’un filler moyen. Il a peut-être moins cet éclat de génie que beaucoup des épisodes de Miyashita ont, mais tant pis – on s’en contentera.

III – Bilan

6/10. Ce n’est pas un incontournable, et Miyashita n’est pas au sommet de son art, mais il reste plus sympathique que les fillers d’Ôgizawa qui précèderont et suivront.