Détective Conan épisode 806 : L'Illusion du ventriloque

L’épisode 806 de Détective Conan est sorti le 30 janvier 2016 et s’appelle « L’Illusion du ventriloque, Première partie ».
Il est scénarisé par Junichi Miyashita, et est storyboardé par Seiki Taichû. Le directeur de l’animation est Nobuyuki Iwai.

Riichi Tengan, 40 ans, ventriloque, fait un spectacle où se rendent Kogorô, Conan et Ran. Avec une marionnette dont il fait la voix, son spectacle traite d’un homme qui s’imagine qu’une marionnette l’a forcé à commettre un meurtre.

A la fin du spectacle, Kogorô va retrouver Tengan pour qu’il lui explique pourquoi il l’a embauché. En marchant dans un couloir, ils découvrent l’apprenti de Tengan, Haruomi Togawa, en train de parler avec la femme de Tengan, Kazuko. Elle pense que Tengan « est au courant pour eux ». Kogorô n’a pas le temps d’en savoir plus, car il entend un cri dans une pièce adjacente : Riichi est en train d’essayer de poignarder sa marionnette en criant « Sors de moi ! ». Conan se rend compte que Riichi souffre de schizophrénie.

Kogorô maîtrise Riichi et il est envoyé à l’hôpital pour se reposer. Une fois réveillé, il demande à voir le détective. Il lui explique qu’il entend des voix, qui viennent de sa marionnette, et qu’elle lui dit de tuer sa femme car celle-ci le trompe pour son apprenti. Kogorô refuse, car ce n’est pas son métier en tant que détective.

Le lendemain, le téléphone sonne à l’agence. Ran décroche, et découvre que Tengan a tué sa femme. Au poste de police, sa personnalité se dédouble.

Kogorô et Conan mènent l’enquête dans la maison du ventriloque, et découvrent qu’il n’entendait pas des voix : des émetteurs de son Bluetooth étaient accrochés un peu partout dans la pièce, et c’était un iPod, scotché sous une des chaises, qui réglait les pistes sonores. Les empreintes digitales indiquent que l’assistant de Tengan est le coupable. Riichi est innocenté. Pourtant, quelque chose donne le doute à Conan.

I – Graphiquement

Sur le plan graphique, l’épisode 806 est plus qu’acceptable. Iwai fait un bon travail, et aucun plan ne choque l’œil ; les visages des personnages ne sont ni trop ronds ni trop pointus, et le storyboard est de qualité. Quelques petits faux raccords se sont glissés dans l’épisode, mais il n’y a rien de bien choquant. Il y a tout au plus des petits problèmes de placement des personnages, qui se déplacent d’un mètre ou dont la position n’est pas la même d’un plan sur l’autre.

[bras à 6 :49 et 6 :50]

On remarque que si l’épisode est truffé de plans en traits noirs, les plans choisis pour être dessinés en traits noirs sont très questionnables. Il s’agit parfois d’une main, ou alors d’un plan qui dure très peu de temps. Pourquoi ne pas avoir concentré les traits noirs sur les scènes les plus importantes ?

L’épisode étant scénarisé par Miyashita, celui-ci réutilise un endroit que l’on ne voit que dans ses fillers, à savoir la scène d’interrogatoire avec la vitre opaque. Elle apparaît dans certains épisodes de Miyashita, dont l’épisode 707. La continuité graphique fait plaisir, car elle permet de créer un véritable univers de fillers qui donne un sens plus profond à la série.

[image interrogatoire]

II – Scénaristiquement

Le scénario étant signé Junichi Miyashita, nous savions d’emblée qu’il allait être de qualité. Cet épisode-ci confirme, une fois de plus, la qualité de ses scénarios.

L’idée d’utiliser la schizophrénie dans une affaire de Conan est très bonne. C’est d’autant plus agréable que cette pathologie a été trop peu vue dans la série. L’idée de rajouter à cela une marionnette, proprement terrifiant, est également bonne, car elle donne une atmosphère assez « creepy » au personnage. Tengan est un de ces méchants dont on se souviendra lorsqu’on aura oublié tous les autres. Le design de la marionnette en question, qui réussit à être à la fois fascinante et effrayante, lui donne une véritable personnalité ; elle est un personnage à part entière de l’épisode, et nous ne pouvons qu’espérer qu’elle soit aussi bien utilisée dans le prochain épisode.

Evidemment, demander à ce que ces personnes soient réutilisés dans une affaire ultérieure serait trop demander. Et c’est bien dommage. Comme nous l’écrivons souvent dans ces critiques, l’équipe de production de la série animée aurait tout intérêt à créer des liens entre des épisodes fillers – même si ces liens sont mineurs, cela permettrait, pour les spectateurs aguerris que nous sommes, de s’immerger plus profondément dans un univers animé qui souffre d’un manque de continuité.

III – Bilan

Miyashita réussit le tour de force de faire un personnage dont on se souviendra vraiment pour longtemps, la marionnette. 8/10.