Détective Conan épisode 810 : La Sombre préfecture de police

L’épisode 810 de Détective Conan est sorti le 27 février et s’appelle « La Sombre préfecture de police ».
Il tiré des files 913 et 913 des volumes 86 et 87, et est storyboardé par Nobuharu Kamanaka. Le directeur de l’animation est Kenichi Ôtomo.

Un meurtrier tue un homme sans défense dans la forêt. Il lui tatoue une marque sur le front, et dit être Bishamonten.

Kogorô, Conan et Ran vont à Nagano visiter le lieu de bataille historique de Kawanakajima. Ils rencontrent les agents de la préfecture de police, Yamato, Yûi et Morofushi. Conan se rappelle que Yamato correspond aux descriptions de Rum.

Ils sont rejoints par trois collègues, qui cherchent le chef d’escouade, Takeda. Yamoto dit à ses collègues de dire à Takeda, quand ils le retrouveront, qu’il préférerait mourir que de retourner dans son escouade.

Yamoto parle avec Yûi Uehara, et la conversation dérive sur le café qu’elle prépare. Elle dit que le nouveau chef de la division préfère le thé noir, et qu’il a été muté depuis l’Agence de la police nationale.

Alors qu’ils marchent le long d’une rivière appelée « Rivière rouge » du fait des milliers d’hommes morts pendant la bataille de Kawanakajima, Yamato remarque une tête flottant à la surface dans une grande flaque de sang. Il la récupère, et Morofushi retrouve les restes du cadavre, très endommagés, sur le bord de la rivière. Il s’agit de Takeda, le chef d’escouade.

Les médecins légistes remarquent une marque en « x » sur le front la victime. Serait-ce un oiseau ? Arrive soudainement un homme grand, charnu, qui n’a qu’un seul œil : c’est Hyôe Kuroda, le chef de la division homicide de Nagano.

Il demande à Kogorô de rester avec Yui. Conan en profite pour demander à la policière des informations sur Kuroda, qu’il trouve très suspect. Il a été, selon Yui, dans un coma pendant dix ans. Il est resté à l’hôpital de police pendant tout ce temps. Lorsque l’infirmière lui a retiré ses bandages, ses cheveux étaient devenus blancs, alors elle ne l’a pas reconnu, il était comme un autre homme. En se réveillant, il a dit qu’il ne se souvenait plus de tout.

I – Graphiquement

N’y allons point par quatre chemins, l’épisode est, graphiquement, une déception. Pour une affaire aussi importante, des animateurs de qualité auraient dû être mobilisés pour vérifier le travail du directeur de l’animation. Il n’en est rien. Ôtomo peut parfois se révéler bon, mais il peut aussi, d’autres fois, peut-être pas précipitation, se montrer désastreux. La différence entre les personnages et le décor est flagrante, et nous sort de l’histoire. L’utilisation de photographies digitalisées fait penser à un Mystery Tour, ce qui n’est pas un compliment. Les animations en elles-mêmes ne sont par ailleurs pas très bonnes.

Au niveau des couleurs, ça n’est pas très bon non plus, mais nous sommes habitués. Il ne faut pas désespérer ; le film 22 de Détective Conan a montré que l’équipe de production pouvait avoir un sens du style, et qu’ainsi, un jour, nous pourrions bénéficier de couleurs moins vives, moins flashies et moins cheap, que celles qui nous sont données à voir dans cet épisode.

II – Scénaristiquement

L’envie d’Aoyama de faire une affaire « longue » était la bienvenue. Nous n’en sommes qu’au premier épisode, mais l’histoire qui est racontée capte d’emblée notre attention. Les personnages intéressants qui sont inclus dans l’affaire permettent une meilleure immersion dans une affaire que nous espérons de ne pas être oubliable.

L’équipe de production de l’animé a cru bon de faire quelques modifications par rapport au travail d’Aoyama. Tout d’abord, ont été rajoutés des corbeaux dans l’épisode. Cela est typique de l’animé : parce que l’équipe de production ne peut pas s’éloigner du manga, elle va essayer de jouer sur les interstices pour rajouter du poids à sa mise en scène. Le problème, ici, c’est que les corbeaux représentent l’Organisation, dans la série ; or, le seul personnage qui pourrait être de l’Organisation dans l’épisode est Kuroda. Si l’animé a fait cela pour nous faire comprendre que Kuroda est Rum, alors c’est un spoil. Si l’animé a fait cela juste parce que « les corbeaux, ça rend bien », alors c’est une stupidité. L’animé ne devrait pas brouiller les pistes qu’Aoyama se donne du mal à mettre en place.

L’équipe de prod a également pris la décision, fort discutable, de supprimer le début de la première file constituant cet épisode, où l’on voyait Heiji et Kazuha à l’arrière de la voiture de Yamamura, être ramenés chez eux. Pourquoi ce choix ? Ce genre de petite scène permet de créer une continuité entre les épisodes, ce dont Détective Conan, une série de 810 épisodes, aurait bien besoin. C’est une occasion manquée de voir Heiji et Kazuha, ce qui aurait bien fait plaisir à leurs fans.

Comme nous l’avons dit, le scénario en lui-même est bon. Il est d’autant plus intéressant qu’il met en place le personnage de Kuroda. Est-il méchant ? Son apparence, qui est censée faire peur, est-elle une fausse piste ? Le personnage a certes l’air maléfique, mais il travaille pour la police ; serait-ce un moyen pour Aoyama de nous indiquer que l’Organisation a infiltré les services de police japonais ?

Nous devons, quoiqu’il en soit, saluer la réussite du design de Kuroda. Aoyama a rarement réussi, ces derniers temps, un design aussi réussi. Kuroda ne ressemble à rien que l’on ait vu, et son visage est inoubliable.

Quelques indices sont évoqués dans l’épisode. Le fait, par exemple, que Kuroda n’aime que le thé noir. Est-ce une manière pour l’auteur d’indiquer qu’il fait partie de l’Organisation ? Nous ne le saurons que dans maints épisodes.

III – Bilan

7,5/10. Un épisode au scénario bon et aux personnages attachants, mais qui est quelque peu plombé par l’échec visuel qu’il représente. Mettre Ôtomo sur un épisode important, ça n’est pas une bonne idée. Espérons que ce soit un autre directeur d’animation qui soit choisi pour la conclusion de cette affaire qui, quoi qu’il en soit, semble être de qualité.