Détective Conan épisode 815 : Le Meurtre en huis clos de l'actrice qui avait un blog
Il est tiré des files 919 et 920 du volume 87, et est storyboardé par Umesaburô Sagawa. Le directeur de l’animation est Yui Ushinohama, assistée de Tomoe Morishita et de Nozomi Sakamoto.
Conan continue son enquête mais bloque sur l’arme du crime. Il comprend grâce à l’aide impromptue d’Haibara, qui parle de cuiseur de riz à Ayumi. Il utilise son nœud-papillon modulateur de voix pour imiter Agasa et expliquer aux policiers que Saya a tué Kyôna de peur que celle-ci divulgue son secret, en utilisant du fil de pêche et un hélicoptère miniature. L’arme du crime était un bâton à selfie.
Le secret de Saya était son âge, car celle-ci mentait en disant qu’elle avait 24 ans ; elle en avait en réalité cinq de plus.
Megure et Takagi félicitent Agasa d’avoir résolu l’affaire. Arrive alors Kuroda, qui dit être devenu l’officier directeur de la division homicide en remplacement de Kiyonaga Matsumoto. Haibara a peur et se cache derrière Conan.
I – Graphiquement
Les épisodes de Détective Conan sont généralement qualibrés pour adapter un chapitre et demi du manga. Ainsi, trois chapitres correspondent à deux épisodes. Seulement, comme nous le verrons plus amplement dans la deuxième partie de cette KudoCritique, l’épisode 815 n’adapte qu’une seule file du manga, contre deux pour l’épisode précédent. La conséquence naturelle de cela est un manque de scènes à adapter. Ainsi, l’épisode 815 commence par les deux dernières minutes de l’épisode 814. Or, si l’épisode précédent était bien dessiné, car dirigé par Keiko Sasaki, l’épisode 815 est moche, car dirigé par des directeurs de l’animation peu talentueux. Le fan attentif distingue donc immédiatement les scènes dessinées par Sasaki de l’épisode précédent, et celles dessinées par Ushinohama et ses assistantes.
Ceci mis à part, Seiji Muta, qui supervise la série, a réussi à dessiner lui-même certains plans, dont quelques-uns en traits noirs, à la fin de l’épisode. Et cela est fort bien, car la fin de l’épisode 815 se devait d’être épique, et bien storyboardé. Malheureusement, le design de Kuroda est assez mauvais, parce que la directrice de l’animation et ses assistantes ne savent pas bien le dessiner. Il aura donc fallu attendre le film 22 pour avoir une version animée de Kuroda qui soit fidèle à son design du manga.
Remarquons enfin quelque chose : dans la toute dernière case du manga, on voit Conan et, derrière lui, Haibara, qui essaie de se cacher. Il semblerait que ce soit l’assistant d’Aoyama, Yutaka Abe, qui ait dessiné Haibara dans la dernière case, car elle n’est pas dessinée avec le style de dessin du maître. Cela n’est pas bien dérangeant, car, en bien des domaines, Abe a dépassé Aoyama en termes de character design. Mais on peut se demander pourquoi Aoyama lui a demandé de dessiner Haibara si soudainement, alors que les assistants n’ont généralement aucun rôle dans le dessin des personnages principaux de la série dans DC.
II – Scénaristiquement
Comme nous l’avons écrit plus haut, le découpage de l’épisode a été mal géré, et l’épisode 815 n’a qu’un seul chapitre à adapter, ce qui a conduit l’équipe de direction à réutiliser des scènes de l’épisode précédent, et à utiliser des flashbacks un tantinet trop longs. Ce n’est pas bien grave.
La fin de l’épisode est particulièrement bonne et intéressante. Alors que Conan disait, dans l’épisode précédent, qu’il n’avait pas à s’inquiéter de Kuroda car celui-ci était policier à Nagano, il apprend ici que Kuroda est devenu officier supérieur de la division de police #1 (celle des homicides), devenant le supérieur de Megure et Shiratori, qui sont inspecteurs. Il remplace donc Kiyonaga Matsumoto, qui tenait avant le poste. Celui-ci a donc probablement été promu à un rang plus élevé, c’est-à-dire sûrement officier directeur supérieur, qui est le supérieur de Kuroda.
Cette décision permet d’installer Kuroda dans le paysage de la série de manière durable. Il aurait été difficile pour Aoyama de le faire apparaître s’il restait à Nagano. Mais cela tombe également particulièrement bien, car le doubleur de Matsumoto est décédé quelques temps avant la parution du chapitre sur lequel cet épisode est basé. Or, on ne voit que très rarement les policiers de rang 4 (le grade actuel de Matsumoto) dans la série. Aoyama a donc réussi d’une manière admirable à évacuer le personnage.
L’affaire de meurtre en elle-même n’est clairement pas la raison pour laquelle on va regarder cet épisode. L’affaire n’est pas mauvaise, mais elle ne sort pas vraiment du lot. Certes, la musique des premiers épisodes de Conan fait plaisir aux oreilles, mais si l’on veut un meurtre de ce type, on peut tout autant regarder les épisodes 48 et 49 de la série.
Le fait que Kuroda soit désormais le supérieur de Megure va permettre de le faire apparaître dans la série lorsque nécessaire, ouvrant de nouvelles perspectives pour l’Arc de Rum. Nous avons hâte de voir ce que cela va donner.
III – Bilan
8/10. Une bonne conclusion pour une affaire assez intéressante pour nous tenir en haleine, bien que le stratagème du meurtre soit trop hasardeux pour être réellement fonctionnel. La promotion de Kuroda à Tôkyô est un outil scénaristique génial qu’Aoyama, on l’espère, maniera de manière intéressante.
