Détective Conan épisode 818 : La Course-poursuite enragée de Kogorô

L’épisode 818 de Détective Conan est sorti le 21 mai 2016 et s’appelle « La Poursuite enragée de Kogorô ».
Il est scénarisé par Toshimichi Ôkawa, et est storyboardé par Seiki Taichû. Les directeurs de l’animation sont Aiyû Imoto, Nobuyuki Iwai et Tomoko Fukunaga.


Conan et Ran se rendent à un concert de Risa Purple, une idole et chanteuse devenue célèbre. Ils ont obtenu les places grâce à Kogorô, qui a été embauché pour être son garde du corps.

Derrière le rideau, Risa discute avec Ginji Yamane, son manager, et Kogorô. Il rencontre Bianca, la MC, et Junichi Sakuta, le directeur de diffusion de Beika TV. Seulement, un homme masqué déclenche l’alarme incendie, coupe l’électricité, et kidnappe Risa.

Kogorô tente de courir après le ravisseur, mais échoue lamentablement ; Ran, cosplayée en Risa pour l’occasion, monte sur scène et abat un des ravisseurs d’un coup de genoux. Mais un homme de main arrive et taze les deux filles, emportant Ran par mégarde avec lui.

Conan et Kogorô essaient de rattraper les ravisseurs, mais échouent. Megure arrive sur les lieux et commence son enquête. Ils réussissent à traquer le signal du téléphone de Ran. Conan, ne pouvant suivre Kogorô, enquête sur les indices laissés par les kidnappeurs.

L’imprésario de Risa explique à la police qu’ils avaient reçu des appels téléphoniques menaçants récemment. L’homme au téléphone disait que s’ils ne libéraient pas Risa, payée trop peu pour ses concerts, quelque chose de terrible arriverait au concert.

Kogorô utilise la voiture d’un dénommé Takichi Takeyama, qui est propriétaire d’un magasin de recyclage, pour retrouver rapidement la trace de Ran. N’aboutissant à rien, il sort de la voiture et remercie Takeyama. Mais il se rend alors compte, grâce à une diffusion sur des écrans géants en ville, que Takeyama était l’un des ravisseurs.

Aidé de Takagi et Conan, Kogorô se rend au repaire des ravisseurs. Il comprend que ces derniers se sont rendu compte que Ran n’était pas Risa. Lisant les mails du chef des ravisseurs, il comprend que Risa a demandé à ce qu’il organise le kidnapping afin de faire de la publicité gratuite. Mais comme Ran a vu le visage des ravisseurs, ceux-ci vont tenter de l’enterrer vivante.

I – Graphiquement

L’épisode 818 est, graphiquement, une réussite. Aucun plan ne pique les yeux, et le character design des personnages est toujours respecté. Nous étions à l’origine sceptique, car l’épisode a plusieurs directeurs d’animation (ce qui n’est jamais un gage de qualité), mais ces craintes sont infondées ; l’épisode est plus que satisfaisant.

La palette de couleurs elle-même est bonne. Pas de couleur flashie/fluo mal placée, ou presque. Cela fait quelques épisodes qu’elles ont disparu – espérons que ce phénomène positif continue dans les prochains épisodes.

L’animation en elle-même est assez bonne, même si certains passages, relativement courts, piquent les yeux. Il est positif de constater que l’animation des personnages est de qualité, car l’épisode « bouge » beaucoup, étant basé sur l’action autant que sur l’enquête.

Enfin, sur un plan plus anecdotique, on remarque que si l’équipe de production de l’animé, dans le but de faire de Détective Conan un animé familial, a considérablement réduit le tour de poitrine de Ran depuis les épisodes 400 et quelques, l’obligation de faire de Ran un sosie de Risa les a conduits à réaugmenter les formes de l’héroïne.

II – Scénaristiquement

D’un point de vue scénaristique, l’épisode est une réussite. Le rythme est parfait, alternant des phases de course-poursuite (donnant à l’épisode son nom bien trouvé) et des phases d’enquête qui n’ennuient pas. Megure et Takagi réussissent à se débrouiller seuls avec leur cerveau et la technologie de la police, ce qui fait plaisir.

Une des choses les plus plaisantes, dans tout cela, est la perpétuation du rebondissement. L’épisode ne souffle que rarement, mais ne s’arrête jamais. Lorsque l’on croit qu’une situation va être résolue, elle repart de plus belle, nous permettant d’apprécier l’affaire de bout en bout.

Evidemment, l’épisode n’est pas sans défauts. Nous pouvons en citer quelques-uns : le fait que Kogorô soit garde du corps, alors qu’il est détective (ce n’est ni la première, ni la dernière fois que cela arrive, mais tout de même) ; le fait que Ran étant cosplayée en Risa, son kidnapping était trop prévisible ; le fait que la partie « enquête » du côté de Megure est un peu trop facile.
La plus importante des critiques est bien le fait que Ran soit kidnappée. Elle est l’un des personnages les plus kidnappés de la série. L’idée d’un kidnapping basé sur une ressemblance avec un autre personnage a aussi déjà été utilisé, et plus brillamment, dans le téléfilm Lupin III vs. Conan. Ran sera kidnappée dans la saison suivante également. C’est dommage, mais en même temps, inévitable dans une série aussi longue.

Aussi, Toshimichi Ôkawa, le scénariste de l’épisode, a le courage d’adresser, bien que fugacement, une critique au modèle économique du business des idoles au Japon (le fait qu’elles soient exploitées, sous-payées, qu’elles ne soient pas en sécurité à cause des fans maniaques, …). C’est assez inattendu, et pourtant intéressant, dans un épisode de DC.

Quoiqu’il en soit, l’épisode laisse sur la faim, et c’est une très bonne chose : lorsqu’il finit, le spectateur n’a qu’une envie, regarder la suite pour savoir comment Conan et Kogorô vont sortir Ran de là. Le fait que cet épisode plaise tant est un signal positif pour l’équipe de production de l’animé : l’épisode 818 est le tout premier épisode scénarisé par Toshimichi Ôkawa, qui sera, grâce au succès critique de l’épisode, réengagé tous les trente épisodes environ pendant quelques années. Seule tâche sur cette toile : énormément des épisodes de Toshimichi mettent en scène un kidnapping…

III – Bilan

8,5/10. Un filler qui devra rester dans les mémoires des fans de Détective Conan. Allant au-delà du minimum syndical, il propose une histoire intéressante qui montre ce que la franchise Détective Conan a dans le ventre.