Détective Conan épisode 819 : La Course-poursuite enragée de Kogorô

L’épisode 819 de Détective Conan est sorti le 28 mai 2016 et s’appelle « La Poursuite enragée de Kogorô ».
Il est scénarisé par Toshimichi Ôkawa, et est storyboardé par Seiki Taichû. Le directeur de l’animation est Akio Kawamura.

Kogorô Môri prend la parole à la télévision pour demander aux ravisseurs de lui rendre sa fille, qui a été kidnappée par erreur, en avançant qu’il détient des preuves pour incriminer les coupables.

Conan comprend que le coupable est la MC de Risa, qui était jalouse du succès de sa cadette. Il fait venir la police sur les lieux où Ran a été enterrée vivante. Les policiers l’arrêtent, ainsi que les deux hommes de main qui avaient enterré Ran. Kogorô et Conan creusent et trouvent Ran, encore vivante.

I – Graphiquement

L’épisode 819 est légèrement moins bon que son prédécesseur, mais de peu. La direction artistique est passée à Kawamura, qui est un bon directeur d’animation. Son seul défaut, nous le disons souvent, est d’avoir du mal à dessiner Kogorô, auquel il donne un design bien particulier, trop carré au niveau des mâchoires et trop rond au niveau des yeux, qui brusque un peu l’œil au début du visionnage.

Les qualités visuelles de la première partie de l’affaire se retrouvent donc ici, à l’exception des traits noirs, qui ont quasiment disparu. Les couleurs flashies et fluos ne sont quasiment pas présentes, et l’animation est de bonne facture. Cela fait plaisir, d’autant plus que le scénario valait la peine qu’un bon directeur d’animation comme Kawamura soit mobilisé.

Le storyboard reste assez discret, ce qui est dommage. Taichû n’est pas un habitué de la série, et sa patte reste très discrète. Dommage qu’un storyboardeur de talent comme Atsuko Kase n’ait pas été appelé sur cet épisode.

II – Scénaristiquement

Toshimichi Ôkawa ayant signé les deux parties de cette affaire, il maîtrise son histoire de bout en bout. Qu’on le dise clairement, elle n’est pas très poussée : l’enquête est assez faible, et tout est devinable. Mais l’excellence du scénario se trouve dans les idées et dans l’atmosphère. Ôkawa, dont c’est ici le deuxième script seulement après l’épisode 818, maîtrise son sujet. Il sait donner aux personnages leur caractère, et il sait écrire des bons dialogues. Il sait écrire des scènes épiques, et donner une tension narrative suffisante pour que l’on soit scotchée de bout en bout. L’épisode a certes quelques longueurs, notamment dans son premier tiers, mais rien de bien méchant : le scénario est bon.

On remarque tout particulièrement le talent d’Ôkawa dans la scène où Kogorô s’adresse aux ravisseurs à la télévision. Cette scène vaut la peine d’être regardée, car elle montre Kogorô dans tout ce qu’il a de plus beau et de plus grand. Le discours qu’il fait à la télévision (« Ma fille n’a aucune valeur pour vous. Elle n’a que 17 ans. Bien qu’elle ne dise rien à son père, elle a des rêves. Et vous êtes en train de les lui prendre ») met en lumière les liens forts entre Kogorô et sa fille, et cela fait plaisir ; trop souvent les auteurs de fillers rechignent à explorer les relations entre les personnages qu’ils mettent en scène. Pas Ôkawa.

En somme, que peut-on reprocher à cet épisode ?
Déjà, le fait qu’il ne s’étende pas sur un autre épisode encore. L’auteur avait largement de quoi faire, en termes d’idées, pour tenir trois épisodes. L’insistance de l’équipe de production de la série pour ne faire que des fillers en deux parties est mortifère pour les auteurs, comme Miyashita ou Ôkawa, qui débordent de créativité.
Ensuite, le fait que l’enquête soit un peu faiblarde, et facilement prédictible. Il manque ce petit grain de sel qu’Aoyama sait rajouter pour nous surprendre. Peut-être aurait-il fallu appeler Ôgizawa pour tenir le rôle de script doctor, pour une fois.
Enfin, l’absence de scène épique pour conclure l’épisode. On aurait aimé voir Kogorô seul contre deux ou trois malfrats enchaîner les prises de judo, comme il sait si bien le faire. Mais cela ne vient pas, et Conan ne tape pas non plus dans le ballon. C’est bien dommage, car la fin en aurait valu la peine.

III – Bilan

8/10. Un très bon filler, certainement une des affaires à ne pas rater dans cette saison de Détective Conan. Le concept aurait pu être étendu, et l’enquête aurait pu être plus poussée. Mais l’épisode 819 délivre plus que promis, ce qui fait de ce premier scénario d’Ôkawa une réussite.