Détective Conan épisode 822 : Les Suspects sont un couple d'amoureux

L’épisode 822 de Détective Conan est sorti le 18 juin 2016 et s’appelle « Les Suspects sont un couple d'amoureux ».
Il est tiré des chapitres 925 et 926, et est storyboardé par Umesaburô Sagawa. La directrice de l’animation est Yukiko Nakaya.

Alors qu’ils rentrent de l’école le lendemain, Conan demande à Haibara si elle ne reconnaît toujours pas Kuroda. Celle-ci répond par la négative ; elle n’a eu peur de lui que parce que son visage était terrifiant, pas parce que c’était un Homme en Noir.

En naviguant sur son téléphone, Haibara apprend que son joueur de football préféré, Higo, a été vu avec Yôko Okino et est probablement en couple avec elle. Elle commence à déprimer.
Conan retourne chez lui, et se rend compte que Kogorô aussi est sous le choc de la nouvelle, étant un ultrafan de Yôko.

Haibara décide d’embaucher Kogorô, et ils vont, avec Conan, à un nouveau restaurant italien qui est tenu par un ami d’Higo ; les deux célébrités s’y trouvent. Alors qu’elles vont visiter la cave à vin, la voix de Yôko retentit : le cadavre du propriétaire, Asuka, gisant dans le sang, est retrouvé jonchant le sol.

I – Graphiquement

Nous ne voudrions pas juger trop négativement la direction artistique de l’épisode 822. La directrice de l’animation, Yukiko Nakaya, en était à son premier épisode de Détective Conan, et c’était pour elle un premier pas dans l’univers de la série. Ainsi, si les personnages sont tous reconnaissables, Nakaya laisse sa patte sur le design des yeux et sur la forme des visages, rendant son style reconnaissable. Il n’est pas mauvais, à vrai dire ; simplement, il est différent de ce à quoi on pourrait s’attendre. Cette animatrice, déjà directrice de l’animation d’un épisode de Conan à 29 ans, a de beaux jours devant elle.

Cela mis à part, les couleurs flashies et fluos verdâtres sont, à notre grand regret, de retour. Et elles sont partout : sur les chaussures de Yôko, dans le chouchou de Yôko, sur les vêtements, partout. Pourquoi ne pas avoir conservé la palette des épisodes précédents, qui faisaient quasiment disparaître ces terribles couleurs ?

Ensuite, on remarque que l’agence de Kogorô est bien plus petite dans le manga que dans l’animé. Nous l’avons déjà expliqué, les épisodes de la série, et plus encore les films, ont tendance à agrandir les dimensions de sorte à faire rentrer beaucoup de personnages en même temps dans un espace originellement restreint. L’agence de Kogorô du manga, bien plus petite, correspond déjà plus à la taille d’un logement que Kogorô pourrait se permettre d’acheter. Ainsi, si dans le manga, Kogorô se penche sur le divan près de la porte d’entrée et n’est pas très loin de la télévision, dans le manga, Kogorô s’affale sur la table basse entre les deux divans, afin que la distance avec la télévision soit respectée dans cette agence surdimensionnée.

Enfin, remarquons la pauvreté des décors. C’est quelque chose sur lequel les premiers épisodes de l’animé ne lésinaient pas, mais que l’on a vu se multiplier depuis le passage à l’informatisation : les décors de la série sont, souvent, désespérément vides. Et c’est là le cas : dans ce grand restaurant italien, il n’y a aucun autre client que le trio Kogorô/Conan/Haibara et le duo Higo/Yôko. Si l’on ne s’en rend pas compte, fort bien ; à partir du moment où on le remarque, il devient impossible d’oublier se vide intersidéral que les animateurs auraient très bien pu combler en dessinant des images fixes en arrière-plan.

II – Scénaristiquement

L’épisode 822 est un bon exemple de la politique des éditeurs depuis l’Arc de Rum. Comme nous l’avons expliqué, les éditeurs de DC ont mis en place un plan de relance de la série qui consistait à demander à Aoyama d’insérer des éléments de trame dans quasiment toutes les affaires. Ce que ce dernier a très bien fait : dans l’affaire précédente, Haibara rencontrait Kuroda ; ici, Conan lui demande de lui confirmer que le terrifiant policier n’est pas un agent de l’Organisation. En plus de cela, l’affaire permet de mettre en scène Higo et Yôko, des personnages secondaires sympathiques que les fans n’avaient pas vu depuis un bout de temps.

L’affaire en elle-même n’est pas mauvaise, on le sent déjà, mais elle n’est pas non plus de celles qui vous nous passionner. Qui plus est, le dernier tiers de l’épisode, qui est consacré au recueillement par la police des témoignages des trois suspects, est terriblement fade et statique, ce qui ne donne pas particulièrement envie de s’intéresser à cette affaire éphémère. L’épisode vaut quand-même le coup d’être regardé pour ses deux premiers tiers.

Enfin, remarquons qu’il est dommage que le thème de l’épisode soit un espionnage dans un restaurant. Non pas que cela soit mauvais en soi, mais on sait, avec le recul que le temps offre, que cette combine scénaristique sera réutilisée deux ans plus tard par Aoyama dans le prélude à l’affaire du voyage scolaire à Kyôto.

III – Bilan

Une affaire intéressante grâce à la combinaison de personnages sympathiques et d’un petit bout de trame. Les interactions entre les personnages sont, une fois de plus, ce qui sauve cet épisode, dont l’affaire n’est pas particulièrement intéressante. 7,5/10.