Détective Conan épisode 833 : La Faiblesse du grand détective
Il est scénarisé par Junichi Miyashita, et est storyboardé par Shigenori Kageyama. Le directeur d’animation est Akio Kawamura.
Alors que la nuit est déjà tombée, Kogorô poursuit un homme sur le toit d’un immeuble. Le suspect s’échappe après avoir tiré sur Kogorô, qui esquive de justesse la balle. Le détective échoue à poursuivre l’assaillant à cause de son acrophobie. Il ne voit pas que le revolver du coupable est tombé dans une allée entre les deux immeubles qui les séparent, et que quelqu’un est venu le récupérer…
Tout le monde se retrouve au bureau de Megure au Commissariat central. Takagi explique que la police est sûre qu’il a braqué une banque avec un couteau, mais que le couteau et l’arme à feu ont disparu.
Le lendemain, Kogorô, rentré chez lui, essaie de se tenir debout sur la chaise de son bureau, mais rien n’y fait : son vertige, sa peur de la hauteur, persiste. Ran interdit à Kogorô de boire de l’alcool en regardant la télévision, conformément à ce que les docteurs lui ont prescrit. Kogorô allume la télévision et regarde une chaîne d’information en continu : un homme, Sakaki Taizô, fait un discours avec la presse devant le centre de détention de Tôkyô, où il explique que même s’il a été soupçonné de fraude fiscale, il a été mis en liberté provisoire et conditionnelle avant son jugement au tribunal. Mais à ce moment-là arrive un individu sur une moto, qui, avec un pistolet que Kogorô semble reconnaître, tire sur Taizô.
Kogorô et Conan réussissent à retrouver la moto du suspect, et le suivent jusqu’à chez lui. Mais alors qu’ils arrivent au quatrième étage, celui où vit le suspect, celui-ci ferme la porte, leur tire dessus, et s’échappe par la fenêtre. Kogorô ne réussit pas à suivre le suspect à cause de ses vertiges.
La police arrive et inspecte l’appartement. La suspecte est Izumi Onda, 25 ans, employée de bureau. Elle a été candidate aux Jeux olympiques pour l’équipe de tir. Grâce à la police, Conan et Kogorô savent qu’elle a de prochaines cibles : le reste de l’équipe dirigeante Sakaki.
Kogorô et Conan vont prévenir les deux membres restants des dirigeants de l’entreprise Sasaki, mais ceux-ci refusent d’être aidés, portant déjà des gilets pare-balles et étant protégé par une entreprise privée de protection.
Conan trouve cependant que quelque chose cloche. Il réunit des indices, et comprend que tout n’était qu’un leurre du coupable pour détourner leur attention de sa cible véritable : Sakaki Taizô, qui est encore vivant, à l’hôpital de Beika nord.
Celle-ci se présente avec un pistolet dans la soirée alors que Sakaki discute business au téléphone, dans sa chaise roulante. Arrive alors Izumi Onda, qui menace Sakaki avec son pistolet. Kogorô lui explique sa déduction, et lui demande d’arrêter. Alors qu’elle braque son pistolet sur sa tempe pour se donner la mort, Kogorô l’empêche de tirer, mais ils tombent tous les deux du bâtiment. Megure et la police étaient arrivés à temps en bas pour les réceptionner avec un matelas amortisseur.
I – Graphiquement
L’épisode 833 est plus que satisfaisant graphiquement. Les personnages ont le visage qu’ils devraient avoir, à l’exception de Kogorô, que Kawamura n’a jamais réussi à bien dessiner. Les animations sont assez bonnes, ce qui est très important pour un épisode comme celui-ci qui a quelques phases d’action.
Les décors sont, comme bien souvent, très bons. Certes, les rues de Tôkyô sont désespérément vides, mais elles sont bien dessinées, les buildings ont un bon design, et surtout, Miyashita a pensé à envoyer la victime à l’hôpital de Beika nord, que l’on a déjà vu plusieurs fois dans la série. Ce même soucis de réalisme apparaît lorsque le suspect de fraude financière sort de prison : la prison montrée en arrière-plan, le Centre de détention de Tôkyô, est une prison réelle, celle où a séjourné Carlos Ghosn en 2019.
On remarque que le storyboardeur de l’épisode est Shigenori Kageyama. Cela est étonnant : Kageyama a tendance à s’occuper des affaires tirées du manga, et non des fillers. Peut-être l’équipe de l’animé a-t-elle considéré qu’un filler de Miyashita valait la chandelle d’embaucher Kageyama. Ceci étant, si les storyboards de Kageyama remplissent leur office, ils restent très basiques comparés à ceux d’un Ôkuwaki ou d’un Kase, qui impriment plus leur patte sur leurs épisodes.
II – Scénaristiquement
L’épisode 833 a été annoncé assez tôt comme étant scénarisé par Junichi Miyashita. Tout épisode de Miyashita est un évènement. Depuis la mort de Kazunari Kôchi, Miyashita a repris la place de meilleur scénariste de fillers de la série. Certes, il a connu quelques échecs, mais ils sont très rares. La qualité de ses épisodes ne fait jamais aucun doute. A-t-il une fois encore réussi ici ?
La réponse est oui. L’épisode 833 est très bon, et fait partie des meilleurs fillers de la saison 2016. De lui émane cette atmosphère que l’on aimait dans les premiers épisodes de la série. Le scénario est cohérent, quoiqu’un peu rapide sur certains points, et est appréciable tout du long. Dès l’attaque au pistolet par le motard, on comprend que Miyashita a plus d’ambition que les autres scénaristes de fillers : il n’est pas là pour nous servir un blabla inconséquent, mais bien pour nous faire vivre une histoire.
Comme pour beaucoup des fillers de Miyashita, nous nous disons qu’il est bien dommage que l’équipe de prod de l’animé gâche son talent en lui donnant que des fillers en une partie. Cet épisode aurait très bien pu être étiré sur deux parties, en rajoutant des éléments intéressants.
Aussi, l’épisode finit sur une note positive, qui saura faire plaisir aux fans : Conan narrateur explique que l’affaire s’étant conclue, Onda a été défendue par Eri Kisaki à son procès contre l’entreprise Sakaki. C’était une excellente idée, car cela permet de faire de Détective Conan un univers cohérent, harmonieux. Mais pourquoi, alors, l’équipe de production de l’animé n’a-t-elle pas eu l’ambition de faire un épisode après celui-ci, une suite de Confrontation au tribunal, où Eri Kisaki traitait de l’affaire ?
Enfin, remarquons quelque chose : si l’épisode 833 n’est pas banal, c’est parce que Miyashita essaie toujours de faire en sorte que chacun de ses épisodes ait une caractéristique inoubliable. Que l’on se dise, des années après, « Mais tu sais, c’est celui où tel personnage… ». Ici, Miyashita appuie sur l’acrophobie de Kogorô, qu’on lui connaît bien. C’était une très bonne idée de mettre cela en avant, mais on reste un peu sur notre faim : Miyashita n’en fait quasiment rien, et on aurait aimé plus de développement de personnage à partir de ce thème-là. Une introspection de Kogorô, par exemple. Dommage.
III – Bilan
Un peu dans la même veine que la Mystérieuse amnésique, l’épisode 833 fait partie des fillers de la saison 2016 qu’il faut voir. Il n’est pas spectaculaire, mais il offre un spectacle des plus appréciables. Il est en plus de cela complimenté par une esthétique de qualité. 7/10.
