Détective Conan épisode 839 : On peut entendre la voix du Tengu

L’épisode 839 de Détective Conan est sorti le 12 novembre 2016 et s’appelle « On Peut entendre la voix du Tengu ».
Il est scénarisé par Hiro Masaki, et est storyboardé par Atsuko Kase. Le directeur d’animation est Akio Kawamura.


Conan, Kogorô et Ran sont allés faire de la randonnée à la montagne, accompagnés d’un historien local. Lorsque le soleil se couche, l’historien leur conseille d’aller passer la nuit dans un hôtel non loin de là.

A l’hôtel, Ran et Conan sont témoins d’une dispute entre Shiego Imazu, ancien maire du village reconverti en agent immobilier, et Shôji Mayama, le maire de la municipalité. La pomme de discorde entre les deux est une question financière, que Ran et Conan ne comprennent pas.

Le lendemain, avant de repartir, les trois décident d’aller visiter la « grotte du Tengu », qui est une grotte sous-terraine qui contient un temple de prière. Mais alors qu’ils y rentrent en compagnie d’un agent touristique, ils découvrent sur la télévision qui retransmet l’intérieur de la grotte en direct qu’un homme avec un masque de tengu, qui a disparu plus tôt dans la journée, est tombé au sol depuis une hauteur de la grotte.

Entrant dans la grotte par un conduit étroit, ils foncent vers le corps de la personne qui est tombée de la falaise. Il s’agit du maire de la ville. Il a une corde autour de son cou – Kogorô pense qu’il s’est pendu au temple qui se trouve devant la falaise à l’intérieur de la grotte, et que sous le poids du maire, le rondin de bois a lâché et il est mort en tombant.

Conan enquête et, une fois la vérité découverte, endort Kogorô. Il révèle que le coupable est l’historien local, qui a tué le maire car celui-ci était en train de s’enfoncer dans une affaire de corruption avec des lobbies locaux qui comptaient transformer la montagne en une décharge industrielle.

I – Graphiquement

L’épisode 839 est, sur le plan graphique, une réussite. Cela n’est pas étonnant, lorsqu’on sait que son animation a été dirigée par Akio Kawamura. L’animateur-en-chef a de l’expérience, et sait parfaitement dessiner les personnages – à l’exception notable de Kogorô, dont il n’a jamais su maîtriser entièrement les traits. Mais qu’à cela ne tienne, Kawamura réussit à faire tenir ensemble toute l’animation de l’épisode de A à Z, sans qu’il n’y ait de heurts.

On doit également saluer la qualité des décors et des jeux de lumière. C’étaient deux choses très importantes dans cet épisode, qui se déroule en grande partie dans la nature. L’impression de retrouver un vieil épisode de Conan est réelle, car l’atmosphère qui est créée par la conjonction d’une bonne animation et d’un bon décor fait sentir le fan de Détective Conan chez lui.

Evidemment, on aurait aimé plus de traits noirs. Evidemment, on aurait aimé que le storyboardeur talentueux qu’est Atsuko Kase nous fasse plus sentir sa patte stylistique. Mais il ne faut pas trop en demander : l’équipe de production de l’animé n’a soit pas les moyens, soit pas l’ambition, d’améliorer ces deux aspects de leurs épisodes. C’est bien dommage, mais il faut s’y faire.

Le seul bémol graphique que l’on retient dans l’épisode est la taille de l’ouverture de la grotte. Lorsque sur le premier plan Conan regarde l’ouverture depuis l’intérieur de la grotte, le cratère d’ouverture semble très grand ; lorsque, sur une scène suivante, Conan se trouve au-dessus de la grotte, et se penche au-dessus du trou d’ouverture de celle-ci, l’ouverture est toute petite. Cette erreur de proportions est probablement due au fait que les équipes graphiques travaillent simultanément et ne pensent pas forcément à se coordonner sur tout. Cette petite erreur ne change rien à la qualité de l’épisode.

II – Scénaristiquement

Lorsqu’Hiro Masaki est chargé d’écrire un filler, nous ne pouvons que retenir notre souffle. Masaki est responsable de fillers bons comme de fillers très bofs. Il a scénarisé l’épisode 825, que nous avions trouvé assez mauvais, mais aussi le 876, qui avait été particulièrement visionnaire et innovant.

Ici, Masaki vise entre les deux. Le scénario est bon, et on prend du plaisir à voir cette enquête être résolue – d’autant plus que le décor, l’intérieur d’une grotte, est agréable et correspond bien aux vieux fillers de la série. Le murder trick est assez facile, mais après tout, regarde-t-on un filler pour être émerveillé par son meurtre ?

Ce qui est intéressant, toutefois, c’est le mobile du meurtrier. Il tue le maire de la ville car celui-ci, élu de manière frauduleuse avec de l’argent privé non-déclaré, marchait main dans la main avec des lobbies industriels pour accepter que des entreprises déversent leurs déchets industriels dans la nature. C’est assez étonnant que la politique fasse irruption dans Détective Conan.

L’épisode présent fait partie de ces épisodes qui nous montrent Conan, Kogorô et Ran en camping ou randonnée, et qui tombent sur une affaire en chemin. C’est une trope classique de Détective Conan, qui fonctionne toujours aussi bien. Evidemment, on aimerait que les scénaristes de fillers prennent un peu plus de risques, qu’ils nous montrent Conan partir en vacances avec Agasa et Haibara uniquement, ou avec Heiji (d’autant plus que la dernière affaire avec le détective de l’Ouest était assez décevante…) ; malheureusement, le manque d’ambition de l’équipe de production de l’animé empêche cela d’arriver.

Sur le plan de l’anecdote, on remarque que cet épisode marque le retour des cartes de visite dorées de Kogorô, que l’on avait vues la première fois dans le film 17.

III – Bilan

Un filler à l’intrigue intéressante, qui dispose d’une bonne ambiance et de beaux décors, et qui tente d’être original malgré une formule éculée. Des efforts louables de la part d’un scénariste de fillers dont on a envie de découvrir le potentiel. Un des meilleurs fillers de la saison 21. 7,5/10.