Détective Conan épisode 840 : Le Dernier cadeau

L’épisode 840 de Détective Conan est sorti le 19 novembre 2016 et s’appelle « Le Dernier cadeau ».
Il est scénarisé par Nobuo Ôgizawa, et est storyboardé par Masaharu Ôkuwaki. La directrice de l’animation est Keiko Sasaki.

Un matin, Conan, Kogorô et Ran regardent les informations. Ils apprennent qu’une femme nommée Junko Hirose est suspecte dans l’affaire du meurtre de Masaru Katsui, à qui elle devait de l’argent. Elle aurait finalement avoué son meurtre.

Kogorô se rend au commissariat de police pour en parler avec l’inspecteur Megure. L’agent Takagi lui explique l’affaire, et l’heure à laquelle la suspecte, Hirose, a probablement tué la victime. Mais Kogorô lui trouve un alibi : à 20h ce vendredi, elle n’était pas à Tonkoro, mais à Beika, sur une place publique où Kogorô se trouvait après avoir trop bu.

Hirose ayant été innocentée, Kogorô est fier de lui. Mais Conan ne l’entend pas de cette oreille-là : pour lui, Hirose reste suspecte, car plusieurs éléments cloches dans le meurtre. Il pense que l’heure du crime n’a pas été bien estimée, et qu’Hirose cache quelque chose.

Après avoir interrogé l’ex petit-ami d’Hirose, Conan comprend qui a commis le crime et pourquoi. Il fait venir les concernés et la police, et endort Kogorô pour résoudre l’affaire. Hirose est bel et bien la coupable, et est arrêtée.

I – Graphiquement

L’épisode 840 partait dans les meilleures conditions, car sa directrice d’animation était Keiko Sasaki. Douée d’une expérience certaine et d’un trait capable, Sasaki sait reproduire à merveille le design des personnages que nous connaissons, et n’échoue que très rarement à produire un contenu de qualité. L’épisode 840 bénéficie ainsi de bout en bout de sa maestria, et nous n’avons rien à dire esthétiquement de ce point de vue-là.

Même au niveau de la palette de couleurs, le rendu est plus que correct, les couleurs flashies ayant été amenuisées au profit de couleurs un peu plus sombres et ternes, qui correspondent mieux à l’ambiance de l’épisode.

Le véritable regret, cependant, c’est l’absence de la patte du storyboardeur. Ôkuwaki fait partie de ces rares storyboardeurs de la série à avoir une patte propre, un style distinctif. Il n’utilise dans cet épisode aucune de ses capacités pour nous en mettre plein la vie. C’est bien dommage, car un bon storyboard est un storyboard qui embellit l’histoire, qui flatte la perception de l’esthétique de l’épisode. C’est d’autant plus dommage que le scénario est bon.

II – Scénaristiquement

Les derniers fillers de Nobuo Ôgizawa avaient été assez mauvais. Le filler en deux parties des épisodes 834 et 845 était soporifique, dans la droite ligne de beaucoup des scénarios d’Ôgizawa. Nous avons l’habitude de dire qu’il ne réussit qu’un épisode sur dix. Cet épisode 840 vérifie notre affirmation, car l’épisode est… assez bon.

Dès le titre, nous nous doutions que l’épisode ne serait pas trop mauvais. Ôgizawa a l’habitude de donner des noms what-the-fuck-esques à ses fillers les plus étranges, tels que « L’Homme qui a été tué quatre fois », ou « Ce serait si bien si tout le monde mourrait ». Ici, rien de tel : le « Dernier cadeau » fait figure d’exemple de la manière dont Ôgizawa peut réussir ses scénarios : ne pas tenter des coups de génie qui risquent de tomber à l’eau, mais rester dans du classique (une relation amoureuse qui tourne mal), en agrémentant d’une bonne petite histoire qui sort de l’ordinaire (une personne qui se déclare coupable pour être innocentée puis réarrêtée).

Ce pressentiment se confirme durant tout l’épisode. Rien ne sort vraiment du lot, mais l’histoire racontée est agréable. Le fait que Kogorô ait été lui-même témoin oculaire et produise un alibi pour Hirose est bien vu, et la petite concurrence entre Kogorô et Conan pour innocenter ou accuser Hirose est intéressante. Le fait que Ran prenne à un moment l’affaire en main pour développer une théorie, qui se révèle partiellement juste, en exploitant ses connaissances en relations amoureuses, était également plus qu’appréciable. Enfin Ran est utile dans un filler – et en plus, un filler d’Ôgizawa !

Une mention spéciale doit être attribuée au dernier plan de l’épisode. Kogorô a révélé qu’Hirose est bel et bien la coupable, ce qui fait grandement plaisir à son ex petit-ami, Atsuro Matsubayashi. Mais Kogorô fait tomber le sourire de Matsubayashi lorsqu’il lui fait comprendre que sa famille et sa nouvelle fiancée apprendraient bientôt ce qu’il avait fait à Hirose. Le dernier plan de l’épisode montre Hirose au premier plan, yeux couverts, qui s’éloigne d’Atsuro en arrière-plan, un sourire se formant lentement sur ses lèvres. Voilà, donc, le « dernier cadeau » qu’Hirose voulait faire à Atsuro, et qui donne son titre à l’épisode. Un bon retournement de situation qui aurait été réellement exceptionnel s’il avait été un peu mieux amené et s’il avait été mieux storyboardé.

III – Bilan

Un filler d’une telle facture mérite-t-il d’être regardé ? Pas forcément. Le spectateur de Détective Conan, qui a un choix de plus de mille épisodes, peut ne pas choisir l’épisode 840. Il ne manquerait, à vrai dire, pas grand-chose. Mais si l’on prend les standards de la saison 21, des fillers de la saison 21, et des fillers d’Ôgizawa, on ne peut pas dire honnêtement que l’épisode 840 est mauvais. Il n’est pas excellent, bien sûr, mais il est bon, voire, parfois, très bon. Quelques fulgurances par-ci et quelques débilités par-là viennent équilibrer cet épisode qui doit être vu dans le cadre d’un marathon des épisodes d’Ôgizawa. 7,5/10.