Détective Conan épisode 842 : Le Moment du voyage en voiture où tout a basculé

L’épisode 842 de Détective Conan est sorti le 10 décembre 2016 et s’appelle « Le Moment du voyage en voiture où tout a basculé ».
Il est scénarisé par Nobuo Ôgizawa, et est storyboardé par Shigenori Kageyama. La directrice d’animation est Yui Ushinohama, assistée de Chie Morishita et Hiroaki Takagi.

Kogorô et Conan sont en voiture à la campagne avec Kei Nakanishi, une employée d’une auberge locale. Kogorô fait une excursion avec elle pour visiter un site local ; Nakanishi lui doit bien ça, car le détective l’a aidée dans une affaire datant d’il y a six mois où Nakanishi était suspectée d’avoir tué sa voisine.

Après avoir déjeuné sur une aire d’autoroute, Nakanishi souhaite emmener Kogorô à un parc d’attraction et lui faire essayer la grande roue. Conan, à force de poser des questions à leur guide, comprend que le suicide d’il y a six mois n’en était probablement pas un.

Il expose sa théorie à Nakanishi, qui avoue qu’elle a en effet tué sa voisine et maquillé le meurtre en suicide. Elle l’avait tuée dans le but de se venger, car celle-ci s’était garée de telle sorte que l’ambulance qui devait venir sauver la vie de son ancien fiancé n’avait pas pu passer.

I – Graphiquement

L’épisode 842 est plus que satisfaisant graphiquement.

L’animation est bonne, quoiqu’un peu raide. Mais cela est une caractéristique de la plupart des épisodes de Détective Conan, tant le format de la série ne prête pas au mouvement. L’équipe d’Ushinohama a donc fait un bon, voire très bon travail. Evidemment, on déplore le faible nombre de plans en traits noirs, mais cela est dû au fait que très peu d’animateurs-en-chefs les utilisent.

On salue les décors, qui avaient une place très important dans l’épisode, du fait de son thème. Ils sont variés : la route, la campagne, la mer, le restaurant sur le bord de la route et le parc d’attraction. Et pourtant, ils sont tous très bons, ou, dans tous les cas, plus que satisfaisants. Les jeux de lumières lorsque le soleil se couche dans les dernières scènes de l’épisode sont très réussis.

On se demande pourquoi Kageyama a été mis sur cet épisode. Le storyboardeur n’est généralement appelé que pour les épisodes importants, ou dans tous les cas, ceux tirés du manga. Tout comme Umesaburô Sagawa a été appelé pour des fillers d’Ôgizawa récemment, c’est à n’y plus rien comprendre.
Aussi, et c’est assez étonnant, Hiroaki Takagi fait partie des assistants d’Ushinohama sur cet épisode. C’est quelque chose de notable, car Hiroaki Takagi a généralement le poste de producteur d’épisode, et très rarement d’assistant de la directrice d’animation. Voilà une reconversion qui, visiblement, lui a réussi.

II – Scénaristiquement

L’épisode 842 est le dernier scénario de Nobuo Ôgizawa de la saison 21. « Enfin ! », dirions-nous. Malheureusement, cette pauvre saison, qui marque pourtant le début de l’Arc de Rum, est une de celles dont Ôgizawa a signé le plus de scénarios. Certains furent très mauvais, d’autres simplement mauvais, et quelques rares, bons. Nous sommes ici dans du bof.

Le scénario en lui-même n’est pas mauvais. A aucun moment ne se tape-t-on la tête contre le sol – à part peut-être lorsque la coupable explique s’être déguisée pour vivre la vie d’une voisine fictive dans le but de faire croire que sa voisine était celle qu’elle comptait plus tard assassiner et maquiller en suicide et qui elle-même utilisait des faux noms. Ca n’a aucun sens, tant à l’écrire qu’à l’entendre dans l’épisode.
Le problème central de l’épisode, donc, c’est sa narration. La narration par flashbacks successifs, une narration rétrospective, est un exercice périlleux sur lesquels même les meilleurs, tels que Kazunari Kôchi, peuvent se rater. Et Ôgizawa ne fait pas partie des meilleurs. Ainsi, à plus de quatorze minutes du début de l’épisode, on commence à s’impatienter et à se demander quand viendra l’enquête.

Evidemment, on pourrait argumenter que l’enquête commence dès le début, car à partir du moment où Nakanishi et Kogorô discutent, des indices (parfois flagrants) sont laissés pour que l’on comprenne l’affaire. Mais c’est soit tellement évident, soit tellement peu lié à la trame (comme par exemple la sous-intrigue avec le braqueur qui est arrêté), que tout se mélange dans une grande confusion qui ne profite pas au scénario.

Ça n’est pas faute pour Ôgizawa d’avoir lancé des bonnes idées. La référence à l’acrophobie de Kogorô est bonne, et montre que le pire scénariste de la série n’est pas totalement ignorant des personnages qu’il manipule. Mais à part quelques bons moments, l’épisode n’a rien de notable, rien de bon, rien de particulièrement mauvais non plus. Il est juste stérile.

III – Bilan

Pour une intrigue un peu tirée par les cheveux, mais qui a le mérite d’intriguer, et qui ose changer de formule, pour finalement se rater ; pour des graphismes de qualité, mais une bande-son particulièrement oubliable, et un murder trick débile, l’épisode 842, dernier filler de l’année, reçoit un 4/10. Pas le pire filler de l’année, mais peut-être le plus ennuyeux, il peut soit être considéré comme une expérience scénaristique intéressante, et alors il doit être vu ; soit être considéré comme un filler banal, et auquel cas, sera bien vite oublié. Il ne fait dans tous les cas pas honneur aux bons et très bons fillers de la saison 21.