Détective Conan épisode 847 : L'Affaire de l'OVNI de l'officier Chiba (Première partie)
Il est tiré des chapitres 942 et 943 du volume 89, et est storyboardé par Masaharu Ôkuwaki. La directrice d’animation est Asuka Tsubuki.
Chiba cherche Yumi dans le bâtiment du commissariat général. Il lui demande si, le 4 du mois, elle avait vu quelque chose d’étrange à Haido. Yumi comprend que Chiba veut continuer d’enquêter sur « cette affaire d’alien ».
Avec Yumi est Naeko Miike, amie d’enfance de Chiba, que celui-ci ne réussit pas à reconnaître. Il lui demande si elle avait vu quoi que ce soit, mais Naeko ne se souvient de rien.
Au même moment, Kogorô reçoit dans son agence Hina Wada, la concurrente karatéka de Ran. Celle-ci demande au détective d’enquêter sur l’apparition d’un OVNI dans le parc d’Haido. Ils s’y rendent, et Conan dit que c’est à cet endroit-là du parc que l’amie de Jodie, Shibuya-sensei, a été attaquée, faisant références aux évènements du prologue de Scarlet Showdown. Mais Ran ne le savait pas, alors elle lui demande comment il le savait.
Hina Wada dit au groupe que son lycée a été fermé au public récemment parce qu’un meurtre y a été commis. Cela intrigue Conan et Kogorô, alors Hina Wada les y emmène discrètement. Ils tombent sur un bloc de béton qui se solidifiait au moment où le corps de la victime a été plongé dedans.
L’officier Chiba arrive en courant. Il leur explique qu’il fait du sport après avoir reçu en colis un gros dossier expliquant les conséquences de l’obésité. Après cela, ils se mettent à enquêter sur le bout de ciment pour découvrir si, comme le dit la seule des deux victimes qui ont été retrouvées sur le ciment vivante, c’est véritablement un extra-terrestre qui a tué l’autre victime.
I – Graphiquement
Comme bien souvent avec Asuka Tsubuki, le résultat est en demi-teinte. Les dessins sont plutôt beaux, et il n’y a jamais de plan vraiment moche. Cependant, l’animatrice-en-chef a du mal à dessiner avec finesse les visages des personnages, qui sont bien souvent trop carrés, trop angulaires. Mais cela ne gâche pas non plus l’expérience de visionnage, même si l’épisode aurait pu être plus beau.
Le problème principal de l’épisode, du point de vue graphique, provient plutôt du décalage entre l’animation et les décors. Comme trop souvent, les dessins des personnages ont l’air superposés sur les décors ; on n’a pas l’impression que les personnages évoluent dans le décor. Ils sont comme en relief, et cela, parfois, nous sort de l’épisode.
Ceci mis à part, le storyboard est aussi bon qu’un storyboard Détective Conan puisse l’être. Il ne se fait pas remarquer, il n’y a rien de novateur, c’est un storyboard banal, et donc bon. On remarque tout de même qu’Ôkuwaki a corrigé un faux-raccord qui s’était glissé dans l’œuvre d’Aoyama : sur la première page de la première file, alors que Chiba vient à la rencontre de Yumi, Naeko est à la droite de Yumi ; dans la case suivante, c’est l’inverse. C’est rectifié.
Mais l’échec graphique principal de l’épisode reste la scène où Naeko Miike s’énerve après qu’elle a entendu des policières dire à quel point elles n’aimeraient pas sortir avec Chiba. Dans le manga, on comprend que Naeko est énervée, grâce au décor dessiné par les assistants d’Aoyama. La direction de l’animation de l’animé a décidé d’utiliser une vidéo d’un véritable feu, et de le superposer sur le dessin du personnage. Comme on pouvait s’y attendre, ça ne rend pas très bien.
Le paradoxe, dans cet épisode, est que Chiba est bien, voire très bien dessiné, quand bien même il n’apparaît que très rarement, et qu’Asuka Tsubuki n’a pas beaucoup eu l’occasion de le dessiner. Les personnages « rares » ont tendance à avoir une esthétique ratée dans l’animé, parce que les animateurs en chef n’ont pas le temps d’apprendre à les dessiner. Ce n’est pas le cas ici ; la malédiction est, étrangement, tombée sur Ran.
II – Scénaristiquement
Cette affaire est le quatrième acte des cinq actes qui constituent l’histoire d’amour de Chiba et Naeko, le cinquième acte étant l’affaire où, enfin, il se rendra compte que la policière qu’il côtoie chaque semaine est son amie d’enfance. C’est d’ailleurs dans cet épisode que l’on apprend enfin le prénom de Chiba, Kazunobu, du nom de son doubleur.
En plus de faire avancer l’histoire d’amour entre Chiba et Naeko, cette affaire d’OVNI a comme objectif pour Aoyama de faire avancer la réflexion de Conan concernant Mary et Haibara, réflexion qu’il avait en tête depuis l’affaire au centre commercial (épisode 844). L’épisode 847 aurait dû être diffusé juste après le 844 pour créer une continuité entre le moment du choc où Conan remarque qu’Haibara et Mary se ressemblent, et cette scène au début de l’affaire où il repense à la récente découvre. Mais l’équipe de production a décidé de faire autrement, et a intercalé l’affaire du kidnapping de Conan entre les deux, brisant la dynamique scénaristique. Tant pis.
Quelques petits éléments sympathiques font de cet épisode le plus pur produit de l’esprit d’Aoyama. Le grand retour du site Internet de Kogorô, que l’on n’avait plus vu depuis la Nuit des Détectives ; la référence à Yôko Okino, le flashback vers l’affaire qui fait prologue à Scarlet Showdown… on est bien dans Conan, sans aucun doute.
En termes d’organisation de l’épisode, il y a deux petits points noirs.
Le premier est le découpage scénique entre le pré et le post opening. La même scène est montrée deux fois, mais dessinée de deux manières différentes. Etait-ce un moyen de gratter du temps parce que les pages du manga ne suffisaient pas pour faire un épisode de 24 minutes ? Nous ne le saurons probablement jamais.
Le deuxième est le recours au flashback de la scène où Chiba enfant a empêché Naeko de traverser. Chaque affaire avec Chiba et Naeko nous donne l’occasion de la revoir. Montrer ce flashback est logique du point de vue de l’équipe de production car les Japonais ne se souviennent probablement pas de cette origin story, étant donné qu’ils regardent Conan comme une petite série épisodique sans ambition. Mais pour les fans, qui doivent se retaper le flashback à chaque fois, il y a de quoi grincer des dents. Et ce n’est pas fini.
Enfin, il est bien probable que cet épisode nous ait donné un petit élément de trame future sans que nous ne nous en soyons aperçu. Lorsque Conan, Kogorô, Ran et Hina se rendent aux escaliers du parc Haido, Conan commente que c’est à cet endroit que Shibuya-sensei a été bousculée. Ran est surprise, et demande comment Conan le sait. Il est bien possible que cet évènement soit un des nombreux éléments concordants qui fassent progressivement comprendre à Ran que Conan n’est pas qui il prétend être. Notre article sur le sujet est disponible ici.
III – Bilan
Si nous ne prenions que l’aspect scénaristique de l’épisode, l’épisode 847 aurait une meilleure note. Seulement, les graphismes de l’épisode ne sont pas toujours agréables à regarder. Les personnages sortent beaucoup des décors, ce qui n’était pas autant le cas dans l’épisode qui a suivi, alors que celui-ci était un filler ! L’épisode 847 reçoit donc la note de 7/10, à voir pour sa culture de Conan-patriote car il fait partie de la trame.
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