Détective Conan épisode 851 : La Descente d'amour en Enfer (Chapitre de Beppu)

L’épisode 851 de Détective Conan est sorti le 4 mars 2017 et s’appelle « La Descente d’amour en Enfer, Chapitre de Beppu ».
Il est scénarisé par Toshimichi Ôkawa, et est storyboardé par Shigenori Kageyama et Nobuharu Kamanaka. Le directeur d’animation est Akio Kawamura.

Kogorô a organisé un voyage pour Ran et lui aux bains de Beppu, à Oita. S’y trouvent les célèbres Lac de sang de l’Enfer et la Montagne infernale du démon. Mais Conan est perplexe : le vieux détective n’a rien dit depuis le début du voyage, ce qui n’est pas à son habitude.

A ce moment-là, Conan entend la voix de l’officier Takagi dans le train. Il est en civil, et fait signe à Conan de ne pas le remarquer.

Pendant la visite du Lac de sang de l’Enfer, la brume s’épaissit, et derrière Ran, Conan voit un homme louche portant un énorme sac avec une tête de démon posée sur le dessus. Celui-ci part.
Conan et Ran vont chercher Kogorô, qui a traversé la ville seul. Il a avec lui la photo d’une jeune femme. Il leur explique qu’un client, un riche PDG d’une entreprise d’électricité, lui a rendu visite pour retrouver sa fille, qui est parti de la maison familiale le matin-même en disant partir en voyage. Mais il se trouve qu’elle pourrait être victime de chantage de la part de son ancien compagnon, et ainsi, serait allée le voir seule en tête à tête.

Conan insiste pour qu’ils restent dormir dans une auberge de la ville dont il a reconnu le logo sur la photo de sa fille que le PDG a donnée à Kogorô. Pendant qu’ils sont aux bains le soir-même, Ran demande à Conan pourquoi il a voulu qu’ils restent dans l’auberge en question ; mais il se trouve que la fille en question est aussi présente dans les bains et entend ce que Conan dit.

Lorsqu’ils sortent des bains, ils voient Manami, la fille du PDG, passer devant eux. Alors qu’ils s’apprêtent à la suivre, celle-ci crie depuis le pallier de sa chambre. Elle pointe du doigt la fenêtre : dehors, dans la nuit, deux yeux rouges la regardent. « Le démon ! », crie-t-elle. Mais les yeux s’éloignent et disparaissent.

Le petit détective fonce vers la fenêtre, mais ne voit plus rien. Kogorô appelle le PDG pour lui annoncer la bonne nouvelle, et celui-ci lui dit qu’il les rejoindra le lendemain matin en train. Tous vont dormir.

Le lendemain matin, Conan commence son enquête. Il y a des marques superficielles sur le gros arbre en face du balcon où sont apparus les yeux rouges la veille. D’où viennent-elles ?
Le père de Manami arrive, et Ran va la chercher dans sa chambre. Mais elle a été mise sens dessus-dessous.
Le coupable appelle le président, et lui dit qu’il veut cent millions de yens, et que la police ne soit pas mise sur le coup. Il rappelle une heure plus tard pour demander à ce que l’argent soit porté par Ehara, le fiancé de la victime.

Seulement, alors qu’il porte le sac rempli d’argent dans le zoo, il est pris d’une crise de panique et rend le sac à Kogorô, qui croise Takagi. Le coupable appelle à nouveau, et dit d’apporter le sac sur le sommet du Rocher du Singe. Kogorô s’exécute.
Mais au lieu de voir arriver une personne pour le récupérer, c’est un drone qui descend du ciel et récupère le sac. Conan réussit à sauter dessus par réflexe, et se fait emporter…

I – Graphiquement

La toute première remarque que nous devons faire concernant l’esthétique générale de l’épisode est son terrible choix de couleur. On aurait pu croire que, pour un Mystery Tour, l’équipe de production de l’animé ait décidé d’utiliser une palette un tantinet différente, un tantinet plus belle, et un tantinet moins cheap. Ce n’est pas le cas. Les couleurs vert flashies/fluo font leur retour en force, et ce n’est pas beau. Pourquoi coloriser les vêtements de Kogorô et de Ran en vert clair criant, alors que d’autres couleurs auraient mieux fait l’affaire ?

Ceci mis à part, l’animation de l’épisode est bonne. Comme il s’agit de Détective Conan, les personnages bougent peu, et les plans sont relativement statiques. Kawamura a bien fait son travail dans le dessin des personnages, mais comme toujours, il bute sur le design de Kogorô. Il ne réussit jamais à bien dessiner les proportions de son visage, sa taille, ses yeux. On n’a pas l’impression de voir Kogorô en face de nous, mais plutôt un dessin de Kogorô. Là est le problème dans la patte artistique de Kawamura.
Mais la plupart du temps, les autres personnages sont bien dessinés. Certes, certains mentons sont trop longs, ou certaines têtes sont trop allongées, mais entre ça et un certain épisode précédent, Kawamura sort haut la main.
On ne peut aussi que se réjouir des quelques magnifiques scènes en traits noirs dessinées par Seiji Muta. On regrette toujours autant qu’il ne prenne pas les épisodes entièrement en main lui-même, tant son style colle parfaitement à la série. Il est, pour la série Détective Conan, la définition du Beau.

II – Scénaristiquement

C’est en visionnant ce Mystery Tour que l’on voit de façon la plus flagrante la différence entre un Mystery Tour scénarisé par Miyashita, et un filler scénarisé par un autre scénariste. Alors que Miyashita réussit à promouvoir le département japonais dont il est question dans l’épisode de manière subtile, Toshimichi Ôkawa fait les choses sans aucune subtilité, sans aucune nuance, sans aucune mise en scène. Miyashita utilise l’affaire pour nous faire découvrir des paysages et des lieux de tourisme ; Ôkawa met en pause l’affaire, fait une longue scène où Ran fait la liste de touuus les lieux touristiques du coin, et ensuite fait redémarrer l’affaire. Pourquoi ne pas avoir intégré les lieux de tourisme dans l’enquête, au lieu d’avoir fait un simple inventaire ? Un bon Mystery Tour est un Mystery Tour qui s’ignore.

Mais tout n’est pas noir dans ce filler, et ce serait faire un procès injuste à Ôkawa que de ne pas reconnaître les qualités de l’épisode. Il a une excellente idée en mettant en scène Wataru Takagi et Miwako Satô. Le fait que ceux-ci se retrouvent par coïncidence dans le même train que Kogorô est un peu décevant, mais une fois cette facilité scénaristique acceptée, leur présence ne fait qu’embellir l’épisode. Leurs interactions sont sympathiques, et le duo Kogorô – Takagi fonctionne toujours. Le scénariste se paie même le luxe, rare dans un filler, de faire des scènes où Takagi rêve de se marier avec Satô. Ce type d’initiative est assez rare pour être soulignée, car jusqu’à présent, seuls Kôchi et Miyashita ont fait ce genre de choses.
La présence de Wataru et Miwako permet aussi de nous épargner les policiers régionaux habituels que l’on a l’habitude de voir dans les Mystery Tours, et qui ne réapparaissent plus jamais après – cf. le prochain Mystery Tour scénarisé par Ôkawa.

Afin de faire plaisir aux fans, l’épisode a quelques petits moments de fanservice. La scène Co/Ran dans les bains, lorsque Ran propose à Conan de venir se baigner avec lui, et Kogorô qui perd sa serviette, pour les fangirls et fanboys de Kogorô. Cela ne change pas grand-chose à la qualité de l’épisode, et au contraire, réussit à être un fanservice assez discret, lorsqu’on le compare avec celui qui a sévi dans Lupin III vs. Conan : Le Film.

III – Bilan

L’épisode est parfois un peu faiblard visuellement, mais reste assez bon tout du long. Il n’y a aucun plan gerbatoire, mais quelques couleurs très mal choisies émaillent l’épisode, le rendant esthétiquement faible. Heureusement, l’enquête est de bonne qualité et est intrigante, en particulier dans la deuxième moitié de l’épisode. 7/10, un bon filler, à voir.