Détective Conan épisode 854 : Souvenirs du Groupe Sakura (Deuxième partie)

L’épisode 854 de Détective Conan est sorti le 25 mars 2017 et s’appelle « Souvenirs de la classe Sakura, Shinichi BOY ».
Il est tiré des files 923 et 924 du volume 87, et est storyboardé par Yasuichiro Yamamoto. Les directrices et directeurs d’animation sont Kôsei Takahashi, Masakazu Yamazaki, Mina Ôtaka, Keiko Sasaki, Kanako Ono, Nobuyuki Iwai (assistant).


Retour au premier jour de maternelle de Shinichi. Avant de se rendre à l’école pour la première fois, Shinichi s’isole sous le bureau de son père pour lire un extrait des Hommes dansant, qui expliquent comment présenter sa déduction pour qu’elle soit convaincante.

Yukiko réussit à le retrouver, et l’accompagne de force à la maternelle, où elle l’inscrit. Shinichi se débine et va chercher la bibliothèque de l’école. Mais il tombe sur la pièce où les enfants font la sieste, et voit Ran, pleurant. Elle est en train de se faire un badge en papier. Shinichi déduit que c’est parce qu’on l’a embêtée tout à l’heure qu’elle pleure. Il lui demande alors de lui faire un badge.

A la maison, Shinichi explique à ses parents qu’il a déduit que l’instituteur, Efune, voulait kidnapper Ran. Yûsaku demande à Shinichi si Ran est la dernière à se réveiller des siestes, ce à quoi Shinichi répond positivement. Le romancier se rend compte qu’une de ses fans, rencontrées plus tôt dans la journée, avait le même nom de famille que l’instituteur louche.

Un homme suspect suit la classe Sakura. C’est Yûsaku, qui s’est déguisé pour ne pas être reconnu. Il voit une personne étrange prendre des photos de Ran depuis sa voiture. Il suit le groupe, et voit l’homme étrange montrer les photos à la femme d’Efune, qui est à l’hôpital.

Le lendemain, au moment de la sieste, Efune se sent mal. Il entend alors des institutrices dire qu’une camionnette noire étrange s’était garée dans le parking. Il se propose immédiatement pour aller voir ce que c’est.
Il court vers la camionnette en pensant à sa femme. Il ouvre la portière est crie : « On doit arrêter ça ! ». Alors, il se rend compte que c’est Yûsaku qui est à la place du conducteur. Il lui propose de s’asseoir pour discuter.
Le romancier lui explique que des amis policiers et lui avaient compris son plan, et que son beau-frère a été arrêté pour tentative de kidnapping. Sa femme a des troubles neurotiques depuis que leur fille a fugué. Yûsaku dit à l’instituteur qu’il a retrouvé sa fille, qui est une de ses fans.

I – Graphiquement

La première remarque que l’on peut faire sur les graphismes concerne l’équipe d’animation. Pour une raison que nous ignorerons toujours, les directeurs d’animation ont été changés entre l’épisode 853 et cet épisode-ci. Keiko Sasaki reste, le reste de l’équipe part. C’est dommage, lorsque l’on sait la qualité graphique exceptionnelle de l’épisode précédent.
Ceci étant, les premières minutes de l’épisode 854 suffisent à rassurer les plus réticents : l’épisode 854 est à peu près aussi beau que l’épisode 853, à peu de choses près.

Le plus remarquable dans l’épisode 854, c’est son utilisation de scènes de l’épisode précédent. Si ce genre de choses horripile généralement le critique, la réutilisation de plans de l’épisode précédent est ici justifiée, car c’est le concept-même du storytelling de Shinichi BOY qui le veut. On remarque tout de même que toutes les scènes n’ont pas été recyclées, preuve de l’honnêteté des animateurs dans leur travail.
Ainsi, la scène déjà culte où Shinichi s’approche de Ran pleurante pour faire une déduction est un mélange de scènes de l’épisode 853, de plans rallongés à partir de l’épisode 853, et de nouveaux plans. Des nouvelles répliques ont été insérées dans l’épisode : au lieu d’avoir l’histoire du point de vue de Ran, on a cette fois la voix intérieure de Shinichi, qui se parle à lui-même.

L’épisode a quelques scènes en traits noirs, ce qui est toujours appréciable. On aurait aimé qu’il y en ait plus bien sûr, mais il est déjà extraordinaire que deux épisodes d’affilée soient aussi beaux, dans la série. Les couleurs sont jolies, chaudes, et presque jamais flashies, et les décors varient aussi entre le bon et l’excellent.

L’animé réussit aussi à corriger une erreur qui s’était glissée dans le manga : lorsque Shinichi dit à ses parents qu’il pense que Ran va être kidnappée, et que Yukiko lui dit qu’il doit être amoureux de Ran, celui-ci sort rapidement de la pièce. Dans le manga, la porte que le protagoniste utilise pour sortir de la bibliothèque des Kudô se trouve derrière le bureau de Yûsaku. Or, il n’y a normalement aucune porte derrière le bureau. L’erreur a donc été rectifiée.

II – Scénaristiquement

L’épisode est aussi bon que le précédent d’un point de vue scénaristique, à un chose près. Parce que Gôshô a opté pour un storytelling novateur (nous remontrer une même scène mais d’un autre point de vue), le spectateur a déjà vu une partie de l’épisode avant même de le lancer. Cela réduit un peu le facteur « nouveauté » de l’épisode. Mais le scénario reste assez intéressant pour que le spectateur continue de regarder, et apprécie les éléments inédits que la deuxième partie de l’histoire offre.

Aoyama a réussi un coup de maître en superposant une histoire romantique sur une affaire de kidnapping. Tout a été bien pensé et planifié, et les dernières minutes de l’épisode nous montrent que Shinichi avait eu une bonne intuition en craignant que Ran ait été une cible de kidnapping. Il réussit aussi à créer des scènes mémorables. En plus du moment où Shinichi demande à Ran de lui faire un badge, la scène iconique de l’épisode 854 est le moment où Yûsaku explique au coupable que Shinichi garde la salle où Ran fait la sieste. La scène est sublimé par un dessin en traits noirs de toute beauté.

Yamamoto n’a pas rajouté grand-chose, car les chapitres du manga étaient déjà assez complets. La seule addition importante de l’animé dans l’histoire est une remarque de Yukiko. Lorsqu’elle inscrit Shinichi en maternelle, et que l’instituteur lui demande s’il a des allergies, elle répond que non, mais qu’il n’aime pas le raisin. Cette phrase n’était pas présente dans le manga, mais cela faisait très longtemps que la rumeur selon laquelle une source avait dit que Shinichi n’avait pas le raisin. La source en question est Tokubetsu Hen, la série parallèle de Détective Conan, dessinée par les assistants d’Aoyama. L’information n’est donc toujours pas canon, mais elle fait un pas de plus vers la canonicité.

III – Bilan

L’épisode est très bon. Il y a certes une petite répétition avec l’épisode précédent, ce qui lui fait perdre 0,5 points, mais le tout reste frais, novateur, intéressant. L’ambiance est excellente, et cela fait plaisir de voir qu’Aoyama n’a pas perdu la main : il sait toujours scénariser des affaires qui vont droit au cœur des fans. La très bonne patte graphique de l’épisode, ponctuée de dessins en traits noirs, en fait un petit bijou visuel. Un épisode qu’il faut voir pour sa culture de Conan-patriote. 9,5/10.