Détective Conan épisode 860 : Le Piège du système de sécurité

L’épisode 860 de Détective Conan est sorti le 20 mai 2017 et s’appelle « Le Piège du système de sécurité ».
Il est scénarisé par Junichi Îoka et Yûki Nôzuka, et est storyboardé par Shigenori Kageyama. Les directeurs de l’animation sont Michitaka Yamamoto, Shigenori Taniguchi et Kôsei Takahashi.


Kogorô marche dans la rue avec une cliente, Junko Miyoshi. Il lui assure qu’il retrouvera le voleur qui est entré par effraction dans sa maison. Il la raccompagne jusqu’à chez elle pour passer la nuit à faire le guet, mais alors qu’ils arrivent devant l’immeuble, ils entendent un cri. Un homme a trouvé un cadavre dans le parking de l’immeuble : c’est le voisin de Junko, Kitagami.

Takagi et Megure arrivent, et la police scientifique confirment que la mort a été causée par une concussion. Kogorô conclut prématurément que l’homme est tombé de son balcon parce qu’il était saoul.
Les enquêteurs montent dans l’appartement de la victime. La porte est ouverte, une caméra de surveillance a été installée sur le perron récemment, et des bouteilles d’alcool jonchent le sol.

Les policiers vont questionner les voisins. Ryôsuke Sawada dit avoir connu la victime, mais de loin. Conan lui demande directement s’il a été volé récemment, parce que sa serrure porte des traces de tentatives d’ouverture frauduleuse.

Pendant ce temps, Kogorô affirme que le voleur qui s’était introduit chez Junko était la victime, Kitagami. Conan fait croire qu’il a oublié son badge chez Sawada, et endort Kogorô pour expliquer sa déduction.

I – Graphiquement

Comme bien souvent dans Détective Conan, l’accumulation de directeurs d’animation n’est pas un bon signe. Surtout lorsque les directeurs de l’animation sont Yamamoto et Taniguchi, qui ont bien du mal à respecter le design des personnages.
La conséquence de cela est une esthétique extrêmement « cheap » du début jusqu’à la fin de l’épisode. Si l’on compare le design avec les productions précédentes et suivantes de Taniguchi, il est certain que le 860 est un des plus beaux qu’il ait réalisés. Mais l’épisode le plus beau dans la catégorie « Episodes les plus moches » n’est en rien un compliment.

Visuellement, l’épisode a deux points positifs.
Le premier est que le sang n’est pas noir. Pour la première fois depuis bien longtemps, la mare dans laquelle le cadavre est posé n’est pas faite d’un sang gluant noir frappé par la censure. Le sang n’est pas non plus rouge, car cela ne serait probablement pas passé auprès de l’équipe de production qui est frileuse à l’idée de montrer du sang à cette heure de grande écoute. Le sang a donc été colorisé d’une couleur qui se situe quelque part entre le rouge foncé et le noir. C’est une avancée certaine, que l’on aurait aimé voir reproduite dans les épisodes suivants. Il n’en sera rien.

Le deuxième point positif réside dans le storyboard. Kageyama fait, comme toujours, un bon travail. Le fait que, dans certains passages, l’image ait été scindée en plusieurs bouts, technique que l’on retrouvera dans l’épisode 900, améliore la qualité graphique de l’épisode. Cette division de l’image permet de fluidifier l’enquête et de donner un style « manga » à l’épisode, ce qui est tout à fait appréciable.

II – Scénaristiquement

Quand un épisode n’est pas très beau, on espère qu’il soit au moins bon. Ou, dans tous les cas, que sa qualité scénaristique permette d’oublier un tant soit peu ce qui est présenté à nos yeux. Est-ce le cas dans l’épisode 860 ? Pas vraiment.

Les scénaristes de l’épisode sont Junichi Îoka, qui est là depuis 2010 et qui a commencé avec l’épisode 588 qui est un des pires épisodes de la série, et Nôzuka, qui est là depuis la saison 19 seulement, et qui coopère toujours avec Îoka sur les scénarios. Ce que l’on peut d’ores et déjà dire, c’est que Îoka n’est certainement pas le meilleur des Junichi.
Là où Junichi Miyashita réussirait en deux minutes à donner du piment à son scénario, Junichi Îoka et Nôzuka restent dans le banal du début jusqu’à la fin. Le scénario est douloureusement basique : un meurtre dans un complexe d’appartements, vraiment ? Cela fait penser à la manie que Gôshô a de mettre en scène des meurtres dans des appartements, toujours tous fades, toujours tous oubliables. Mais au moins, lorsqu’Aoyama fait un meurtre dans un décor fade, il le compense par une histoire de qualité. Ce n’est là pas le cas.

Le thème des voisins qui se détestent est une constante dans Détective Conan si l’on y regarde bien, mais le pathétique de l’épisode vient du fait que le sujet avait été bien mieux traité il y a quelques épisodes. Plus encore, on peut facilement se souvenir des épisodes 1 à 200, où les meurtres entre voisins étaient moins légions, mais étaient bien mieux faits. Rien de bien nouveau à se mettre sous la dent dans cet épisode, ni même quoi que ce soit qui sorte de la banalité absolue.
Que l’on ne se méprenne pas : une série de 860 épisodes n’a pas à rougir d’avoir des affaires qui se ressemblent. Aoyama le sait le premier, car il a recycle des stratagèmes de meurtre. Cependant, des bons scénaristes réussissent à faire d’une affaire banale un bon épisode, grâce à l’ajout d’un petit plus, d’un petit quelque chose qui permette de garder l’épisode en tête. De ce point de vue-là, le dernier épisode au thème du camping était bien meilleur.

Le point d’orgue de l’épisode devait être la seule scène un peu dramatique, à savoir l’inspecteur Megure qui fait la leçon au coupable à la fin. C’est quelque chose de récurrent dans Détective Conan qu’un personnage qui représente « le bien » fasse une leçon de morale au coupable. Lorsqu’ils sont bien menés, ces passages sont les bienvenus. Mais lorsqu’ils sont mal écrits et mal storyboardés, ils en deviennent caricaturaux au possible. C’est le cas dans cet épisode 860.

III – Bilan

Un épisode basique en tout, qui ne ressort en rien, et qui ne donne pas envie d’être revu. Il est à la pointe de ce que Yamamoto et Taniguchi peuvent faire, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas très beaux. Le scénario est de ceux que l’on oublie deux jours après avoir vu l’épisode. Avec ce combo de banalité, l’épisode 860 rejoint la catégorie des épisodes oubliables qui portent tristement le sceau « Détective Conan ». 4/10. Passez votre chemin, il n’y a rien à voir.