Détective Conan épisode 861 : Comme la scène de crime d'il y a 17 ans (Partie 1)

L’épisode 861 de Détective Conan est sorti le 3 juin 2017 et s’appelle « Comme la scène de crime d’il y a 17 ans, partie 1 ».
Il est adapté des chapitres 948 à 949 des volumes 89 et 90, et est storyboardé par Umesaburô Sagawa et Nobuharu Kamanaka. Le directeur de l’animation est Kenichi Ôtomo.


Après avoir entendu parler de Kôji Haneda, beau-frère de Shûkichi, Conan fait une recherche sur Internet chez le professeur Agasa. Il apprend que Kôji Haneda était un excellent joueur de shôgi, et qu’il s’est rendu il y a dix-sept ans aux Etats-Unis pour participer à une compétition d’échecs. Mais le soir précédant le début de la compétition, il a été retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel. La pièce était en désordre, et des traces de combat ont été retrouvées.

Plus étonnant encore, une riche américaine, Amanda Hughes, a été retrouvée morte le même jour dans le même hôtel. Hughes était une fan d’Haneda, et ils s’étaient rencontrés. Le ou la garde du corps de Hughes a disparu le jour-même. Hughes l’appelait « Asaka ». Il ou elle est le suspect principal de l’affaire.

Conan demande à Haibara si elle connaissait cette personne. Elle répond qu’elle ne sait pas, mais qu’étant donné que Kôji Haneda est sur la liste des personnes tuées par l’APTX 4869, Asaka devait être un membre de l’Organisation.
Conan fait cependant remarquer que le nom de Kôji se trouve deux lignes sous le nom de Shinichi Kudô, alors qu’il est censé être mort il y a dix-sept ans. Haibara répond que celui ou celle qui s’occupait de la liste ne devait pas mettre les noms dans l’ordre chronologique.

Le petit détective a un doute : quel âge a vraiment Haibara, si le poison a été administré il y a dix-sept ans ? La chimiste répond qu’elle a bien dix-huit ans, mais que c’est la drogue faite par ses parents qui a dû lui être administrée. Ils avaient créé l’APTX, mais c’est Haibara qui l’a recréée en utilisant les données qui ont survécu au feu. « Au feu ? », demande Conan. « Le laboratoire de mes parents a subi un incendie. Ils sont morts dedans. »

Après avoir dit cela, Haibara pense : « Enfin, c’est une autre drogue qu’ils voulaient que je fasse… ».

Haibara dit qu’elle pense qu’Amanda a été tuée parce qu’elle avait des contacts avec le FBI et la CIA et qu’elle était influente. Comme Kôji était un proche, il a été tué avec elle.
Conan remarque sur une photo qu’un miroir a été cassé, et qu’il ne reste plus que les lettres P, T, O et N, avec un espace entre le P et le T. Haibara dit qu’il y avait sûrement écrit sur le miroir « PUT ON MASCARA » (« Mettez du mascara »).
Haibara dit qu’elle sait ça parce que sa sœur avait un miroir comme ça, qui appartenait à sa propre mère.

Vu que Hugues était octogénaire, il devait appartenir à Kôji. Mais pourquoi aurait-il eu un miroir ? Probablement parce que les joueurs de shôgi font attention à leur apparence, dit Haibara. Quelqu’un a dû lui donner cet objet promotionnel.

La chimiste fait remarquer que la pièce en désordre prouve que ce n’est pas l’Organisation qui a fait le coup, car leur modus operandi est de nettoyer les pièces dans lesquelles ils commettent leurs crimes pour faire comme si rien ne s’était passé.
Or, même la chambre de Hugues était en désordre. Un robinet avait été laissé ouvert, même.

Agasa fait remarquer qu’ils ont de la chance que ces informations soient disponibles sur le net. Conan répond que lorsque le site est supprimé d’Internet, quelqu’un le remet en ligne. C’est comme si quelqu’un demandait à ce que le mystère soit résolu, dit-il.

Des entailles ont été trouvées sur le bras de Kôji, ainsi qu’une blessure dans sa paume droite : la victime tenait des ciseaux très fort dans sa main.
Cela surprend Agasa. Une affaire a justement eu lieu ce matin, où les ciseaux qu’il a inventés ont été retrouvés tenus très forts dans la main d’une victime d’un meurtre, à Okuho City. L’inspecteur Megure lui a demandé de passer voir la scène de crime. Alors qu’ils décident de s’y rendre, Subaru approche avec un ragoût et demande s’il peut les accompagner.

Haibara dit frontalement à Subaru qu’elle pense qu’il les espionne, car les légumes dans le ragoût n’étaient pas assez cuits la dernière fois, ce qui signifie que Subaru avait écouté la conversation d’Haibara, Agasa et Conan, et avait rapidement préparé un ragoût pour avoir une excuse de venir les voir. Subaru se défend en disant qu’il ne sait juste pas très bien cuisiner. Haibara ne sait donc pas si Subaru est Shûichi ou pas.

Conan arrive sur la scène du crime. Il voit des gardes du corps qui protègent la maison. On le fait entrer, et il voit le cadavre du propriétaire, mort alors qu’il serrait très fort des ciseaux dans ses mains. Cet homme est Kunihisa Hiyama, le PDG d’une entreprise d’immobilier.
Après s’être présenté à l’inspecteur, Subaru explique que les ciseaux du professeur ne peuvent rien faire, si ce n’est émettre du bruit. Conan remarque qu’il y a du sang sur des morceaux de verre au sol, mais l’agent Takagi lui explique que c’est le sang de l’homme qui a découvert le corps, Kazunori Senba.

Pendant l’enquête, Subaru demande à Takagi si le robinet coulait lorsqu’il est entré. Takagi répond qu’en effet, personne ne l’avait arrêté. Conan se rend compte du lien entre le robinet qui n’était pas arrêté et l’affaire de Kôji Haneda. Il en parle à Akai, qui lui dit qu’il y a en effet une ressemblance entre cette affaire et celle d’il y a dix-sept ans. Il dit que c’est cette affaire qui l’a convaincu de rejoindre le FBI.

Conan apprend alors que si Akai n’était pas impliqué dans l’affaire, son père l’était. Il lui demande si son père aussi était enquêteur au FBI, mais il répond que non. Shûichi refuse d’aller plus loin, et dit à Conan que s’il veut lui en parler, il faudra qu’ils parlent d’abord de sa « véritable identité »…


I – Graphiquement

Avant même de commencer à regarder l’épisode, le fan avait de quoi être optimiste. Un seul directeur d’animation au lieu de plusieurs, ce qui est un gage de qualité ; Kenichi Ôtomo, qui, généralement, fait du bon travail ; deux storyboardeurs experts, Sagawa et Kamanaka. On sentait d’ores et déjà que l’épisode était important.

Cependant, il est, sur le plan visuel dans tous les cas, une déception. Ôtomo a une bonne réputation dans l’animation de Détective Conan parce qu’il a été placé sur les épisodes importants, où il a fait un bon travail. Cependant, si nous avons l’impression qu’il a fait un bon travail, c’est parce que les épisodes auxquels il a participé étaient si importants que plusieurs grands directeurs d’animation travaillaient dessus. Ils corrigeaient donc les erreurs d’Ôtomo.
Là, non seulement Ôtomo n’est pas au top de sa forme, mais en plus, il n’y a personne pour le corriger. Cela donne des scènes assez mal dessinées, voire franchement horribles. Le directeur de l’animation semble ne savoir dessiner Subaru Okiya qu’une scène sur deux, et l’on a parfois des chocs visuels lorsque l’on compare son design dans cet épisode-ci, avec celui qu’il avait dans l’épisode 703 (Mystery Train, partie 3).

L’épisode est assez décevant du point de vue du storyboard. Kamanaka et Sagawa font un très bon travail tout du long, mais leur storyboard comporte deux défauts majeurs. Tout d’abord, certains plans sont mal choisis ou sont trop statiques. Ensuite, certaines scènes qu’il ne fallait pas rater (comme Conan qui dit « C’est comme si quelqu’un voulait que l’on résolve ce mystère », ainsi que la scène où Gin et Vodka apparaissent en fond) sont un échec cuisant. C’est comme si les storyboardeurs ne s’étaient pas rendu compte du poids dramatique de ces plans. Ensuite, le sang noir. Alors qu’il était devenu rougeâtre dans l’épisode précédent, il redevient ici noir foncé, ce qui réduit l’impact visuel de la mort de la victime. On aurait espéré que l’initiative prise dans l’épisode précédent de mettre fin à ce sang noir aurait continué, mais non, et c’est bien dommage.

Les décors de l’épisode sont bons, mais la qualité de dessin des personnages fait que, dans certaines scènes, on voit bien que les animations ont été rajoutées par-dessus les décors, et que les deux n’évoluent pas sur le même plan. On a donc l’impression que les personnages « ressortent » des décors auxquels ils sont censés appartenir.  

II – Scénaristiquement

Scénaristiquement, cet épisode est une surprise extrêmement agréable. L’arc de Rum se caractérise par une dissémination régulière d’éléments de la trame. Là, dès le début de l’affaire, des tas de nouvelles informations nous sont données. On en apprend plus sur Kôji, on fait la connaissance des personnages d’Amanda et d’Asaka, on apprend même que les Akai sont liées à l’affaire. On se sent véritablement dans Détective Conan : le mystère et l’enquête sont là, des personnages intéressants apparaissent, c’est du tout bon. On a très hâte de voir ce que cette nouvelle storyline centrée sur Kôji va nous apprendre concernant l’Organisation et la famille Akai. Une fois de plus, Aoyama fait du très bon travail.

En plus de cela, même si cela n’est pas « scénaristique » à proprement parler, les musiques qui accompagnent l’épisode remplissent parfaitement leur rôle en créant les ambiances appropriées au long des différentes scènes. On aurait bien sûr aimé qu’il n’y ait que les anciennes musiques de la série, mais quelques musiques plus récentes se sont perdues dans la bande-son.

Ceci étant, une incohérence mine le début de l’épisode. On comprend que le sujet de Kôji Haneda est un sujet sérieux, pressant même, pour Conan. Il a été victime de l’APTX, il est lié à l’Organisation, donc Conan se met à enquêter rapidement. Le problème, cependant, c’est que si dans le manga cette affaire-ci est la suite directe de l’affaire de la demande en mariage de Rumi (file 947), l’équipe de production de l’animé a pris la mauvaise décision d’adapter la file 948 dix épisodes après l’adaptation de la file 947. La demande en mariage de Rumi date donc de l’épisode 851. Conan aurait donc attendu, dans l’animé, l’équivalent de dix épisodes avant d’aller faire des recherches Google sur une nouvelle piste qui pourrait le mener à l’Organisation.

Le seul point négatif dans tout cela est que les fans attendaient avec beaucoup d’impatience l’adaptation de l’affaire de la première rencontre entre Shinichi et Ran, qui a du coup été adaptée pile au bon moment de l’année pour correspondre au Hanami.

D’un point de vue un peu plus anecdotique, il est sympathique de voir que Gôshô n’a pas oublié Fusae, et fait une petite référence à sa marque, Fusae Brand, avec le verre Fusae que l’on aperçoit dans l’épisode.
Aussi, l’agent Tome de la police scientifique n’apparaît pas depuis beaucoup d’épisodes pour la simple et bonne raison qu’il est en ce moment grabataire à cause d’une maladie inconnue. C’est pour cela qu’il a été remplacé par un médecin-légiste banal et oubliable.

III – Bilan

L’épisode est scénaristiquement bon, et nous donne beaucoup d’informations concernant la trame précieuses. L’affaire n’est ni géniale ni passionnante, mais elle remplit son office. Les interactions entre les personnages font briller les dialogues, et on est heureux de voir que, dans cet arc de Rum, les informations sur la trame principale pleuvent. 8/10, un épisode à voir pour sa culture de Conan-patriote.