Détective Conan épisode 863 : Le Détective de l'âme (Partie 1)

L’épisode 863 de Détective Conan est sorti le 17 juin 2017 et s’appelle « Le Détective de l’âme, Première partie ».
Il est adapté des chapitres 951 et 952 du volume 90, et est storyboardé par Shigenori Kageyama. Le directeur de l’animation est Akio Kawamura.


Conan marche dans la rue après une journée de cours, et récapitule les informations obtenues récemment. Asaka est Rum, le numéro 2 de l’Organisation. Kôji Haneda a été tué par le garde du corps d’Amanda Hugues, Asaka. Mais est-ce un prénom ou un nom de famille ? Impossible d’en deviner le sexe.

Le petit détective se rappelle aussi qu’Haibara lui avait dit que la drogue qu’il a prise a été recréée depuis des formules laissées par ses parents, morts lorsque leur laboratoire a pris feu. Gin a dit, en administrant l’APTX à Conan lorsqu’il était encore Shinichi, que la drogue était inédite, et n’avait jamais été testée sur les humains. Aussi, Haibara affirme qu’elle ne comptait pas créer une drogue pour tuer, initialement… mais que voulait-elle créer, alors ?

Conan s’assoit sur le divan de l’agence, et entend Kogorô parler au téléphone. Un producteur lui demande de participer à une émission où Hotta Gaito, un « détective de l’âme » qui prétend pouvoir parler aux morts, va essayer d’entrer en contact avec l’âme de Kôji Haneda. Kogorô accepte l’offre, et Conan l’accompagne. Ran ne vient pas car elle s’entraîne pour une compétition de karaté.

Kogorô et Conan arrivent à l’hôtel et sont accueillis par un chef de programme de la chaîne Tôto TV. Ils se rendent devant la chambre d’hôtel du « détective de l’âme », mais il ne répond pas. En vérifiant ses mails, il se rend compte que celui-ci lui en a envoyé un pour lui dire « Je vais être tué, à l’aide ! ». Il part chercher un réceptionniste.

Lorsqu’il revient avec le réceptionniste et qu’ils ouvrent la porte, ils entendent de la vaisselle se casser : une assiette tombe par terre. Une bouteille de vin s’est aussi cassée, et des traces de pas mènent jusqu’à une porte. Cette porte mène à une pièce qui donne sur le balcon. Mais à peine ont-ils ouvert la porte, que Conan et Kogorô voit une silhouette extrêmement rapide passer devant le balcon et disparaître. Seule une pantoufle imbibée du vin du salon est retrouvée sur le balcon.

Kogorô demande au groom si quelqu’un habite la chambre d’à côté. Oui, lui répond-on, un lycéen y vit depuis une semaine. Le détective soulève la couette du lit, et Hotta Gaito, réduit à un cadavre ensanglanté, est découvert.
Craignant que les voisins aussi aient été tués, Kogorô et Conan fonce dans la chambre d’à côté. Après un long moment, en sort Masumi Sera, qui dit avoir été en train de dormir. « Bien sûr que je suis seule ici », dit-elle, alors que Mary se cache derrière le mur. Masumi rougit en apprenant que Conan est là, mais refuse de les faire entrer : il n’y a personne autre qu’elle, martèle-t-elle.

En entendant Kogorô expliquer que le « détective de l’âme » comptait communiquer avec Kôji Haneda, Masumi est choquée. Elle prend Kogorô par les épaules et lui demande avec force ce que celui-ci sait de plus. Mais lorqu’on lui demande si elle connaissait la personne, elle répond « Ah, oui, c’était un joueur de shôgi, je crois… ? ».

Une fois qu’elle a rangé ses affaires, Masumi fait entrer Conan qui fonce sur la terrasse. Personne. Il voit que le directeur de Tôto TV a garé sa voiture, un cabriolet, juste en dessous. Il dit l’avoir garée en plein milieu de la voie de circulation parce qu’il n’y avait pas de place dans le parking, mais Conan voit qu’il y a des places – il a donc menti.

Conan veut prendre une photo des environs ainsi qu’une photo de ce qu’il y a sous le balcon, mais Mary, la gamine qui vit chez Masumi, est cachée sous le balcon. Mais Masumi arrive à ce moment-là et Conan ne peut prendre la photo. Sans faire exprès, il fait tomber son nœud-papillon, que Mary récupère. La détective lycéenne demande à Mary : « Tu as vu, comment il est fin ? ». Mais Mary ne répond pas. Elle dit à Masumi de résoudre l’affaire rapidement, car si la police vient pour une pérquisition, ils découvriraient son existence. Or, s’ils la découvrent, « ils » obtiendraient des informations sur Kôji Haneda, et ils pourraient les traquer.

L’inspecteur Megure ne pense pas que le coupable ait fait tomber l’assiette et le verre de vin en partant. Ils font donc une expérience : ils déposent leur téléphone portable sur le bord de la table, et l’agent Takagi a comme mission de donner un coup de poing sur celle-ci pour savoir s’ils tomberaient ou pas. Certains tombent, d’autres non ; ils en déduisent donc que ce n’est pas par ce stratagème que le verre est tombé.
En relevant son poing, Takagi se rend compte que du sel s’y est déposé.  

I – Graphiquement

L’épisode 863 est visuellement plutôt beau. Il n’est pas magnifique, et ses dessins ne sont pas géniaux. Il n’y a pas énormément de traits noirs. Mais il est une réussite dans le sens où, à part le design de Kogorô que Kawamura ne maîtrise toujours pas, les personnages ont tendance à être bien dessinés, et l’animation n’est pas mauvaise.

Ceci étant dit, l’épisode a des points noirs. Le plus saillant est le design des personnages de Masumi Sera et de Mary. Parce que ce sont des personnages « rares », que l’on a peu l’habitude de voir, les animateurs-en-chefs n’ont pas le temps de se faire à leur design. La conséquence naturelle de cela est qu’ils sont assez mal dessinés. Mary est peut-être celle qui souffre le plus, sur certains plans.

Le deuxième point noir provient du visage des personnages qui semble parfois figé sur une expression faciale hors-sujet. Kogorô n’est toujours pas bien dessiné, et l’on voit clairement les différences entre les plans dessinés par Kawamura, et ceux dessinés par Muta.

[PLAN COMPARAISON]

L’épisode souffre évidemment de la censure, qu’elle soit douce et discrète (le bureau de Kogorô qui est tout propre alors qu’il est sale et mal rangé dans le manga, http://kudoproject.net/detective-conan-file-951-detective-dans-lame-page-3.html), ou rude (le cadavre a les yeux fermés, parce que « c’est moins violent », et le sang est noir).  

Mais il n’y a évidemment pas que des éléments négatifs dans l’épisode.
La première grande surprise est que l’organiseur de l’épisode, c’est-à-dire celui qui décide comment l’épisode va adapter le chapitre, a décidé que l’on verrait un flashback de la mythique scène où Gin administre l’APTX 4869 à Shinichi. On comprend aisément que, étant donné la différence de graphismes entre l’épisode 863 et l’épisode 1, l’équipe l’ait à nouveau animée. La scène est bien faite, l’animation est bonne, et le storyboard est très bon, c’est un carton plan extrêmement plaisant à voir.

Mais cette réussite visuelle est un peu contrebalancée par la mauvaise gestion des couleurs dans l’épisode. Conan a une veste verte avec un t-shirt à rayures roses, par exemple. Les couleurs de l’hôtel sont flashies. Rien ne brûle la rétine, mais on y arrive presque. C’est bien dommage, lorsque l’on sait que, de temps à autres, la personne en charge de la palette de couleurs abandonne le flashie-fluo de mauvais goût pour une palette qui donne à Détective Conan un aspect bien moins « cheap ».

Quelque chose de très agréable que l’on peut remarquer dans l’épisode est une addition faite par l’équipe de production, qui rajoute un élément intéressant à l’épisode. Lorsque Kogorô se fait manipuler au téléphone, on lui dit que s’il accepte d’aller rencontrer le « détective de l’âme », il aurait droit à une émission avec Yôko Okino. Alors qu’Aoyama ne s’est pas mouillé et a juste dessiné Kogorô en train de parler au combiné, l’animé a pris la peine de dessiner une image, fixe certes, mais qui montre Kogorô et Yôko déguisés en détectives, avec une bannière sur laquelle est écrit : « Résolvez des affaires non-élucidez avec Kogorô Môri ». Ca n’est pas grand-chose, mais c’est une plus-value pour les fans qui regardent encore les épisodes.

L’équipe visuelle a aussi fait son boulot, car elle a augmenté la taille des barreaux qu’il y a au balcon des chambres d’hôtel. Dans le manga, Conan fait la taille des barreaux. Cela ne choque pas l’œil à première vue. Mais lorsque dans les chapitres suivants des adultes se positionnent à côté des barreaux, on se rend compte que ceux-ci ont soudainement pris cinquante centimètres pour convenir à la taille des adultes. Dans l’animé, tout est réglé avec une petite animation supplémentaire.

II – Scénaristiquement

Nous avions mentionné, dans la critique de l’épisode 861, à quel point il avait été mal venu de la part de l’équipe de production de l’animé de sortir l’épisode 861 dix semaines après l’épisode 851, alors que la fin du 851 donnait sur le début du 861. Ici, l’erreur n’a pas été commise, et des fillers n’ont pas été intercalés entre l’épisode 862 et le 863 : à la fin du 862, Conan se rend compte que « PUT ON MASCARA » pourrait renvoyer à « RUM », le bras droit du Boss ; au début du 863, Conan, en rentrant de l’école, récapitule dans sa tête tout ce qu’il a appris et se met en quête d’informations concernant Kôji Haneda.

Aoyama fait aussi un petit clin d’œil pour les fans : lorsque le producteur de Tôto TV rencontre Conan, il lui dit : « Ah, mais tu es le Kid Killer ! ». La petite référence fait plaisir, mais elle est dangereuse : si Conan est devenu assez célèbre pour que, lorsqu’il rencontre quelqu’un, on lui fasse remarquer qu’il a par le passé mis en échec Kaitô Kid, alors tout le stress de Conan concernant la nécessité d’être discret et de ne pas être vu est tout bonnement inutile. Non-seulement Conan serait à ce point-là célèbre dans le Japon de la série, mais en plus, il est apparu volontairement à la télévision mondiale lors de l’affaire à Londres. Il y a dès lors deux possibilités pour Aoyama : soit il met cela sous le tapis et fait comme si de rien n’était, créant ainsi une incohérence dans la série, soit il décide de l’utiliser à son avantage comme outil scénaristique à part entière : Rum se rapproche de Conan justement parce qu’il a entendu parler de lui à la télévision lorsqu’il est apparu à Wimbledon.

Au niveau de l’apparition des personnages, on remarque que Masumi Sera et Mary apparaissent pile dans cette affaire qui concerne Kôji Haneda, renforçant par là le lien évident qu’il y a entre les Akai et les Haneda. Mais ce que l’épisode nous apprend vraiment, il nous l’apprend à travers la réaction de Masumi lorsqu’elle entend le prénom de Kôji. Le fait qu’elle sursaute et stresse montre, et c’est confirmé par Mary après cela, que le fait qu’ils aient à changer d’hôtel régulièrement a un rapport avec Kôji Haneda.
Aussi, dans le manga, Masumi rougit profusément lorsqu’elle voit que Conan est avec Kogorô, apportant du crédit à la théorie selon laquelle elle est amoureuse de Conan. Ce rougissement a été un peu diminué dans l’animé, et est plus difficilement discernable.

Un des soucis de l’épisode est son rythme. S’il part plutôt bien pendant les dix premières minutes, tout ralentit à partir du moment où Masumi rentre en scène. Cela correspond à la coupure entre la partie de l’épisode qui est issue du premier des trois chapitres qui constituent l’affaire, et la partie de l’épisode qui est issue du deuxième des trois chapitres.
La tradition dans le monde de la publication du manga au Japon est que chaque nouveau chapitre d’une série doit commencer par un résumé de ce qu’il s’est passé dans le chapitre précédent, histoire que les gens qui n’auraient pas acheté le magazine de la semaine précédente puissent lire la nouvelle aventure et ne pas être totalement dépaysés. Conan utilise abondamment cette technique : la première ou les deux premières pages des deuxième et troisième parties des affaires de Conan sont entièrement dédiées à rappeler « subtilement » au lecteur ce qu’il s’est passé.
Nous nous sommes déjà prononcés contre ces rappels de l’intrigue qui ralentissent la série. Gâcher deux pages sur un chapitre qui en fait quinze, c’est bien dommage, d’autant plus avec le ralentissement du rythme de publication. Ceci étant, et c’est là un des bénéfices de l’animé, lorsque l’équipe de production adapte les chapitres, elle a tendance à ne pas adapter ce « résumé de l’histoire jusqu’à présent », ou alors, à le faire plus subtilement que dans le manga. Là, elle adapte ce petit passage préliminaire qui prend les deux premières pages de la file 952, et c’est bien dommage. Autant d’une semaine sur l’autre, ça peut se comprendre, autant faire un récapitulatif cinq minutes après le meurtre de ce qu’il s’est passé, c’est prendre le spectateur pour un poisson rouge. Ou pour faire du remplissage.

Chose intéressante, l’équipe de production de l’animé a rajouté à la fin de l’épisode une petite scène où l’on voit Gin et Vodka en Porsche sortant d’un parking souterrain et se rendant dans Tôkyô. Cette addition est sympathique, surtout lorsque l’on pense au peu de temps d’apparition auxquels ces fantastiques personnages ont droit, sauf que finalement, cette scénette donne aux spectateurs de l’espoir inutilement : Gin et Vodka apparaîtront bien dans l'épisode suivant, mais pendant une pauvre petite minute, alors que la fin de l’épisode laisse croire qu’ils vont se rendre dans l’hôtel où sont Masumi et Mary dans l’épisode suivant. Dommage.

III – Bilan

L’épisode est plutôt joli si l’on omet le design du visage de Kogorô, de Masumi et de Mary. L’affaire est assez intéressante, quand bien même c’est la trame qui occupe les parties les plus intéressantes de l’épisode. Parce que cet épisode 863 traite de la trame principale et donne des éléments concernant Kôji Haneda, il ne peut être contourné. 8,25/10, à voir.

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Lire la critique de l'épisode 864


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