Détective Conan épisode 864 : Le Détective de l'âme (Deuxième partie)

L’épisode 864 de Détective Conan est sorti le 24 juin 2017 et s’appelle « Le Détective de l’âme, Deuxième partie ».
Il est adapté des chapitres 952 et 953 du volume 90, et est storyboardé par Shigenori Kageyama. La directrice de l’animation est Keiko Sasaki.


Grâce à l’aide de Masumi Sera, Conan comprend qui est le coupable et comment le meurtre a été perpétré. Seulement, alors qu’il endort Kogorô, il ne trouve plus son nœud-papillon dans sa poche. Alors qu’il est pris de panique, Masumi s’approche de lui et le taquine : « Alors, t’es dans une mauvaise passe ? Besoin de moi ? ». Elle place son téléphone portable dans le coup de Kogorô, et soudain, en émane la voix de Kogorô : Mary, la gamine, résout l’affaire grâce au nœud-papillon que Conan avait laissé tomber sur le balcon plus tôt !

Conan regarde autour de lui, et voit la Gamine cachée derrière les rideaux, en train de résoudre l’affaire. Conan fonce vers elle, mais Masumi l’arrête. « Il ne faut pas interférer », dit-elle. Mary résout l’affaire, mais le coupable, qui était bien le responsable du programme à Tôto TV, décide de s’enfuir : il saute du balcon de l’immeuble de la victime au balcon d’à côté, celui de l’appartement de Masumi, mais tombe sur Mary. Conan arrive quelques secondes plus tard, et l’homme est au sol, inconscient. « Cette personne a été aussi rapide qu’un agent de services de renseignement… », dit Conan.  Masumi arrive en criant : « Maman ?! ».

Les évènements passés, Mary et Masumi se retrouvent. Mary est très admirative et aurait aimé utiliser plus le nœud-papillon. Masumi dit que l’information qu’Hotta Gaito avait obtenue concernant Kôji concernait le sexe d’Asaka : selon lui, c’était une femme.

Mary dit à Masumi de préparer ses affaires, car elles vont changer d’hôtel. Masumi est mécontente, car ça lui faisait plaisir « que Conan sache où elle vivait ». Mary se retourne et lui dit de faire attention à Conan : il n’est « pas le même garçon qu[‘elles ont rencontré il y a dix ans] ».

La nuit-même, Conan est sur son téléphone portable. Si Asaka est une femme, alors Rum aussi, vu qu’Asaka serait Rum. Haibara avait dit que Rum avait trois descriptions : un vieil homme, un grand homme baraqué, et un homme efféminé. Alors, ce serait une femme aussi forte qu’un homme ?
Si elle était garde du corps il y a dix-sept ans, alors elle doit être vieille, ou alors elle a pris l’APTX et a rajeuni. Dans ce cas, la plus suspecte, c’est la fille que Sera appelle « maman ».

Pendant ce temps, Gin et Vodka traversent la ville en voiture. Vodka informe Gin que celui qui prétendait avoir des informations concernant Kôji Haneda, Gaito Hotta, est mort. Gin répond qu’il se fiche de l’erreur commise par Rum il y a dix-sept ans. C’est Kogorô l’Endormi qui l’intéresse, parce qu’il a encore été impliqué dans l’affaire. Gin utilise la même phrase que Mary : « C’est comme rencontrer un démon dans les ténèbres ». Il poursuit : « Si c’est un démon, il vaut mieux l’achever dans son sommeil. »

I – Graphiquement

Si l’épisode 863 était décevant, d’autant plus qu’il avait été dirigé par Kawamura, l’épisode 864 nous fait oublier les erreurs passées. Certes, tout n’y est pas parfait, mais Keiko Sasaki fait un travail admirable. Comme bien souvent, d’ailleurs : cette ancienne de la série (elle y travaille depuis l’Hommes aux Bandelettes, épisode 34) nous montre tout son talent en maîtrisant le design de Masumi, le design de Mary, et en dessinant Kogorô bien mieux que Kawamura ne le fera jamais. Les animations sont bonnes, et toutes les personnes ont un meilleur design que dans l’épisode précédent. L’épisode 864, à défaut d’être magnifique, est, pour un épisode de Conan, très beau. Si l’on rajoute à cela toutes les scènes animées par le grand maître de la série, Seiji Muta, on a un épisode de qualité supérieure à la moyenne.

L’épisode tombe cependant un écueil graphique, qui est celui de l’utilisation abusive de flashbacks. Peut-être est-ce parce qu’il n’y avait pas assez de matériau pour remplir l’épisode, mais les flashbacks sont utilisés du début à la fin, et finissent par taper sur le système. Deux minutes de l’épisode y sont consacrées, ce qui, pour un épisode de 20 minutes et demie, est beaucoup trop. Ainsi, alors que l’organiseur a eu la bonne idée de rajouter une scène où l’on voit ce qu’il se passe dans le cerveau de Conan lorsqu’il résout l’affaire, la façon dont cela est mise en scène est nulle, car il ne s’agit que d’une superposition de flashbacks. Le film 20 avait bien mieux réussi cette représentation de l’esprit du héros.

Le storyboard est bon, comme on pouvait s’y attendre de la part de Kageyama. Il ne peut rien se permettre de trop original, car l’épisode est tiré du manga. Ceci étant, la scène qu’il ne fallait pas rater, à savoir la confrontation rapide entre Mary et le coupable, est une réussite. C’est donc un carton (quasi) plan au niveau visuel.

II – Scénaristiquement

Sur le plan scénaristique, cet épisode est explosif. Il est de ceux qui nous donnent des informations qui permettent de comprendre beaucoup de ce qui s’est précédemment déroulé dans la série. La raison pour laquelle Mary et Masumi changent d’hôtel est claire, c’est pour fuir l’Organisation. La raison pour laquelle l’Organisation pourrait les vouloir n’est pas totalement claire, mais on sait qu’il y a, en partie, une volonté tout en haut de l’Organisation d’avoir des informations concernant Kôji Haneda.
On sait aussi que l’Organisation considère Kôji Haneda comme mort, ce qui semble mettre de côté l’hypothèse selon laquelle Kôji a simplement rajeuni comme Shinichi et comme Mary. On a aussi la confirmation finale, bien qu’on ait eu l’intuition depuis longtemps, que Mary était la mère de Masumi.
Plus surprenant, on apprend qu’il y a un lien entre Gin et Mary, car ils utilisent la même métaphore des démons dans l’obscurité. Mais quel est le lien entre les deux ?

Aussi, Mary fait référence à la fois où elle avait rencontré Shinichi « il y a dix ans ». Cela sera expliqué quelques épisodes plus tard. Mais pourquoi ne veut-elle pas faire confiance à Conan ? En quoi a-t-il « changé » depuis leur rencontre il y a dix ans ?

Le problème majeur de l’épisode, comme nous l’avons expliqué plus haut, est que le rythme est mal géré à cause des incessants flashbacks, notamment au début, qui empêchent le spectateur de s’immerger vraiment dans l’épisode. C’est une tare qu’il y a dans certains épisodes de Conan, pas trop souvent heureusement, mais qui heurtent un peu l’expérience de visionnage des fans.

Si on s’intéresse à l’affaire en elle-même, elle est basique, mais Aoyama réussit toujours à trouver un stratagème intéressant, notamment en utilisant le sel d’une manière originale. On se doute dès le début de qui est le coupable, car il n’y a qu’un seul suspect. Mais finalement, ça n’est pas plus mal : toute la réflexion des spectateurs se porte sur comment le meurtre a été commis, plutôt que sur l’identité du coupable.

D’un point de vue scénaristique, on remarque qu’Aoyama procède bien souvent de la même manière en termes de trame. Il créée un épisode qui traite d’un sujet que Conan va devoir résoudre, puis il fait se passer une affaire qui a un lien, pense-t-on, avec le sujet en question, mais qui en fait n’en a pas. Ce sont des « affaires-leurres ». Le sujet principal de l’épisode 861 était le meurtre de Kôji. Première affaire-leurre : quelqu’un a été tué avec des ciseaux dans la main, comme dans l’affaire de Kôji. Deuxième affaire-leurre : quelqu’un prétend pouvoir communiquer avec Kôji. Ce format est utilisé depuis toujours par Aoyama : dans l’épisode 2, alors qu’il se demande comment il va faire pour retrouver les Hommes en Noir, Kogorô dévale les escaliers et dit qu’il a été engagé pour résoudre une affaire de kidnapping dont les coupables sont des « hommes en noirs ». Aoyama répète donc constamment un même schéma narratif. Cependant, parce que nous sommes dans l’arc de Rum et que donc tout va plus vite, même si cette affaire est un leurre, elle ne l’est qu’à moitié, car elle nous donne tout de même des informations importantes concernant la trame.  

III – Bilan

Un épisode à voir pour sa culture de Conan-patriote, mais aussi pour toutes les nouvelles informations qu’elles donnent. Une petite partie du mystère de Mary est résolue, mais il reste encore beaucoup de chemin à faire. L’épisode est visuellement très beau grâce au travail de haute volée de Keiko Sasaki. 8,25/10, à voir. 


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