Détective Conan épisode 865 : Le Mainate grossier
L’épisode 862 de Détective Conan est sorti le 8 juillet 2017 et s’appelle « Le Mainate grossier ».
Il est scénarisé par Masaki Tsuji, et est storyboardé par Yasuyuki Honda. La directrice de l’animation est Yûyui Ushinohama, assistée par Chie Morishita, Hiroaki Takagi, et Miho Tanaka.
Un après-midi, les Detective Boys, sans Ayumi et Haibara, jouent au football. Près de leur terrain, un homme rentre dans la maison d’un M. Naoko Kokubo. Le jeu continue, mais l’homme sort de la maison en criant : « Appelez la police ! ». Un cadavre jonche le sol du salon.
La police arrive et commence à mener l’enquête. Chose peu commune, le propriétaire possédait un oiseau, un mainate. Celui-ci s’est probablement envolé car la fenêtre était ouverte, remarque Takagi.
De l’autre côté de la ville, Ran et Kogorô ont apporté l’oiseau récupéré à un poste de police. Il s’appelle « Nine ». Mais celui-ci s’envole après avoir appelé Kogorô « imbécile, stupide ».
Les deux vont partir du commissariat quand Kogorô commence à souffrir de la jambe. A vrai dire, il s’est fait mal à la cheville après avoir trop bu. Ran allait l’accompagner à l’hôpital lorsqu’ils ont trouvé l’oiseau.
Mitsuhiko collecte des informations et explique à Conan que l’homme qui est entré dans la maison était le neveu de la victime, Mamoru. La victime était une vieille dame que les DB connaissaient et qui ne se plaignait jamais du bruit qu’ils faisaient en jouant au foot. Deux personnes avaient les clefs : elle, et son aide-ménagère.
Genta se rend compte que c’est de sa faute si l’oiseau s’est échappé, car il avait fait ouvrir la fenêtre en tirant un ballon sur elle sans le faire exprès en début d’après-midi.
L’aide-ménagère, Emi, rentre dans la maison avec les courses. Elle a pris du temps sur le trajet parce qu’elle a trouvé un enfant abandonné et l’aidait à retrouver sa mère. Cependant, personne ne peut vérifier ses dires.
Kogorô et Ran arrivent avec un vieil homme, Sayama, qui a une librairie de livres de seconde main. L’aide-ménagère explique que sa patronne était furieuse, parce que Sayama lui avait vendu une contrefaçon.
L’agent Takagi s'approche de l'inspecteur Megure avec le rapport de la police scientifique. La victime a été tuée avec l’écharpe blanche qu’elle avait autour du cou.
Haibara et Ayumi arrivent sur la scène du crime, Nine au bras. Conan mène son enquête dans la maison, et découvre que la dame faisait pousser des cornichons dans sa cave.
Comprenant la vérité derrière ce meurtre, le petit détective endort Kogorô et résout l’affaire. Le coupable est le vendeur de livres, et il a tué la victime parce qu’elle avait fait passer la fausse information selon laquelle les livres qu’il vendait étaient des faux.
I – Graphiquement
Sur le plan graphique, cet épisode 865 est des plus étranges. Il est même dur à qualifier.
Comme toujours dans Conan, un épisode qui a plusieurs directeurs d’animation n’augure rien de bon. Les bons directeurs d’animation travaillent seuls, à part dans le cas exceptionnel d’épisodes extrêmement importants, comme le Mystery Train.
Du coup, le rendu de l’épisode est, pour sa première partie, un peu hors du commun. L’animation est un peu bancale, les visages sont parfois comme figés, les yeux peuvent être très étranges... Cet épisode est une expérience à voir. Il s’améliore au fur et à mesure que les minutes passent cependant, et seules les premières minutes ont un rendu étrange. On sent bien qu’un des directeurs de l’animation de l’épisode n’a pas fait un bon travail, mais il serait bien dur de dire lequel.
Ceci étant, malgré ce rendu bizarre, le dessin des personnages s’avère assez bon durant l’épisode. Kogorô est même mieux dessiné que lorsque c’est Akio Kawamura qui le dessine. Haibara est bien dessinée, et heureusement, Seiji Muta s’est occupé de quelques plans dans l’épisode pour les rendre plus jolis. Nous avons même le luxe d’avoir quelques traits noirs.
La palette de couleurs utilisée dans l’épisode est plutôt bonne, mais ce qui attire le plus le regard visuellement, ce sont les décors. Les décoristes se sont surpassés et ont fait preuve d’une créativité rare dans le design de l’appartement. La propriétaire étant une écrivaine de livres pour enfants, les décoristes ont créé un design en accord, qui rend très bien.
II – Scénaristiquement
Le scénario de l’épisode a été écrit par Masaki Tsuji, un scénariste de fillers que l’on a assez peu l’habitude de voir à l’œuvre dans la série. Il écrit généralement un filler par saison, deux certaines années. Sa spécialité, ce sont les fillers avec les Detective Boys : sur les 11 fillers qu’il a scénarisés jusqu’à celui-ci, 7 les mettaient en scène.
Il est difficile de déterminer si Tsuji est un bon ou mauvais scénariste. Il peut écrire des bons, voir très bons scénarios, tout comme il peut en écrire des assez banals. Mais il est une valeur sûre, car il ne tombe jamais dans le médiocre.
La première chose que l’on remarque dans l’épisode est donc son innovation : les Detective Boys ne sont pas au complet, ou dans tous les cas, pas dès le début. Il sépare les Detective Boys en faisant jouer au foot Conan, Mitsuhiko et Genta, et en faisant venir après Ayumi et Haibara. Cela apporte un sentiment de nouveauté à l’épisode, et l’on se surprend à se demander ce qu’une extension de cette idée pourrait apporter à la série. Pourquoi ne pas faire des épisodes avec juste Conan et Mitsuhiko, ou juste Conan et Haibara ? Ils ont déjà montré par le passé que leurs interactions pouvaient être intéressantes à regarder. Seulement, le conformisme reste trop présent chez les scénaristes de la série, qui ont peur d’innover en prenant un risque.
Ce que Tsuji apporte à cet épisode, c’est aussi un rôle un peu plus prononcé pour Megure. Rien de bien incroyable évidemment ; c’est Kogorô qui résout, comme souvent, l’affaire. Cependant, le spectateur entend plusieurs fois les pensées de Megure, dont un moment où, impatient et inquiet que l’affaire ne puisse être résolue, il implore mentalement Kogorô de s’endormir subitement pour résoudre l’affaire. C’est frais, c’est assez rare de voir ça, donc c’est intéressant.
Comme on pouvait s’en douter avec le titre de l’épisode, tout est centré sur le mainate « Nine », l’oiseau de compagnie de la victime. Détective Conan n’est pas étranger aux oiseaux, le tout premier filler dans lequel Ai Haibara apparaît en est même un (l’épisode 135). L’idée était donc, en soi, bonne. Cependant, il est assez mal géré, car sa seule utilité scénaristique est de donner une « preuve » qui va accuser le coupable. C’est tout de même dommage : étant donné le langage grossier utilisé par l’oiseau, le scénariste aurait pu faire en sorte que ce que l’oiseau dise soit le reflet d’une joute verbale que la victime et le coupable auraient eu avant que l’un ne tue l’autre. C’est donc une occasion gâchée.
Ceci étant, cette occasion manquée n’influe pas vraiment sur la qualité du scénario. Il est bon. Tsuji fait du beau travail, et il manie les personnages à merveille. Ce filler est très certainement dans la catégorie des « Fillers de qualité supérieure », les Fillers +. Il ne rentre pas dans la catégorie des Fillers ++, c’est-à-dire les fillers que l’on peut regarder comme des épisodes du manga, ni même des Fillers +++, qui sont aussi bons ou meilleurs que le manga et qui font partie de l’Arche Sainte des meilleurs épisodes de la série, mais dans tous les cas, c’est un beau tour de force de la part de Tsuji.
III – Bilan
Peu de fillers peuvent se targuer d’avoir une histoire et des personnages assez intéressants pour que l’on ait envie qu’ils reviennent dans d’autres épisodes. L’épisode 865 n’est certes pas le meilleur filler de la série, et il n’est peut-être même pas le meilleur de la saison, mais il offre une petite histoire intéressante et que l’on a peu l’habitude de voir. L’idée d’engager Tsuji, qui a tendance à être un peu original et qui n’est pas du sérail, était bonne : ses idées neuves ponctuent magnifiquement l’épisode et permet de créer une ambiance de qualité. Tout cela est supporté par des dessins de bonne facture, et une animation pas trop mauvaise. 7/10, pas mal du tout.
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