Détective Conan épisode 867 : La Scène de la trahison (Partie 2)

L’épisode 867 de Détective Conan est sorti le 22 juillet 2017 et s’appelle « La Scène de la trahison, Partie 2 ».
Il est tiré des files 956 et 957 du volume 90, et est storyboardé par Nobuharu Kamanaka. Les directeurs de l’animation sont Kenichi Ôtomo et Ken Shintani.


L’enquête continue, et la police interroge les suspects. Subaru repense à sa dernière rencontre avec Scotch. Bourbon réfléchit dans sa tête : parce qu’il n’y avait pas de sang sur le pouce et le dos de la main droite de Scotch, Rye avait dû lui donner un revolver et lui dire de se tuer.

Vermouth presse Bourbon, car rester en déguisement peut être dangereux. En regardant Ran, elle repense à lorsqu’elle allait tuer Haibara, et que Ran s’était précipitée sur la petite fille pour la protéger.

Amuro et Subaru résolvent l’affaire et montrent que l’homme s’était suicidé. La chanson « Asaca » était dédiée à son enfant, mort en couche, dont la mère devait être sa manager. Aucun rapport avec l’Asaca que Subaru et Conan recherchent.

Nouveau flashback dans l’esprit de Subaru : après un combat au sommet, Scotch avait fait semblant d’être battu pour pouvoir récupérer son pistolet et se tuer. Rye avait réussi à l’en empêcher en appuyant sur le baril du pistolet. Il lui avait alors révélé qu’il était Shûichi Akai, du FBI, et que, comme lui, il cherchait à infiltrer l’Organisation. Mais en entendant les bruits de pas, Scotch avait tiré la balle pour détruire son téléphone, et se tuer avec.

Alors qu’elle part, Ran arrête Azusa. Elle lui demande si elle est la femme qui l’a appelée « Angel » par le passé. Azusa-Vermouth répond : « Ne viens pas plus dans mon monde, Ran-chan. Après tout, tu es mon trésor… ».

I – Graphiquement

L’épisode 867 est une petite déception graphique. Non pas qu’il soit moche, car beaucoup d’épisodes de Conan sont bien moins beaux que celui-ci. L’épisode est, en lui-même, très honorable. Il l’est cependant moins que l’épisode précédent, qui a été une véritable claque graphique, et dont certaines scènes frôlaient la qualité des téléfilms de Détective Conan.
Si dans l’épisode précédent, on voyait que les animateurs-en-chefs avaient tout fait pour effacer les imperfections du style de dessin de chacun, l’épisode 867 fait ressortir le style de dessin un peu hasardeux de Kenichi Ôtomo. En plus de cela, le grand maître de la série, Seiji Muta, a pris en charge beaucoup moins de scènes que dans l’épisode précédent, et c’est bien dommage.

Mais relativisons : par rapport au prochain épisode, et à la plupart des épisodes de la saison 22, l’épisode 867 est une réussite graphique. Amuro est presque touours bien dessiné, et il en va de même pour Subaru. Des épisodes qui mettent l’agent du PSB au premier plan ne sont pas toujours aussi beaux.

Une chose intéressante saute aux yeux lors du flashback à la scène de l’épisode 345 où Ran saute sur Haibara pour la protéger des tirs de Vermouth. Alors que l’équipe de production de l’animé aurait pu réutiliser la scène originale en sortant l’épisode 345 des cartons, il a été décidé que la scène serait réanimée entièrement avec les moyens actuels. Cela semble confirmer quelque chose que l’on a pu sentir par le passé : l’équipe de production se refuse à utiliser les scènes originales pour les flashbacks de la série dans le cas où le flashback en question a été dessiné avec une méthode différente de celle utilisée aujourd’hui. Nous savons que Conan est passé à travers plusieurs « phases » de style de dessin : des premiers épisodes avec les grandes têtes rondes ou au contraire les mentons très pointus, aux derniers épisodes qui mêlent animation digitale et traits noirs, on peut compter cinq phases bien différentes. Si le flashback en question date de la phrase 3 ou d’avant celle-ci, elle sera redessinée. Seuls les épisodes à partir des 600 auront tendance à être réutilisés tels quels.  Ainsi, dans l’épisode 909, le flashback à Gin qui administre le poison à Shinichi a été entièrement redessiné.

Un remarque par ailleurs que cette scène de l’épisode 345 rend visuellement mieux dans son remake de l’épisode 867 que dans l’épisode original, ce qui peut rendre optimiste quant à l’avenir de la série.

Comme nous l’avion fait remarquer dans al critique de l’épisode précédent, le bon point qui saute aux yeux dans les scènes avec Akai et Scotch, c’est l’utilisation du rouge pour colorer le sang. Trop rarement cela est fait. La censure a pris trop d’importance dans Conan, et a de plus en plus tendance à édulcorer jusqu’à la moelle la série. Ce n’est pas là trop le cas : certes, les yeux de la victime sont fermés alors qu’ils sont grand ouverts dans le manga, et certes la tête du cadavre pendu est floutée, mais il y a au moins le retour (provisoire) du sang rouge qui compense ces deux éléments.

II – Scénaristiquement

L’épisode a un bon scénario. L’enquête n’est pas des plus passionnantes, mais elle n’est pas mauvaise non plus. Le stratagème derrière le meurtre est bon et valide. On se doute cependant bien que ce n’est pas l’enquête en elle-même qui est le plus important dans cette histoire, mais bien les flashbacks qui la ponctuent.

L’histoire d’Amuro, Scotch et Akai se précise. Scotch était un agent sous couverture avec Rei, et il voulait se tuer et casser son téléphone par là même, détruisant avec lui des traces qui auraient pu faire remonter l’Organisation à ses proches. Akai tente de l’en dissuader, mais, en entendant quelqu’un approcher, Akai se retourne et Scotch en profite pour se tuer.

Ce qu’il y a de bon dans cela, mais on s’en doute, c’est que cela confirme qu’Akai n’a pas tué Scotch. Lorsqu’il dit à la fin de Scarlet Showdown qu’il « regrette » pour Scotch, il ne veut pas dire qu’il veut s’excuser, mais qu’il « en est désolé ». Le mot utilisé était donc polysémique à dessein.

D’un autre côté, cela rend cette haine d’Amuro pour Akai totalement stupide. Rye n’y était pour rien, et a tenté d’empêcher Scotch, allant jusqu’à lui révéler son identité secrète. Si l’on regarde le film 20 avec cette nouvelle connaissance en tête, l’entêtement aveugle de Rei devient risible. Pourquoi Akai ne lui dit-il tout simplement pas la vérité ? S’il ne pouvait la lui révéler lorsqu’ils étaient tous les deux membres de l’Organisation, maintenant que Rye a déserté, il a toute la licence pour le faire.

Comme prévu, l’affaire de la chanson « Asaca » était un leurre. Il s’agissait simplement d’une crase de « Asa » et de « café ». Ceci étant la troisième affaire-leurre concernant Kôji, il est bien possible que la prochaine n’en soit pas une, et nous révèle une information importante au sujet de son meurtre.

III – Bilan

L’épisode est assez beau, bien que le soin apporté aux visuels n’ait pas été du niveau de celui de l’épisode précédent. Il n’en reste pas moins que l’enquête est intéressante et inventive, et que les personnages intrigants que sont Subaru, Amuro et Vermouth apparaissent, et nous éclairent un peu plus sur la mort du mystérieux Scotch. Un épisode à voir pour sa trame, et pour le plaisir de se plonger dans une enquête qui sent bon la Conanitude. 7/10.