Détective Conan épisode 868 : La Librairie qui sifflait

L’épisode 868 de Détective Conan est sorti le 29 juillet 2017 et s’appelle « La Librairie qui sifflait ».
Il est scénarisé par Junichi Îoka et Nôzuka Yuki, et est storyboardé par Yasuyuki Honda. Les directeurs de l’animation sont Michitaka Yamamoto et Shigenori Taniguchi.


Les Detective Boys se rendent à une vente de livres d’occasion dans Beika. Ils y rencontrent Yujirô Tamaki, une connaissance, propriétaire d’un magasin de vieux livres. Ils l’aident à transporter des vieux livres, et en échange, Tamaki leur offre le livre qu’ils veulent. Conan est un peu réticent, d’autant plus que la librairie connaît récemment des problèmes financiers. Mais Tamaki insiste.

Conan tombe sur un exemplaire de la première édition de Sherlock Holmes en japonais.  Alors qu’il allait le feuilleter, il entend le patron se disputer avec son jeune fils, qui lui dit qu’il ne doit plus acheter des livres sans arrêt. Les DB arrivent, et Genta révèle, sans faire exprès, que leur livre leur est offert. Cela déclenche l’ire du fils, Ichirô, qui n’approuve pas de la façon dont son père gère le magasin. Une bibliothèque manque de s’effondrer sur lui : Haibara remarque que le bois était pourri.

Les DB partent jouer dans le parc à côté du magasin. Ils découvrent avec surprise qu’une locomotive y a été exposée. Mitsuhiko explique qu’il en a entendu parler, et que le train peut se mettre en marche. Il ne peut évidemment pas bouger, mais les roues se mettent à tourner à 11 heures du matin, et à 3 heures de l’après-midi. Les DB attendent alors l’heure pour voir ce qu’il se passe.

Le fils du patron vient les voir pour leur demander ce qu’ils font, et Conan remarque qu’une feuille s’est posée sur son épaule. 

Une fois le spectacle fini, les Detective Boys retournent au magasin, mais découvrent que toutes les bibliothèques sont tombées les unes sur les autres. Au fond du magasin, sous une bibliothèque, se trouve le propriétaire, Takami.

Les urgences arrivent et l’emmènent à l’hôpital. Conan veut aider au rangement, mais remarque dans le magasin que l’horloge s’est arrêtée à 15 heures, c’est-à-dire au moment où le train s’est mis en marche.
Les enfants rendent visite à Takami à l’hôpital, et celui-ci leur révèle que c’est l’occasion pour mettre fin à son commerce et partir à la retraite. Les coûts de restauration du magasin seraient de toute façon trop élevés, rajoute Haibara.

Les DB montrent au vieil homme les photos prises par Mitsuhiko lorsque le train s’est mis en marche, et Conan remarque un détail troublant.
Ils se rendent alors au restaurant que le fils du propriétaire tient. Ils y rencontrent sa petite-amie, Michiko. Ils prévoient d’ouvrir un restaurant ensemble, mais le fils de Takami ne veut l’ouvrir qu’une fois que son père sera à la retraite.

Le soir-même, les Detective Boys vont dans le parc et y trouvent Ichirô. Conan explique sa déduction : c’est Ichirô qui a fait tomber les bibliothèques sur son père. Son objectif était que les bibliothèques s’effondrent, mais il ignorait que son père serait dans le magasin au moment des faits. Le stratagème du meurtre était simple : un fil de pêche qui débutait sur une des roues du train était connecté à une bibliothèque légère. La mise en marche du moteur a suffi pour faire chuter la première bibliothèque sur les autres.

Quelques jours plus tard, le père et le fils se sont réconciliés. Le père a laissé son magasin être transformé en un restaurant, mais un restaurant de lecture. Le gérant offre le livre de Sherlock Holmes qu’il convoitait.

I – Graphiquement

Sur le plan graphique, rien n’est exceptionnel, mais aucune catastrophe n’est à déplorer non plus. Taniguchi et Yamamoto ont beau toujours avoir du mal à bien dessiner les visages, on n’atteint pas les niveaux que leurs épisodes réussissent trop souvent à atteindre. Et heureusement, car les épisodes moches ont parfois l’excuse d’avoir un bon scénario, ce qui n’est pas vraiment le cas ici.
Parce que le trait des personnages fait si « bas-de-gamme », et que les couleurs sont parfois si flashies, on peut aisément voir dans certaines scènes de l’épisode que les personnages sont en incrustation sur les décors :

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Cela n’arrive pas trop souvent, mais les quelques fois ou cela se produit sont regrettables, car nous sommes immédiatement « tirés » hors de l’épisode.

L’autre étrangeté graphique est le vide sidéral de Beika. Alors que Beika est une ville dans la ville, comme tous les « quartiers » de Tôkyô, il n’y a aucun habitant en vue, même sur les plans éloignés qui montrent le pâté de maison. Il y a donc deux possibilités : ou l’équipe de production de l’animé n’avait pas envie ou pas le temps d’animer des personnages marchant ici et là, ou alors la ville est vide parce que l’épisode est censé se dérouler pendant les vacances d’été, en plein cagnard.

On remarque aussi que c’est la première fois que l’on voit ce petit parc avec le magasin de livres à côté, et que c’est bien dommage. L’équipe de production de l’animé devrait se mettre d’accord sur une carte de Beika avec ses lieux principaux, de sorte à créer un sentiment de continuité qui manque cruellement à la série. Cela permettrait de poser véritablement les bases d’un univers géographique animé.

L’épisode a quelques faux raccords, comme par exemple le sens dans lequel Conan tient son livre dans la scène de fin, mais ils ne choquent pas assez l’œil pour impacter négativement l’épisode. Celui-ci se paie même le luxe d’avoir un écran de fin aussi bon que les premiers épisodes de la série ; c’est dire.

II – Scénaristiquement

D’un point de vue scénaristique, l’épisode est faible, mais on lui pardonne. Pourquoi ce paradoxe ?
L’épisode est faible parce qu’il n’y a ni meurtre, ni tentative de meurtre, ni rien du tout. L’épisode 868 est un drame social japonais comme Conan en connaît beaucoup : un vieux magasin victime de la modernité s’apprête à fermer, et les personnages se battent contre. On a déjà vu ça dans l’épisode « La Dernière séance », et plus récemment dans le prologue du film 21. Il n’y a donc là rien de bien nouveau, ni de bien excitant : parce qu’il n’y a aucun enjeu, il est dur de s’investir dans l’intrigue. L’enquête est par conséquent inexistante.

Malgré cela, on pardonne à l’épisode d’être aussi plat, parce que l’ambiance qui s’en dégage n’est pas mauvaise. Elle est même plutôt sympathique, et par moments, rappelle les débuts de la série. On voit des personnages agréables évoluer entre le parc et le magasin, et, finalement, on ne voit pas trop le temps passer.
Etant donné que les personnages présentés sont plutôt sympathiques, on en vient presque à regretter le fait que nous ne les verrons jamais plus. L’équipe de production de l’animé a le fâcheux défaut de n’avoir aucune ambition pour la série ; il n’y a donc aucune volonté de créer des ponts entre des fillers, de faire réapparaître des personnages pour continuer leur histoire, ou de créer des lieux récurrents dans Beika. C’est bien dommage, car cela donnerait une plus-value aux fillers par rapport aux épisodes du manga.

Néanmoins, la « bonne ambiance » de l’ambiance ne l’excuse pas de tout. Le manque de tension dramatique est une erreur majeure. Lorsqu’elle est bien menée, elle permet de créer des petits chefs d’œuvres. Lorsqu’elle est mal utilisée, elle rend une enquête caricaturalement stupide. C’est le cas de cet épisode : les DB prennent une photo de groupe avec l’appareil photo du père de Mitsuhiko, Conan remarque un détail troublant sur la photo, et une musique épique se met en marche. Scène suivante, absolument rien : Conan et les Detective Boys vont prendre un verre dans le restaurant du fils. Il y a donc une tentative de mettre du suspense, pour finalement ne donner que déception.

III – Bilan

Regarder cet épisode en espérant avoir de l’action ou une enquête serait se fourvoyer. Il faut prendre, pour l’apprécier, l’épisode tel qu’il est : une petite histoire sympathique sur fond de drame social qui parlera surtout aux japonais. Les visuels sont assez propres pour ne pas dégoûter le spectateur, et la musique accompagne bien l’épisode. 5,5/10, un filler bof, banal, sans plus.