Détective Conan épisode 869 : Conan disparu près de la falaise

L’épisode 869 de Détective Conan est sorti le 5 juillet 2017 et s’appelle « Conan Disparu près de la falaise ».
Il est scénarisé par Junichi Miyashita, et est storyboardé par Masaharu Ôkuwaki. Les directeurs de l’animation sont Asuka Tsubuki et Kyôko Yoshimi.

Un groupe de bandits mettent feu à une maison et tiennent la famille en otages. Ils utilisent leur arbalète pour tuer le père, puis tuent les deux filles. Mais alors qu’ils sont en train de les regarder mourir, un des bandits s’enfuit. Il reçoit une flèche dans le bras pendant sa fuite. « Vous n’aviez pas dit qu’on allait tuer qui que ce soit ! », dit-il. Il réussit à s’enfuir grâce à l’intervention de policiers municipaux.

Le lendemain, l’inspecteur Megure est sur les lieux. Selon le journal télévisé, c’est la quatrième maison pillée dans les quartiers riches. Le groupe se fait appeler « Zorro ».
C’est le jour de congé de Kogorô. Il lui demande où est passé Conan, lui qui fourre toujours son nez dans ce genre d’affaires. Ran lui répond qu’il est parti en voyage avec Ai et les DB.

Dans la voiture du professeur, Conan, Ayumi, Mitsuhiko et Genta sont à l’arrière. Ils testent la mémoire de Conan, mais celui-ci gagne à chaque fois. Agasa arrête la voiture, car ils sont arrivés à la maison qu’il a louée, près de la mer.

Alors que les DB visitent la maison, Ayumi trouve, derrière un buisson du jardin, un homme qui semble mort. Conan remarque qu’il respire encore, et Haibara appelle une ambulance.
Après que l’homme a été emmené à l’hôpital, Conan inspecte les lieux. Il trouve, à côté de la flaque de sang séché, une photo de l’homme en question avec une femme. Au dos, un code étrange que Conan ne réussit pas à déchiffrer.

Il se rend alors à l’hôpital pour rendre à l’homme sa photo, mais alors qu’il sort de la chambre de la victime, passe à côté de lui un homme étrange avec des bottes militaires, qui a un couteau dans sa poche. Conan réfléchit et met vite en place un stratagème : il change le nom d’une chambre vide pour faire croire que la victime est dedans, et une fois que l’homme aux bottes est entré, il bloque la porte avec un divan.

Alors qu’il allait appeler la police, Megure, Takagi et Chiba arrivent en voiture de fonction. Le coupable réussit à s’enfuir par la fenêtre avant que Takagi n’arrive. Il s’échappe, et la police ne réussit à le rattraper.
Takagi informe Conan que l’homme dans la chambre d’hôpital et Yûji Isehara, 28 ans. Hackeur, il faisait partie du groupe de cambrioleurs, et réussissait à pirater des systèmes de sécurité pour le groupe.
Une infirmière arrive, et informe la police qu’Isehara a disparu.

A Tôkyô, Ran fait pression sur Kogorô pour qu’ils rejoignent Conan, car elle est inquiète pour lui. Kogorô refuse dans un premier temps, mais Ran le force.

Conan demande à Haibara d’inventer une histoire pour expliquer au DB pourquoi il est absent. Il part dans les bois, mais les DB le pistent silencieusement. Ils le perdent de vue alors que la nuit tombe. Conan est loin devant, et il trouve une maison éclairée.
Il s’en approche, et voit à travers la vitre Isehara menacé par les trois membres du gang. Soit Isehara se tue, soit c’est sa famille qui est tuée. Isehara commence à se couper la gorge, quand Conan fait du bruit en faisant tomber des rondins de bois au sol pour divertir l’attention des malfaiteurs.

Conan et Isehara s’échappent, mais ils sont bloqués sur une falaise. Isehara recule et tombe dans le vide, Conan essaie de le rattraper, mais tombe à son tour, sous les yeux des Detective Boys.
Ran et Kogorô rejoignent le groupe, et Ran apprend que Conan est tombé de la falaise.

I – Graphiquement

Bien que l’on parlera de la qualité scénaristique plus tard, on peut d’ores et déjà dire que la qualité graphique de l’épisode est égale à celle de l’histoire : très belle.
Les décors étaient ce qu’il ne fallait pas rater dans l’épisode, et heureusement, ils sont magnifiques. Forêt, mer, rochers, jardin et villa, tout est bien fait. L’épisode est en termes de décors ce que Détective Conan peut faire de plus varié et de plus beau. On croirait regarder une version remasterisée d’un ancien épisode.

Les personnages sont plutôt beaux. Le trait n’égalera pas celui de l’épisode 867, bien sûr, mais Tsubuki et Yoshimi font très clairement de leur mieux. Tous les personnages sont égaux à eux-mêmes, et seules quelques erreurs sont à déplorer. Il y a, par exemple, trop d’espace entre le sofa et la télévision dans l’agence de Kogorô (au moins quatre cases, contre deux normalement), mais cela est anecdotique.
Les deux erreurs principales sont, tout d’abord, le modèle 3D utilisé pour la voiture d’Agasa. Plutôt que de la dessiner comme l’équipe de production le faisait jusqu’à présent, il fut décidé qu’un modèle 3D serait utilisé à la place d’un dessin 2D classique. Le problème de ce modèle est qu’il ressort du décor :

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Le deuxième problème graphique de l’épisode, c’est le peu de soin apporté à certains plans. On pense notamment aux scènes avec Ran vers le milieu de l’épisode : il semblerait que les animatrices-en-chef ont oublié de vérifier et redessiner ces scènes, alors que c’est leur travail dans l’épisode.

Ceci étant, ces deux soucis sont assez légers. Ce sont, tout au plus, des imperfections. L’épisode commence d’une manière si tonitruante et si belle, avec la maison en flammes, le storyboard de qualité et l’ambiance Conan-esque, que tout est pardonné.

II – Scénaristiquement

Miyashita prouve avec cet épisode qu’il est le meilleur des deux Junichi. Junichi Îoka, qui a scénarisé l’épisode précédent, n’a pas réussi à mettre en place d’intrigue sur un épisode de 20 minutes. Ici, la première minute suffit pour nous mettre dans l’ambiance et nous intéresser. Les malfaiteurs sont intéressants et leur utilisation de l’arbalète les rend originaux par rapport aux précédents groupes plus ou moins fades que nous avons eu l’occasion d’avoir dans la série.

Miyashita est, depuis la mort de Kôchi, le meilleur scénariste de la série, et cela se ressent. Il connaît la série, et le montre : les personnages sont tous bien gérés, les dynamiques de groupe sont respectées, et l’auteur montre dans chaque scène un peu plus qu’il sait ce qui rend un épisode de Conan bon. Une réplique aussi bête que Kogorô qui dit, en regardant la nouvelle du gang de malfaiteurs aux infos, « Eh ben, il est où, le gamin qui fourre toujours son nom dans ce genre d’affaires ? », permet de montrer toute sa maîtrise de la série. Miyashita n’atteindra probablement jamais le niveau de maestria de Kôchi qui se permettait de faire apparaître Yukiko et de mettre des flashbacks avec Shinichi dans ses fillers, mais il est ce que la série Conan peut délivrer de mieux en ce moment.

Sur un plan plus anecdotique, l’épisode nous apprend que la nourriture préférée d’Ayumi est les pois au miel et que celle de Mitsuhiko est le pudding. Cela n’est pas canon, ou dans tous les cas pas pour le moment : étant donné qu’Aoyama regarde tous les épisodes de la série depuis l’épisode 1, il n’est pas impossible qu’il décide d’adopter cette information.
Aussi, l’épisode fait réfléchir à un détail : d’où vient la fortune d’Agasa ? L’homme, constamment inactif et qui ne semble pas être professeur malgré son titre, a une maison évaluée à plus de trois millions d’euros dans Tôkyô, et peut louer une grande villa à la mer. Est-ce l’héritage laissé par son oncle décédé dont nous avons déjà entendu parler bien plus tôt dans la série ?

Ceci mis à part, le seul problème scénaristique de l’épisode, c’est la redondance des dialogues de Genta. Toutes ses répliques, ou presque, traitent d’anguille. Si cela peut passer une fois, un ras-le-bol s’installe au bout de la quatrième. Nous avions déjà relevé ce défaut de Miyashita dans la critique de l’affaire « Conan coincé dans l’obscurité » ; espérons que l’auteur change cela.

Mais une fois de plus, ce léger défaut est effacé de nos esprits par la qualité du script. L’affaire est intéressante, et la proportion enquête/action est bonne. Il y a de l’aventure, car Conan puis les Detective Boys partent marcher dans la forêt et près de la mer. Lorsque Conan tombe à la fin, le spectateur est réellement investi dans l’épisode, parce que le scénario est bon, bien rythmé, et prenant. Voilà ce que doit être un bon scénario de fillers dans Détective Conan.

III – Bilan


L’épisode 869 confirme cette vieille tradition de la série selon laquelle un épisode de Conan où une grotte apparaît est un bon épisode de Conan. Miyashita nous montre son génie, et il réussit dans ce qu’il entreprend : l’affaire est bonne, l’enquête est intéressante, et le cliffhanger est de qualité. L’épisode est beau et reste agréable à regarder tout du long. Une réussite, donc. 8/10.